privilège

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
Voir aussi : privilege

Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

(1170)[1] Du latin privilegium[2] (« privilège ») dérivé de privus (« privé ») et lex (« loi ») : « loi faite pour un particulier ».

Nom commun [modifier le wikicode]

Singulier Pluriel
privilège privilèges
\pʁi.vi.lɛʒ\

privilège \pʁi.vi.lɛʒ\ masculin

  1. Faculté accordée à un particulier ou à une communauté de faire quelque chose ou de jouir de quelque avantage qui n’est pas de droit commun.
    • Le 2 mai 1670, un privilège fut accordé à la Compagnie des pelleteries de la baie d’Hudson. Cette société comptait un certain nombre d’actionnaires dans la haute noblesse, le duc d’York, le duc d’Albermale, le comte de Shaftesbury, etc. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
    • Hélas! en même temps que la richesse, l’habitude de la distillation du cidre à domicile s’est répandue! L’usage du privilège des bouilleurs de cru met à la disposition directe des paysans, en quantités immenses, incontrôlables, le poison. Les alambics circulent partout. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : Le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Le roi Jean leur confirma, en 1357, leurs privilèges et, au début du XVe siècle, leurs armes furent enregistrées à l’armorial général. — (Marcel Hégelbacher, La Parfumerie et la Savonnerie, 1924)
    • Le mot de noblesse avait un sens du temps de nos grands-pères, aujourd’hui il n’en a plus; les titres courent les rues, et quant aux privilèges, ce qui nous en reste augmente la misère du peuple, sans nous être d’aucun profit; si nous ne payons pas l’impôt au roi, nous le payons aux exigences d’une position factice, à la mode, à l’usage, à notre oisiveté qui nous oblige souvent de nous ruiner, pour échapper à l’ennui. — (Julie de Querangal, Philippe de Morvelle, Revue des Deux Mondes, T.2,4, 1833)
    • Il s'est mis en frais pour la nouvelle édition du Siècle de Louis XIV; il n'a épargné aucun soin; et voilà que, pour fruit de ses peines, M. de La Beaumelle fait imprimer sous main une édition subreptice à Francfort, ville impériale, malgré le privilège de l'empereur, dont Walther est en possession. — (Voltaire, Lettre n° 27, à M. Roques, d'avril 1752, dans « Correspondance générale », tome 4, dans les Œuvres de Voltaire, Paris : chez P. Pourrat frères, 1839, p. 50)
  2. Acte qui contient la concession d’un privilège.
    • Enregistrer un privilège.
  3. Droit, prérogative, avantage.
    • Si, dans les sociétés occidentales, la couleur de peau blanche et le genre masculin constituent assurément des privilèges dont la reconnaissance progresse, l’appartenance à la minorité la plus instruite en est un autre, mais dont les bénéficiaires relativisent volontiers l’existence. — (Pierre Rimbert, La bourgeoisie intellectuelle, une élite héréditaire, Le Monde diplomatique, août 2020)
    • L’enquête ethnographique, c’est un saut dans l’inconnu tellement excitant. Être transporté dans un monde où rien n’est familier — ni l’environnement, ni le langage, ni les techniques — est un privilège extraordinaire. — (Philippe Descola, Interview par Olivier Pascal-Moussellard, Télérama no 3 392, janvier 2015)
    • (Ironique)Par sa position, elle a toujours eu le triste privilège d’être le champ-clos où se débattirent successivement les nationalités Neustrienne et Austrasienne ; Franque et Germanique ; Allemande et Française. — (François-Xavier Masson, Annales ardennaises, ou Histoire des lieux qui forment le département des Ardennes et des contrées voisines, Mézières : imprimerie Lelaurin, 1861, p. XV)
  4. (Droit) Titre à la préférence, droit que la qualité de la créance donne à un créancier d’être préféré aux autres créanciers, même hypothécaires.
    • Privilèges sur les meubles, sur les immeubles.
    • La femme n’a point de privilège, pour la répétition de sa dot, sur les créanciers qui lui sont antérieurs en hypothèque.
    • Le propriétaire non payé par son locataire a un privilège sur les meubles garnissant l’immeuble loué.
    • Être payé par privilège et préférence sur le prix d’un immeuble.
    • En cas de novation, les privilèges et hypothèques de l’ancienne créance ne passent point à celle qui lui est substituée.
  5. (Sens figuré) Dons naturels, soit du corps, soit de l’esprit.
    • La raison est un privilège qui distingue l’homme des animaux. La beauté est un heureux privilège.
    • (Sens figuré)Autrefois on venait en pèlerinage chercher certaine huile bénite qu’on y distribuait et qui avait, disait-on, le privilège de rendre l’ouïe aux sourds. — (Gustave Fraipont, Les Vosges, 1895, éd. 1923)
  6. Liberté, prérogative que l’on s’attribue dans la société, ou que les autres vous accordent.
    • Cela est absolument inadmissible. Il ne faut jamais accorder à une seule personne, fût-elle en danger de mort, le privilège exorbitant de mettre en péril, et en péril très grave, toutes les personnes qui font partie d’un train. — (Maxime Du Camp, Les chemins de fer à Paris, dans la Revue des deux Mondes, V. 74, 1868, p. 127)
    • Réfléchir à la blanchité et à ses privilèges m’apparaît aussi vital que d’analyser les rapports de classe ou de genre. Ce sont des réalités sociales que l’on aurait tort de se cacher. — (Simon Grivet, Tribune, dans Le Monde (tribune), 2020 → lire en ligne)

Dérivés[modifier le wikicode]

Apparentés étymologiques[modifier le wikicode]

Hyponymes[modifier le wikicode]

  • régale (« privilège qui appartient en propre au roi »)

Traductions[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]

Voir aussi[modifier le wikicode]

Références[modifier le wikicode]