matoir

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Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

(1676)[1][2] Dérivé de matir, avec le suffixe -oir[1][2].
Le mot est d’abord apparu en orfèvrerie et en gravure[1], avant de s’étendre en 1765 à l’arquebuserie[1] puis à la soudure en 1868[1]. En 1874, il s’étend à la pièce de bois qui permet de travailler les feuille de zinc ou de plomb[2].

Nom commun [modifier le wikicode]

Singulier Pluriel
matoir matoirs
\ma.twaʁ\

matoir \ma.twaʁ\ masculin

  1. (Orfèvrerie) Outil à face grenue utilisé pour matir l’or ou l’argent.
    • Les uns se servent de limes neuves plus ou moins douces ; ils les placent à plat sur un bloc de plomb, afin de ne pas gâter la taille de la lime, et , après avoir préparé le matoir de la même manière que nous venons de l’indiquer pour celui du bijoutier, ils prennent, à coup de marteau, l’empreinte de la taille sur le bout du matoir. Ils le trempent ensuite et le reviennent violet. Lorsque le matoir doit être à plus gros grain, on a un marteau dont la surface de la tête est taillée en grains et bien trempée. Alors on met le matoir, préparé et bien recuit, dans l’étau, et l’on frappe avec le marteau la partie du matoir qui doit être sablée. — (Dictionnaire technologique, ou nouveau dictionnaire universel des arts et métiers, et de l'économie industrielle et commerciale, Volume 13, 1828, page 194 et 195 → lire en ligne)
  2. (Gravure) Outil de gravure sur bois, métal, cuir et lino, utilisé pour obtenir un tramé.
    • Il s‘y appliquera par des traits plus ou moins épais, plus ou moins rapprochés, ou des pointillés plus ou moins serrés, en s’aidant d’instruments divers : ciselet, roulette, matoir. — (Raymond Gaudriault, La gravure de mode féminine en France, Éditions de l'Amateur, 1983, page 129 → lire en ligne)
  3. (Technique, Arquebuserie) Ciseau émoussé ou burin utilisé pour matir une soudure, c'est à dire estomper sa trace.
    • Mon nouveau procédé pour comprimer la poudre à canon ou autres matières explosives compressibles consiste principalement dans l’application d’un matoir à prolongement conique, aciforme ou fusiforme, que j’introduis dans la charge des cartouches ou dans l’intérieur des tubes, matrices ou autres corps creux, exerçant, au moyen dudit prolongement et de son assemblage conique ou arrondi avec le manche cylindrique, une pression sur la charge de l’intérieur du corps creux en direction radiale ou longitudinale vers la périphérie, pression à laquelle on peut, en cas de besoin et selon la forme du matoir, ajouter une pression axiale. — (M. Lorenz, Brevet 179778, le 20 novembre 1886 , page 42 → lire en ligne)
  4. (Technique) (Par analogie) (Vieilli) Marteau à river les clous et les boulons.
    • Au point de vue du travail absorbé, on doit faire quelques réserves. L’air comprimé n’est pas en effet un véhicule d’énergie très économique ; de plus, le petit moteur que constitue le matoir, ne peut guère avoir un rendement élevé, en raison même des conditions de légèreté qu’il doit remplir. Il convient d’ajouter que le fonctionnement du matoir produit un bruit assez intense, mais tolérable cependant dans un atelier de chaudronnerie, et qu’en raison des vibrations produites par les chocs multipliés du matoir, il ne peut être constamment employé que par un manœuvre robuste. — (M. Fort, Note sur un outil pneumatique employé aux ateliers de la Compagnie de l’Est, à Épernay, pour le matage des chaudières dans Revue générale des chemins de fer, Volume 20, P. Vicq-Dunod, Paris, 1897, pages 326 et 327 → lire en ligne)
  5. (Maroquinerie) Outil à frapper utilisé pour imprimer un motif décoratif en creux, des lettres ou des chiffres dans le cuir.
    • Les différence de configuration des outils de type matoir par rapport à ceux de type enclume ne suffisent pas à classer ces deux types d’outils dans deux catégories différentes : leur action sur la matière reste la même. Les seules distinctions (secondaires) résident dans la superficie des parties percutantes, la mobilité des outils mêmes et leur masses d’inertie. — (Jean-Claude Dupont, Jacques Mathieu, Les Métiers du cuir, Presses de l'Université Laval, Québec, 1981, page 109 → lire en ligne)
  6. (Technique, Plomberie) Pièce de bois dur servant à rabattre les feuilles de zinc ou de plomb, voire à leur faire épouser une forme particulière, un objet, etc.
    • Après avoir obtenu l’adhérence du tube avec les plaques tubulaires, on rabat au marteau ses extrémités sur les plaques, afin de produire les rivures ; ensuite, avec un matoir, on imprime dans les plaques les bords rabattus. La rivure a pour but d’entretoiser les plaques tubulaires ; le matage sert à arrêter les fuites qui pourraient se produire entre le tube et la plaque tubulaire par un défaut d’adhérence du tube. — (Office national de la propriété industrielle, Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet 1844, tome 2, Paris, 1874, page 4 → lire en ligne)
  7. (Plomberie) (Vieilli) Outil métallique en forme de ciseau courbé et dont le bout est émoussé. Il servait autrefois à enfoncer le plomb destiné à la soudure dans les emboîtures des tuyaux de fonte ou de plomb.
    • Il faut que toute la quantité de plomb soit introduite en une seule fois ; on le mate ensuite avec un matoir convenable et des marteaux de poids variables ; [...]. — (Samuel Clegg, Traité pratique de la fabrication et de la distribution du gaz d'éclairage, Édition Servier, 1860)
  8. (Serrurerie) Burin en acier dur ou ciseau émoussé qui sert à refouler le métal par matage.
    • Avec le matoir, le serrurier cernera ce qui fut embouti en enfonçant le trait, et relèvera les nervures pour donner du galbe et amener le métal à la forme voulue. — (Institut archéologique liégeois, Bulletin de l'Institut archéologique liégeois, Volumes 87-89, Institut archéologique liégeois, Liège, 1975, page 57)

Variantes orthographiques[modifier le wikicode]

Synonymes[modifier le wikicode]

Sens 1
Sens 2
Sens 4
Sens 6
Sens 7

Quasi-synonymes[modifier le wikicode]

Sens 7

Dérivés[modifier le wikicode]

Apparentés étymologiques[modifier le wikicode]

Vocabulaire apparenté par le sens[modifier le wikicode]

Sens 1

Traductions[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]

Anagrammes[modifier le wikicode]

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Références[modifier le wikicode]

Sources[modifier le wikicode]

  1. a b c d et e Alain Rey (directeur), Marianne Tomi, ristan Hordé, Chantal Tanet, Dictionnaire historique de la langue française, tome 2, Le Robert, Paris, 2022, page 1512
  2. a b et c « matoir », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage

Bibliographie[modifier le wikicode]

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