morticole

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Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

Du titre du roman de Léon Daudet Les Morticoles (1894), du latin mors, mortis (« mort ») avec le suffixe -cole. Littéralement qui cultive les morts.

Nom commun [modifier le wikicode]

Singulier Pluriel
morticole morticoles
\mɔʁ.ti.kɔl\

morticole \mɔʁ.ti.kɔl\ masculin

  1. (Péjoratif) Personne incompétente dans son domaine.
    • Mais le peuple de Lima ne leur accordait aucune créance : comme si ces morticoles pouvaient résister à l’or ou à la beauté de Virginia ! murmurait-on. — (Jean Ray, Harry Dickson, L'Effroyable Fiancé, 1932)
  2. (En particulier) Mauvais médecin ; charlatan.
    • En somme, la fillette, au dire du morticole, avait eu plus de peur que de mal ; et on eût pu croire que les choses en resteraient là. Mais il se produisit un phénomène singulier. — (Robert Louis Stevenson, L’Étrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde, 1886, traduction Théo Varlet, 1926)
    • Piliers de la République, bénéficiant de toutes les décorations et hautes faveurs du régime, disposant des secrets des familles, de la vertu des femmes et suspendant la menace héréditaire sur la tête des enfants, ceux que j’ai appelés les morticoles régnaient à la fois par la ruse et par la terreur. Bientôt la vogue des chirurgiens et de leurs mirifiques opérations, fréquemment inutiles, vint compléter cette tyrannie des bourreaux de la chair malade. Trop gâtés, trop adulés, les uns et les autres, ceux de la drogue et ceux du bistouri, abusèrent de la situation : financièrement, en exploitant leurs clients ou leurs dupes ; intellectuellement, en étendant jusqu’à la philosophie leur fatuité professionnelle, en prétendant réglementer les esprits. — (Léon Daudet, Souvenirs littéraires – Devant la douleur, Grasset, 1915, réédition Le Livre de Poche, pages 99-100)
    • À chacune de nos rencontres, nous comparions nos symptômes, nous calculions les effets de nos euphorisants, et nous discutions des mérites de nos morticoles respectifs. — (Éric Losfeld, Endetté comme une mule, 1979, page 160)
    • Malgré cette alerte, il guérit et le morticole pontifia, proclamant à qui voulait l'entendre qu'il avait découvert le remède héroïque contre la fièvre typhoïde. — (Léon Jouhaud, Souvenirs de la grande guerre, 1919, Presses universitaires de Limoges, 2005, page 70)

Traductions[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]

Voir aussi[modifier le wikicode]