charentonnesque
Français[modifier le wikicode]
Étymologie[modifier le wikicode]
- Du nom de l'ancien asile psychiatrique de Charenton, avec le suffixe -esque.
- Note : On trouve indifféremment les formes charentonnesque et charentonesque.
Adjectif [modifier le wikicode]
| Singulier | Pluriel | |
|---|---|---|
| Masculin et féminin |
charentonnesque | charentonnesques |
| \ʃa.ʁɑ̃.tɔ.nɛsk\ | ||
charentonnesque \ʃa.ʁɑ̃.tɔ.nɛsk\ masculin et féminin identiques
- Qui ressemble à un asile d’aliénés.
- M. Calvin, selon nous, a du talent ; mais ce n’est pas l’homme qui doit désopiler la rate de ses concitoyens sur la scène charentonesque du Palais-Royal. — (Henry Buguet, Foyers et coulisses, 4e livraison, Palais-Royal, Tresse, 1874, p. 65)
- Il y a longtemps que j’ai annoncé moi-même que dans trois cents ans, si cet empoisonnement général par l’alcool se perpétue, le nombre des personnes saines d’esprit ne sera pas assez grand pour garder la multitude des fous à interner, et l’Europe entière sera alors convertie en un vaste cabanon charentonnesque. — (Jean-Baptiste Gélineau, Maladies et Hygiène des gens nerveux, O. Doin, 1893, p. 420)
- Qui est fou, délirant, extravagant, débridé.
- Tous les convives, en proie à une complète ivresse, se contentaient de crier et d’essayer de faire partager aux autres leurs idées charentonesques. — (Louise Michel et Jean Winter, Le Bâtard impérial, Librairie nationale, 1883, p. 158)
- Est-ce moi qui suis fou ? Je trouve dans ces facéties conduites avec tant de sang-froid une véritable puissance d’invention charentonnesque. — (Jules Lemaître, Les Contemporains : études et portraits littéraires, 4e série, H. Lecène et H. Oudin, 1889, p. 318)
- J’en connais, dit-il, à qui le gouvernement charentonnesque des Soviets inspire des sympathies très vives et qui se sentent très près de lui par les idées et par le cœur. — (Armand Albert-Petit, La France de la guerre, 4e série, Bossard, 1919, t. 3, p. 337)
- Soit dit sans offenser ce preux de haute race, me déclara Brichot dans la voiture qui nous ramenait, il est tout simplement prodigieux quand il commente son catéchisme satanique avec une verve un tantinet charentonesque et une obstination, j’allais dire une candeur, de blanc d’Espagne et d’émigré. — (Marcel Proust, À la recherche du temps perdu : La Prisonnière, Nouvelle Revue française, 1923, p. 170)
- Colins a pratiqué un certain comique charentonnesque pour décrire les conflits et les désaccords des grands penseurs de son temps, tous convaincus d’être seuls à faire bon usage de la raison et se réclamant d’elle contre leurs déraisonnables adversaires. — (Marc Angenot, Colins et le socialisme rationnel, Presses de l’Université de Montréal, 1999, p. 154)