bamboula

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.

Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

Dérivé de kam-bumbulu et ka-mombulon (dialectes de Guinée), « tambour », la forme bamboula apparaît dans une chanson haïtienne en 1757.

Nom commun [modifier le wikicode]

Singulier Pluriel
bamboula bamboulas
\bɑ̃.bu.la\

bamboula \bɑ̃.bu.la\ masculin ou féminin

  1. (Musique) (Au masculin) Sorte de tambour en usage en Afrique noire.
    • Oh ! soleil, déjà briller, et papa Simon li pas jouer bamboula pour faire sortir nègres.... il sait pourtant que c'est ziaujourd’hui fête à bonne maitresse, et qu’Adonis n’est pas capable faire claquer fouet , puisque li aller avec moucheu d'Hérouville, pour visiter cafiers... — (Beraud de la Rochelle, Joseph Rosny, Adonis, ou le bon negre, melodrame en 4 actes, 1798)
    • Chaque quinzaine, ils avaient un jour pour cultiver leur propre terre, chaque dimanche, ils élevaient leurs coeurs vers le Tout-Puissant, chaque soir, hommes, femmes, enfans, dansaient au son du bamboula, tambour dont battaient les plus vieux. — (Jean-Louis Fernagus, Relation de la déportation et de l'exil à Cayenne d'un jeune français sous le Consulat de Buonaparte, en 1802, 1816)
    • Le bamboula est un petit baril recouvert d’une peau de mouton, sur laquelle les nègres frappent avec la main à coups pressés, de manière à produire un vacarme épouvantable. Au son de ces tambours, ils sautent comme des furieux. Il faut les voir pirouetter, gambader, gesticuler, tourner leur corps dans tous les sens, former des groupes de dix, de vingt, de cent et de deux cents personnes.— (Bulletin de la Société des sciences, lettres et arts de Pau , 1843)
  2. (Masculin ou féminin) (Par extension) Danse exécutée au son de ce tambour.
    • […] au moment où Domingo prend la main de Marie pour la baiser, comme a fait Paul, ils se mettent entr'eux deux. Domingo et Marie paraissent embarrassés à l’excès ; mais Paul et Virginie , toujours bons , ne les condamnent qu'à danser le bamboula, qu’ils aiment à la folie ; Domingo et Marie obéissent. Lorsqu’ils ont fini, Paul et Virginie les prient de leur montrer cette danse : Domingo court chercher son tamtam , Marie son triangle, et s’asseyant sur leurs talons font danser ainsi Paul et Virginie au son de ces instrumens. Sur la fin du pas, les bons nègres se joignent à eux et la danse devient plus vive et plus gaie. — (Pierre Gardel, Paul et Virginie , ballet-pantomime, en trois actes, représenté devant Leurs Majestés, sur le théâtre de St-Cloud, le jeudi 12 juin 1806 )
    • Puis quand la journée est finie, ils font des paniers pour s’amuser, ils tressent des lianes, cisèlent du coco, et ils dansent en rond ! Zizi, bamboula ! Dansez, Canada ! Ah ! oui ! j’aurais bien voulu être nègre. Je ne le suis pas, je n’ai pas de veine ! Faute de cela, je me ferai matelot. — (Jules Vallès, L’Enfant, Folio, 1973, page 198)
    • L’esclave jette bas son fardeau, se laisse aller à la mesure, se met en mouvement et s’échauffe peu à peu jusqu’à la danse convulsive. Arrivent tour à tour huit ou dix nègres qui font comme le premier, et le délirant bamboula s’en va crescendo jusqu’au moment où paraît le terrible commandeur, qui s’élance en faisant siffler son fouet et en taillant à tort et à travers. Plus de danse, Plus d’ivresse. — (A. Cochut, « La société coloniale – Abolition de l’esclavage », Revue des Deux Mondes, tome 3, 1843)
    • Il fallut ensuite l’éventer respectueusement avec le plumeau, pendant qu’elle faisait semblant de dormir dans le hamac, puis à son réveil, pour la distraire, je dansai la « bamboula ». — (Marcel Pagnol, Le temps des secrets, 1960, Le Livre de Poche, page 183)
  3. (Féminin) (Par extension) Fête exubérante, bombance.
    • C’étaient, alors, des fêtes à n’en plus finir : des goûters dans le labyrinthe de buis ; des promenades à dos de mulets dans le parc ; des jeux sur les terrasses et, en cas de pluie, pour calmer le fourmillement de jambes de tout ce petit monde, des sortes de bamboulas dans les grands combles du château dont les planchers grondaient alors de courses et de sauts, comme un lointain tonnerre. — (Jean Giono, Un roi sans divertissement, 1947)
    • En Syrie, où nous avions joué, les officiers de la Légion française apprirent que Yonnel avait été légionnaire pendant la guerre de 1914. Ils nous offrirent une bamboula de seigneurs. — (Jacques Charon, Moi, un comédien, 1975, éditions J’ai Lu, page 97)
    • Il secouait la tête de son copain comme on secoue un shaker un soir de bamboula. — (Tito Topin, Shanghai Skipper, Série noire, Gallimard, 1986, page 162)
  4. (Vieilli) (Par extension) (Populaire) (Péjoratif) Personne noire.
    • Chers primitifs, ô Bamboulas,
      Benjamins de la terre antique,
      Grands innocents qui n'avez pas
      De morale ni d'esthétique;[…]
      — (Jules Lemaître, Poésies, mars 1881)
    • Tu n’as pas l’air de te douter qu’une bouteille pareille, ça vaut quinze francs comme un sou, Bamboula ? — (Pierre Benoit, Monsieur de la Ferté, Albin Michel, 1934, réédition Cercle du Bibliophile, page 332)
    • Mais vous êtes cinglé pour de bon, alors ? C’est bientôt l’an 2000 et vous voudriez vraiment redevenir roi blanc d’une poignée de bamboulas?— (Gilles Ascaride, Philippe Carrese, Le sultan est dans l'escalier, 2007)
    • Les bamboulas me laissèrent passer et s’écartèrent, timides, devant la grosse masse blanche lancée à ma poursuite. Si j’avais pu être adopté par un couple de bamboulas... Sentir leurs bonnes grosses lèvres m’embrasser dans le cou.— (Maxime Lorfrais, Miroirs, 2013)

Synonymes[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]

Forme de verbe [modifier le wikicode]

Voir la conjugaison du verbe bambouler
Indicatif Présent
Imparfait
Passé simple
il/elle/on bamboula
Futur simple

bamboula \bɑ̃.bu.la\

  1. Troisième personne du singulier du passé simple de bambouler.

Prononciation[modifier le wikicode]

  • bamboula sur l’encyclopédie Wikipédia

Références[modifier le wikicode]