conversion

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Voir aussi : conversión

Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

Du latin conversio (« retournement, changement de direction »).

Nom commun [modifier le wikicode]

Singulier Pluriel
conversion conversions
\kɔ̃.vɛʁ.sjɔ̃\

conversion \kɔ̃.vɛʁ.sjɔ̃\ féminin

  1. Action de changer une chose en une autre chose.
    • On se corrige de l’orgueil, de la colère, de la gourmandise et de la paresse ; mais c’est une espèce de miracle que la conversion d’un cœur méchant et envieux. — (Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, La Belle et la Bête, 1756)
    • À l’heure actuelle, l’étendue inculte boisable en épicéa étant fortement réduite, son extension est due à la conversion de peuplements feuillus en pessières et au boisement de terres agricoles. — (Recherches économiques de Louvain, volume 22, Université catholique de Louvain, Institut des sciences économiques, 1956, page 566)
    • Une variante particulière du gène DCP, qui code pour l’enzyme de conversion de l’angiotensine, peut faire la différence entre quelqu’un qui peinerait à l’effort physique et un athlète de haut niveau dans des sports d’endurance. — (« La démagogie est-elle génétique ? », dans Le Québec sceptique, n° 58, automne 2005, page 17)
    • Le Reichsmark fut converti en francs en deux étapes, introduction d’un « Saarmark » en janvier 1947, conversion en francs en novembre de la même année. — (Gilbert Krebs, L’Allemagne, 1945-1955 : de la capitulation à la division, Presses Sorbonne Nouvelle, 1996, page 154)
    • Le kutch ou règle d’architecte est une règle à échelle qui permet grâce aux graduations de différentes échelles une lecture et une réalisation rapide des plans en évitant de savants calculs de conversion. — (Catherine Fetz, Christine Langlois et Johann Lesire, Le Volum’ : Expertise de la vie quotidienne, Éditions Foucher, 2e édition, 2015, fiche 94)
  2. (Militaire) Mouvement par lequel le front d’une troupe change de direction, en tournant ou en pivotant sur l’une de ses extrémités.
    • Conversion de pied ferme. Conversion en marchant. Conversion à droite, à gauche.
    • Va-t-il crier à ses hommes : En avant ! Non, il commande : « Sabre au fourreau ! » Les gendarmes font une conversion à droite ; le chemin est libre […] — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
    • La Môme, voix céleste jusqu’à la fin de la scène.– Arrête ! (Cet ordre coupe l’élan de Madame Petypon, qui, le corps à demi prosterné, les bras tendus, décrit une conversion qui l’amène face au public, à gauche de la table. Arrivée là, elle reste dans son attitude à demi-prosternée et écoute ainsi les paroles de la Môme.) — (Georges Feydeau, La Dame de chez Maxim, 1914, acte I, scène 7)
  3. (Religion) Changement de croyance ou, quelquefois, retour aux pratiques religieuses.
    • Les étranges figures dont tout Mangarévien bigarrait sa peau […] lui donnaient un air martial et terrible, que ne démentait pas son caractère ; car il passait, avant sa conversion, pour le plus féroce insulaire de l’Océanie. — (Caret, « Archipel de Mangaréva (Iles Gambier) », dans Revue de l’Orient, 1844)
    • « Oh bien alors ! […] c’est comme si vous promettiez de devenir bientôt un des nôtres. Je suis d’ores et déjà certaine de votre conversion. » — (Henri Louatron, À la messe noire ou le Luciférisme existe, Mamers (Sarthe) : à compte d’auteur, s.d. (vers 1918-1920), page 51)
    • Mais, depuis la bataille de Tolbiac et la conversion de Clovis, L’Église eut ses coudées franches et put rapidement asseoir son influence à travers le territoire. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
