kintsugi

Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

Du japonais 金継ぎ, kintsugi, lui-même composé de 金, kin (« or ») et de 継ぎ, tsugi (« jointure »).

Nom commun [modifier le wikicode]

kintsugi \kin.tsu.ɡi\ masculin

(Art) Méthode japonaise de réparation des porcelaines ou céramiques brisées au moyen de laque saupoudrée de poudre d’or.
- Pour faire une restauration illusionniste, on est presque toujours obligé de repeindre une partie de l’œuvre à l’aérographe. On déborde donc sur les parties saines. Après 10 ans de pratique, j’en ai eu marre de devoir masquer les cassures, j’avais l’impression de manquer de respect à l’objet. Je me suis souvenue de la technique du kintsugi que j’avais pu admirer au Musée Guimet pendant ma première année d’étude. En outre, le kintsugi n’utilise que des produits naturels et non polluants, ce qui a achevé de me convaincre. C’est aussi la seule technique de restauration qui permet de réutiliser l’objet, ce qui est plutôt agréable quand il s’agit d’une céramique utilitaire. — (Myriam Greff, dans Dorine Ragoub, « Rencontre avec la spécialiste française du kintsugi, l’art japonais de réparer les objets à l’or », DozoDomo.com, 30 juin 2016)
- L’art du kintsugi, également appelé le kintsukuroi, consiste à réparer les objets cassés en les recollant et en soulignant leurs jointures à la poudre d’or. Non seulement reconstruit, l’objet s’en trouve également sublimé. — (Manuela Estel, « Le Kintsugi, l’art japonais d’assumer ses défauts et de booster l’estime de soi », Cosmopolitan, 22 aout 2018)
- Venise pratique supérieurement la technique japonaise du kintsugi, la plus belle des leçons : raccommoder, oui, mais en montrant le bricolage, la trace de la réparation. Non seulement la signaler, mais souligner la cassure. Les Japonais ne cherchent pas à cacher les lignes d’une porcelaine brisée, ils mettent en valeur la fracture par des agrafes ou des jointures en or. Le temps a fait son œuvre. Pourquoi tricher ? — (Jean-Paul Kauffmann, Venise à double tour, Équateurs, 2019, pages 57-58)
- En septembre de la même année, Karen Swami expose au Grand Palais, au salon Révélations, où elle est une des premières à mettre au goût du jour, en France, le kintsugi, une méthode japonaise de réparation des porcelaines ou des céramiques, au moyen de laque végétale saupoudrée d’or. — (Véronique Lorelle, « Karen Swami ou la céramique aux failles magnétiques », Le Monde, 22 décembre 2023, page 23)
(Par extension) (Philosophie) Réparation des blessures morales par sublimation de celles-ci.