oblitérer

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Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

Du latin oblitero, de ob, « sur », et littera, dans le sens de « barre d’écriture ».

Verbe [modifier le wikicode]

oblitérer \ɔ.bli.te.ʁe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’oblitérer)

  1. Effacer, user, surtout en parlant de ce qui a souffert des injures du temps, ou de quelque autre cause naturelle.
    • Le temps a oblitéré cette inscription.
    • La circulation des monnaies oblitère insensiblement les figures et les lettres qui y sont empreintes.
  2. Imprimer une marque sur un timbre-poste, un billet de transport en commun, etc., pour dater et valider son emploi afin qu’il ne puisse plus servir à nouveau.
    • Il exigeait que le père montrât sa plaque, bien qu’il le connût, à l’exemple de ces voyageurs de troisième classe qui exigent du contrôleur qu’il passe des gants pour oblitérer leur billet. — (Jean Giraudoux, Provinciales, Grasset, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 102)
  3. (Sens figuré) Amoindrir, affaiblir, diminuer, effacer progressivement.
    • Après un tel paroxysme, l’éboulement des côtés du cratère obstrue encore plus l’orifice du volcan, et l’oblitère entièrement. On peut alors procéder à des observations […]. — (George Poulett Scrope, Les volcans, leurs caractères et leurs phénomènes, traduit de l'anglais par Endymion Pierraggi, chap. 3, Paris : chez Victor Masson & fils, 1864, p. 24)
    • Il serait impossible de comprendre les succès des démagogues, depuis les temps d’Athènes jusqu’à la New York contem­poraine, si on ne tenait compte de la force extraordinaire que possède l’idée de vengeance pour oblitérer tout raisonnement. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chapitre V, La Grève générale politique, 1908, page 230)
    • Je voyais dans son œil, lorsqu’il glissait sur moi, se fixer brusquement comme une légère encoche, passer une ombre de gêne qui m’oblitérait, me sautait, m’exceptait de l’unisson de la joyeuse troupe, comme si nous n’avions affaire désormais que sur un plan où il fût plus malaisé de se mouvoir et de se tenir. — (Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes, José Corti, 1951)
    • À ces paroles, Joseph se sentit pousser des ailes. Elle oblitérait ainsi sa propre incartade et l’outrecuidance de ce plumitif. — (Claude Izner, Le léopard des Batignolles, chapitre IX, page 213. Éditions 10/18, collection « Grands détectives » no 3808, 2005)
  4. (Pronominal) Disparaître, ou avoir tendance à disparaître. — Note : Il est peu usité dans cette acception.
    • Ces caractères se sont oblitérés. — Cette coutume s’est oblitérée avec le temps.
    • Ses souvenirs s’oblitèrent, se sont oblitérés.
    • Il ne reste du Généralife que des arcades et de grands panneaux d’arabesques malheureusement empâtés par des couches de lait de chaux renouvelées avec une obstination de propreté désespérante. Petit à petit, les délicates sculptures, les guillochis merveilleux de cette architecture de fées s’oblitèrent, se bouchent et disparaissent. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
  5. (Anatomie) (Pronominal) Se fermer peu à peu, en parlant d’un canal, d’un conduit, d’un vaisseau dont les parois finissent par adhérer l’une à l’autre.
    • Cette partie de l’intestin, cette veine s’est tout à fait oblitérée.

Dérivés[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]

Références[modifier le wikicode]