se jouer de

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Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

 Composé de se, jouer et de.

Locution verbale [modifier le wikicode]

se jouer de \sə ʒwe də\ pronominal (se conjugue → voir la conjugaison de jouer)

  1. Se moquer de ; railler adroitement.
    • Quand on l'eut trouvé dans la foule des électeurs du palatinat de Sandomir, qu'on l'eut mis sur un char, traîné au milieu des comices, salué de génuflexions et de houras unanimes, il ne douta point que ce ne fût une raillerie, et que ses concitoyens ne se jouassent de lui. — (Narcisse-Achille de Salvandy, Histoire du roi Jean Sobieski et du royaume de Pologne, livre 5 : Suite des travaux de Jean Sobieski et règne de Michel Korybuth Wisniowieçki (1668-1673), chez Didier, Paris, 1855, page 345)
    • On dit qu’il y a des hommes assez misérables pour se jouer des lettres d’une femme et pour les montrer à leurs amis. — (Hector Malot, Un mariage sous le Second Empire, 1873)
    • Il y a dix ans que je vous connais, croyez-le, et je m'attendais à votre ingratitude. Ainsi je n'ai mérité qu'un attachement vulgaire, et il a suffi qu'une petite fille minaudière et coquette se jouât de vous pour vous détourner en un instant de celle… — (Louis Edmond Duranty, Le malheur d’Henriette Gérard, chez G. Charpentier, Paris, 1879, page 94)
    • — Surtout, je ne voudrais pas que vous vous imaginiez que je me joue de vous… Vous comprenez ce que je veux dire ?…
      — Non !
      — Je veux dire que je vous respecte, que, si je vous fais la cour, c’est avec des projets sérieux…
      — Sans blague !
      — (Georges Simenon, Les Demoiselles de Concarneau, Gallimard, 1936, réédition Folio, pages 104-105)
  2. Dédaigner ; considérer comme négligeable ; faire peu de cas de.
    • Dans l’espoir de se délivrer d'une partie de ses ennemis, il céda aux rois des Francs la Provence et tout ce qu’il possédait au delà des Alpes, à condition qu’ils le défendraient contre les Grecs : mais les rois francs, après avoir réuni ces belles provinces à leur empire, se jouèrent de leurs serments. — (« Vitigès », dans Biographie universelle ou Dictionnaire de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes, tome 20, chez H. Ode, Bruxelles, 1847, page 274)
    • Les Loges de Paris et de la province se jouèrent de la direction suprême, et travaillèrent au gré de leur caprice, inventant des grades, des formules, des cérémonies, créant même des Rites, des Mères Loges. La Grande-Loge anglaise de France profita de cette anarchie pour secouer le joug de l'Angleterre et prit, en 1756, le titre national de Grande-Loge de France. — (Réponse à la circulaire de S.E. le maréchal Magnan Gr∴ M∴ du Grand-Orient de France, en date du 30 avril 1862, imprimerie de E. Donnaud, Paris, page 5)
    • Car c’est là ce qui domine tout : c’est le Sultan qui a voulu, qui a organisé, qui a dirigé les massacres. […].
      En même temps, il se jouait de l’Europe, il se jouait de vous et de l’humanité.
      — (Jean Jaurès, « Discours du 3 novembre 1896 à la tribune de la Chambre des députés » , en recueil dans Il faut sauver les Arméniens, Éditions Mille et une nuits, 2007 & 2015)

Traductions[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]

Anagrammes[modifier le wikicode]

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