pitance

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.

Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

(1178) En ancien français pitance, pietance (→ voir pitié et piété au sujet de /piet/ → /pit/), attesté en latin médiéval sous la forme pietantia, pour l’ancien français, c’est proprement le dérivé de pitier, piteer, pitoyer (« avoir pitié, s’apitoyer »), latin *pietare. Le sens de « portion de nourriture » provient du fait que les distributions de vivres ayant alors souvent été assurées par des fondations pieuses.

Nom commun [modifier le wikicode]

Singulier Pluriel
pitance pitances
\pi.tɑ̃s\

pitance \pi.tɑ̃s\ féminin

  1. (Vieilli) Portion de pain, de vin, de viande, etc., qu’on donne à chaque repas dans les communautés religieuses.
    • Elle apportait de temps en temps quelque pitance au misérable pénitent, regardait par le trou s’il vivait encore. — (Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1831)
    • Si on avait permis aux catholiques d’assurer, sous le contrôle de l’État bien entendu, la pitance des curés, beaucoup de difficultés eussent été évitées. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
  2. (Par extension) Ce qu’il faut pour la subsistance d’une personne.
    • Certain chien, qui portait la pitance au logis. — (La Fontaine, Fables, VIII, 7)
    • On m’apporta ma pitance, que je commençai à expédier avec beaucoup d’appétit. — (Lesage, Gil Blas)
    • Il mangeait une maigre et puante pitance, faite de créton et d’eau sale qu’on lui apportait le matin, dans une écuelle de grès ébréché. — (Octave Mirbeau, « La Mort du chien » dans Lettres de ma chaumière, 1886)
    • Chose curieuse que le degré de socialisme déjà établi en France ! L’État vous contraint à des économies, vous associe malgré vous, vous donne par là une pitance congrue quand vous êtes invalide ; vous êtes traité en mineur incapable de pourvoir à votre vieillesse. — (Hippolyte Taine, Carnets de voyage : Notes sur la province, 1863-1865, Hachette, 1897)
    • Je ne demande pour tous gages que la niche et la pitance. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
    • La voiture de Bullit nous porta rapidement jusqu’au pâturage où un bétail misérable cherchait sa pitance dans l’herbe sèche et les épines. — (Joseph Kessel, Le Lion, Gallimard, 1958)
    • Souvent, quand la chère est mauvaise, le patron branche en effet la télévision. L’initiative est loin d’être idiote, elle permet de faire oublier la tristesse de la pitance. — (Jean-Paul Kauffmann, Remonter la Marne, Fayard, 2013, Le Livre de Poche, page 205)
  3. (Sens figuré) Ce qui est susceptible de satisfaire un besoin.
    • D’autres cherchent pitance à travers l’amas des revues en loques et des volumes dépareillés (car la bibliothèque du Torrent ressemble un peu trop à celle d’Alexandrie après l’incendie). — (Samivel, L’amateur d’abîmes, 1940, réédition Le Livre de Poche, page 147)

Dérivés[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]

Anagrammes[modifier le wikicode]

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Références[modifier le wikicode]

Ancien français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

De piteer (« avoir pitié ») ; voir pite.

Nom commun [modifier le wikicode]

pitance *\Prononciation ?\ féminin

  1. Pitié.
  2. Service religieux, pieuse commémoration.
  3. Nourriture, aumône charitable donnée sous forme de nourriture.
    • Je Gauchiers de Thorote ay donné en pure et perdurable aumone au couvent de S. Eloy de Noion un muy de blei à pitanche.
    • Item à l'hopital de Saint Esprit de Besançon pour la pedance des pauvres, deix livres.
    • Moult oi [j'eus] cel soir povre pitance.

Variantes[modifier le wikicode]

Dérivés[modifier le wikicode]

Références[modifier le wikicode]