faire violence

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Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

Composé des mots faire et violence.

Locution verbale [modifier le wikicode]

faire violence \fɛʁ vjɔ.lɑ̃s\ transitif indirect (se conjugue → voir la conjugaison de faire)

  1. Manquer de respect à la liberté (de quelqu’un).
    • Il me semble qu’elle agit un peu comme au temps où elle était petite fille et où elle ne voulait pas manger quelque chose. Quand on lui faisait violence, elle finissait par avouer qu’elle aimait ce dont elle n’avait pas voulu tout d’abord. Et pourquoi n’en avait-elle pas voulu ? Simplement parce qu’elle ne savait pas ce que c’était. — (Hector Malot, La Belle Madame Donis, 1873)
    • Il arrive, très rarement, que l’amour, l’amitié, la camaraderie surmontent la solitude de la mort ; malgré les apparences, même lorsque je tenais la main de maman, je n’étais pas avec elle : je lui mentais. Parce qu’elle avait toujours été mystifiée, cette suprême mystification m’était odieuse. Je me rendais complice du destin qui lui faisait violence. — (Simone de Beauvoir, Une mort très douce, Gallimard, 1964, Le Livre de Poche, page 155)
    • Confusion délibérée entre culture et religion, qui fait violence à ceux qui ont d’autres options spirituelles, et qui se voient ainsi relégués au rang de citoyens de seconde zone […] — (Le Monde diplomatique, juin 2000)
  2. Réprimer, refréner, contenir des sentiments, des impulsions.
    • Si Ourson s’était écouté, il aurait pressé contre son cœur et couvert de baisers cette bonne et charmante enfant, qui faisait violence à sa terreur pour calmer le chagrin d’un pauvre être qu’elle voyait malheureux. — (Comtesse de Ségur, Ourson, dans Nouveaux contes de fées, 1856)
  3. Donner un sens forcé et contraire au véritable esprit d’une loi, d’un texte.
    • Ce serait faire violence au texte de l’article que d’y lire une quelconque obligation pour le ministre de requérir un rapport d’impacts avec audiences publiques […]. — (Jugement de la Cour supérieure du Québec rapporté dans La Presse, 19 août 2006)
  4. (Pronominal) Faire des efforts sur soi-même pour se contenir, pour se contraindre, pour se vaincre.
    • Et puis… je me suis tellement fait violence tout à l’heure pour ne pas pleurer… que j’ai plus d’envie de me jeter sur mon lit pour reposer les nerfs, que d’aller me promener. — (Prosper Mérimée, Le Carrosse du Saint-Sacrement, 1829)
    • La violence que Julien était était obligé de se faire, était trop forte pour que sa voix ne fut pas profondément altérée. — (Stendhal, Le rouge et le noir, 1830, réédition Gallimard, 2020, page 107)
    • Il s’habilla en se faisant une violence mortelle et, comme il allait sortir, il tomba évanoui dans le salon. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
    • — Il est bien certain que si je voyais madame Donis entre vos bras, ou bien si vous m’apportiez une lettre d’elle, je serais obligé de faire violence à ma raison. — (Hector Malot, Un mariage sous le Second Empire, 1873)
    • — Laisse-moi, ne me parle pas ; ne vois-tu pas que je me fais violence pour ne pas me laisser emporter ? — (Hector Malot, La Belle Madame Donis, 1873)
    • S’écouter pour mieux écouter l’autre : cesser d’ignorer ses besoins et arrêter de se faire violence pour ne plus reporter sur l’autre cette frustration. — (L’Express, 20 novembre 2003)
    • Après de méchantes expériences comme celle-ci, j’hésite à m’infliger un deuxième passage. Pris de doute […], je ne me suis fait violence que par considération pour vous. — (Le Devoir, 18 octobre 2002)
    • […] pour ces hommes traumatisés par des abus sexuels précoces, la prise de risque est une façon de se faire violence, comme s’ils avaient intériorisé qu’ils ne valaient rien. — (Le Monde, 27 décembre 2006)

Prononciation[modifier le wikicode]

Voir aussi[modifier le wikicode]

Références[modifier le wikicode]