mémoricide

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.

Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

Ce mot a été créé par l’historien français, Reynald Secher, en 1985, au sujet du génocide des Vendéens. En 2011, à l'occasion de la publication au Cerf de son ouvrage intitulé : Vendée : du génocide au mémoricide, il en donne une définition précise, page 267 : "Juridiquement, un mémoricide peut se définir comme un crime contre l'humanité qui consiste à concevoir, réaliser, être complice, tant dans la conception que dans la réalisation, partielle ou totale, d'une volonté ou d'un acte dont la finalité est de nier, relativiser, justifier, partiellement ou totalement, dans le temps, un acte premier de génocide".
(1991) Néologisme repris dans le contexte des guerres de Yougoslavie par Mirko Grmek, qui l’adopte dans un article intitulé Mémoricide et publié dans Le Figaro le 19 décembre 1991, puis dans un ouvrage, La Guerre comme maladie sociale et autres textes politiques, édité au Seuil avec Louise Lambrichs et Alain Finkielkraut.
Construit à partir de mémoire et du suffixe -cide, sur le modèle de génocide.

Nom commun [modifier le wikicode]

Singulier Pluriel
mémoricide mémoricides
\me.mɔ.ʁi.sid\

mémoricide \me.mɔ.ʁi.sid\ masculin

  1. Politique visant à effacer les traces de la mémoire d’un peuple, de sa culture[1].
    • Pour finir, les irréguliers pillent ou détruisent tout le village y compris les églises catholiques ou les mosquées, c’est précisément le mémoricide. — (Yves Brossard et Jonathan Vidal, L’éclatement de la Yougoslavie de Tito (1980-1995), Presses de l’Université Laval & L’Harmattan, 2001, page 188)
    • Sans remonter à l'événement traumatique fondateur que furent les massacres de la Saint-Barthélemy, on rappellera que la minorité réformée fut l'objet, sous Louis XIV, d'un « mémoricide » sans précédent : livres et cimetières interdits, temples abattus, et le nom même du protestantisme nié, puisque les adeptes de la « religion prétendue réformée » sont désormais désignés comme « nouveaux convertis ». — (Chantal Bordes-Benayoun, Patrick Cabanel & Colette Zytnicki, Les musées protestants et juifs dans le midi de la France, dans Une histoire à soi: Figurations du passé et localités, sous la direction de Alban Bensa & Daniel Fabre, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2015)

Traductions[modifier le wikicode]

Références[modifier le wikicode]