    • La classe dirigeante arabe n’était donc pas favorable à la conversion en masse des populations des territoires conquis et les nouveaux musulmans, qui étaient tenus de se rattacher en tant que clients à une kabila (tribu) arabe, étaient assujettis à l'impôt. — (Bernard Lugan & André Fournel, Histoire de l'Afrique: des origines à nos jours, Ellipses, 2009, page 181)
  4. (Psychanalyse) Transposition d’un conflit psychique et tentative de résolution de celui-ci dans des symptômes somatiques, moteurs ou sensitifs. [1]
  5. (Par extension) Retour à une bonne conduite.
    • La mère Malard, branlant son bonnet noir, en a avalé les « Ave Maria » qu’elle bavotte à mi-voix, au long des heures, pour la conversion des pécheurs. — (Jean Rogissart, Mervale, Éditions Denoël, Paris, 1937, page 20)
  6. (Par extension) Changement d’opinions philosophiques ou politiques.
    • Conversion aux doctrines spiritualistes. La conversion aux idées d’un parti politique.
  7. (Cycle du combustible nucléaire) Transformation chimique de l’uranium en vue de son enrichissement, de son entreposage, ou pour la fabrication du combustible nucléaire.
  8. (Physique des réacteurs nucléaires) Transformation par réaction nucléaire d’un nucléide fertile en un nucléide fissile.
  9. (Sylviculture) Passage d’un massif forestier d’un régime sylvicole à un autre
    • Au milieu du XIXème siècle, ce type de peuplement évoluera progressivement, dans les forêts publiques, vers la futaie, par les grandes opérations de conversion classique menées par l’administration des Eaux et Forêts, méthode sylvicole très longue puisque celles engagées à cette époque se terminent de nos jours. — (Centre Régional de la Propriété Forestière (CRPF) Grand Est, Les milieux forestiers de la Plaine lorraine, juin 2016 → lire en ligne)
    • La proportion des peuplements présentant un mélange de futaie et de taillis ne doit cependant pas être assimilée stricto sensu à des peuplements de structure taillis-sous-futaie plus ou moins en conversion. Une partie de ces peuplements, certes minoritaire, peut en effet être considérée comme déjà convertie en futaie régulière. — (Thierry Sardin, Chênaies continentales, Office national des forêts, 2008, ISBN 978-2-84207-321-3 → lire en ligne)
  10. (Transport aérien) Conversion rapide.
  11. (Linguistique) Procédé de dérivation consistant à modifier le statut grammatical d'un mot sans en changer la forme.
    • On construit alors un mot en changeant simplement le statut grammatical qui lui est propre, d'où le nom de cette dérivation, la dérivation impropre, également appelée légitimement conversion. Ce procédé est relativement spontané : l'enfant demandera par exemple où est son manger, par analogie avec son goûter. En langage imagé, on entendra dire que Claude est très café pendant que Dominique est plutôt jus d'orange, en transformant ici un nom en adjectif. Ces mariages particuliers sont propices aux effets expressifs : « c'est galère » ou, par antiphrase, « c'est coton », sont plus piquants que « c'est difficile ». — (Jean Pruvost, Les secrets des mots, Guy Saint-Jean éditeur, Laval, 2019, p. 163)

Synonymes[modifier le wikicode]

Sens linguistique

→ voir dérivation impropre

Traductions[modifier le wikicode]

Dérivés[modifier le wikicode]

Vocabulaire apparenté par le sens[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]

Anagrammes[modifier le wikicode]

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Voir aussi[modifier le wikicode]

Références[modifier le wikicode]

  1. Laplanche et Pontalis, Vocabulaire de la psychanalyse

Anglais[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

Du latin conversio.

Nom commun [modifier le wikicode]

Singulier Pluriel
conversion
\kən.ˈvɜː.ʒən\
ou \kənˈvɝ.ʒən\
conversions
\kən.ˈvɜː.ʒənz\
ou \kənˈvɝ.ʒənz\

conversion \kən.ˈvɜː.ʒən\ ou \kən.ˈvɜː.ʃən\ (Royaume-Uni), \kənˈvɝ.ʒən\ (États-Unis)

  1. Transformation.
  2. Transformation, altération.

Prononciation[modifier le wikicode]