chabaniser

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.

Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

Néologisme politique français : ajout du suffixe -iser à Chaban, nom sous lequel était familièrement connu Jacques Chaban-Delmas, ancien premier ministre de Georges Pompidou, qui, à l'occasion de l’élection présidentielle de 1974, fut largement distancé par Valéry Giscard d’Estaing dès le premier tour alors qu’il apparaissait comme susceptible de l’emporter. En effet, bien que majoritaire à la droite de l’échiquier politique, son propre parti politique, l’UDR qui représentait la famille gaulliste, s’est déchiré en deux camps. Sous l’impulsion de Jacques Chirac, une des composantes a préféré se rallier à la candidature de centre droit du ministre des Finances, Valéry Giscard d’Estaing.
Le néologisme s’emploie depuis dans des circonstances analogues de la vie politique, où apparait donc l’une de ces conditions :
- être a priori susceptible de l’emporter et voir au cours du temps la perspective de victoire s’échapper ;
- être victime d’un schisme au sein de sa propre famille politique, qui compromet ses chances de victoire.

Verbe [modifier le wikicode]

chabaniser \ʃa.ba.ni.ze\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (France) (Se construit aussi de manière pronominale être chabanisé ou se faire chabaniser).

  1. (Politique) Éliminer, ou contribuer à l’élimination à l’occasion d’une élection (généralement présidentielle), d’un candidat de son camp qui était censé l’emporter ou au moins être présent au second tour.
    • On dit que les partisans d’Édouard Balladur sont en train de « chabaniser » Jacques Chirac, c'est-à-dire de l'enfermer à l'intérieur du RPR, et même d'une partie de celui-ci, exactement comme Valéry Giscard d'Estaing - aidé par un certain Jacques Chirac... - avait enfermé Jacques Chaban-Delmas, lors de l'élection présidentielle de 1974. — (« Chirac : Balladur n'ira pas », dans Jeune Afrique, n°1749-1773, Les Éditions J.A., 1994, p. 335)
    • Si ce n'est que cette rencontre a permis à François Mitterrand de comprendre que Jacques Chirac n'exclut pas de se présenter et que, s'il est chabanisé, c'est-à-dire s'il arrive derrière lui et Valéry Giscard d'Estaing au premier tour, il ne fera pas une campagne réellement active en faveur du président sortant. — (Patrick Girard, La République des coups bas: 50 ans de trahisons en politique, JC Gawsewitch Éditeur, 2012)

Dérivés[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]

Anagrammes[modifier le wikicode]

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