ouvroir

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Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

(XIIe siècle) Dérivé de ouvrer (« travailler »), avec le suffixe -oir : ovreor XIIIe siècle ; à l’origine désigne un lieu où plusieurs personnes travaillent ensemble[1].

Nom commun [modifier le wikicode]

Singulier Pluriel
ouvroir ouvroirs
\uv.ʁwaʁ\

ouvroir \uv.ʁwaʁ\ masculin

  1. Lieu de travail.
    • Dès 1423, G. P. Pagèse y achète 150 écus un hôtel. Vingt ans plus tard, il y loue des bancs et ouvroirs à des macelliers qui sont aussi ses débiteurs. — (Véronique Lamazou-Duplan, Noble Guillaume Pierre Pagèse, chevalier : un affairiste à Toulouse au xve siècle, Presses universitaires de Rennes, 2008)
    • Il revint le lendemain, cette fois habillé d’une robe de clerc, et s’adressa à la femme du fourreur qui tenait l’échoppe tandis que son époux et ses deux ouvriers cousaient dans l’ouvroir. — (Jean d’Aillon, Les rapines du Duc de Guise, JC Lattès, 2008.)
  2. Salle où les religieuses se réunissent pour travailler à différents ouvrages.
  3. Sorte d’asile ou d’atelier de charité où des jeunes filles se réunissent pour travailler sous la direction de religieuses.
    • Le couvent, c’est l’ouvroir où l’orpheline apprend à lire, à coudre et à prier Dieu, l’ouvroir qui donne des ménagères aux champs, des ouvrières rangées aux manufactures et aux ateliers, et des filles de service morales à ceux qui les dénoncent et les répudient. — (Martin-Doisy, Lettre à M. Isembert, Paris, 1842.)
    • D’autre part, les jeunes filles qui travaillaient à l’ouvroir de la mission de Ouagadougou ne furent pas toutes volontaires. La mission demande à l’administration son concours pour le recrutement des fillettes qui se fait par la réquisition. En novembre 1938, par exemple, pour pallier une baisse des effectifs de l’ouvroir, la Mère supérieure demanda des fillettes au Commandant de cercle qui en promit une quarantaine. — (Laurent Fourchard, Sœur Marie-André du Sacré-Cœur, "Les conditions du travail de la femme dans les pays de colonisation", 1935, Revue Clio n° 6, 1997)
  4. Endroit où des dames viennent travailler pour les pauvres ou exécuter des ornements d’église.
    • Les vagabonds reçoivent des chaussettes qui sont tricotées dans les ouvroirs par les jeunes filles de bonne famille. — (Georges Simenon, Le fou de Bergerac, Fayard, 1932, réédition Le Livre de Poche, page 90)
    • — Voilà ce qui arrive quand on joue les Jeanne Hachette au lieu de tricoter des chaussettes dans un ouvroir ! sermonné-je. — (Frédéric Dard (San-Antonio), En peignant la girafe, Fleuve Noir, 1969, page 198)
    • Quant aux espaces secondaires, peuplés de moulages de sculptures étrangères, ils accueillirent en octobre 1914 les ouvroirs de dames bienfaitrices de la haute société, la comtesse de Ricci et la duchesse de Talleyrand. Dans ces ouvroirs, véritables ateliers improvisés au pied du moulage de la monumentale statue équestre du Colleone, des ouvrières s’affairaient notamment à la confection de vêtements destinés aux troupes. — (Jean-Marc Hofman, Camille Enlart s’en va-t-en guerre. Le musée de Sculpture comparée pendant la Première Guerre mondiale, Revue In situ n° 23, 2014)
    • L’investissement du personnel féminin est important, en particulier dans l’œuvre du Tricot, dans le cadre de l’ouvroir de l’inspection académique. — (Hugues Marquis, L’École primaire de la Charente dans la Grande Guerre. Un aspect de l’effort de guerre par la mobilisation patriotique, in Les Écoles dans la guerre, Presses universitaires du Septentrion, 2014)
  5. Session des membres de l’Oulipo.

Dérivés[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]

Références[modifier le wikicode]