sidération

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.

Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

(XVIe siècle) Du latin sideratio → voir sidérer et -ation.
(1886) Pour l'agriculture : de l'ouvrage « La Sidération, ou Fumure verte, culture sans bestiaux, étude d'économie rurale », de Charles Gustave d’Avène de Fontaine, Paris : A. Le Blondel, 1899 ; présenté, pour la 1re fois, le 3 mars 1886, sous le titre « Emploi des engrais chimiques sans addition de fumier de ferme, culture sans bestiaux, utilisation de l'azote atmosphérique ».

Nom commun [modifier le wikicode]

Singulier Pluriel
sidération sidérations
\si.de.ʁa.sjɔ̃\

sidération \si.de.ʁa.sjɔ̃\ féminin

  1. (Antiquité) Ensemble des maladies des arbres produites par la mauvaise influence des astres ; action néfaste des météores sur la végétation.
    • La sidération dépend tout entière du ciel ; par conséquent il faut ranger dans cette classe la grêle, la bruine, et les dommages causés par la gelée blanche. […]. Toutefois, ce qui est le propre de la sidération, c'est au lever de la Canicule l'ardeur et la sécheresse, qui tuent les greffes et les jeunes arbres, particulièrement le figuier et la vigne. — (Histoire naturelle de Pline, avec la traduction en français par Émile Littré, Paris : J.-J. Dubochet, Le Chevalier & Cie, 1848, volume 1, page 644)
  2. (Astrologie) Influence subite attribuée à un astre, sur la vie ou la santé d’une personne.
    • (Par extension)Picasso ressortit à l'ordre des phénomènes, des choses visibles et qui peuvent donc être en-visagées, plutôt que con-sidérées : approchées dans un vis-à-vis où il n'y aurait pas place pour la sidération à laquelle nous contraignent les astres, les sidera. — (Bernard Vouilloux, Un art de la figure: Francis Ponge dans l'atelier du peintre, Presses universitaires du Septentrion, 1998, page 126)
  3. (Médecine) État d’anéantissement subit, produit par certaines maladies, qui semblent frapper les organes avec la promptitude de l’éclair ou de la foudre, comme l’apoplexie. — Note : Cet état était autrefois attribué à l’influence malfaisante des astres.
    • L'attaque foudroyante tue sur place, par une sorte de sidération, en enrayant du même coup l'action des poumons, du cœur, du diaphragme et des parois thoraciques. La catastrophe peut être plus tardive, sans être moins certaine. — (Jean-Joseph Nicholas Fuster, Monographie clinique de l'affection catarrhale, Montpellier : C. Coulet & Paris : Adrien Delahaye, 1865, page 24)
  4. (Médecine) Dysfonction contractile transitoire d'un muscle.
    • La dysfonction post-ischémique persistante mais réversible a d'abord été une observation expérimentale, décrite par Heybdrix et diffusée par la suite avec succès sous le nom de « sidération myocardique » par Braunwald en 1982. — (Eugenio Picanio, Echocardiographie de stress, Springer Verlag France, 2001, page 170)
  5. (Psychologie) Profonde stupeur vécue lors d'une violence subie, particulièrement un viol ; paralysie et dissociation mentale et émotionnelle qui empêche toute compréhension, réflexion et action, et cause un trouble de stress post-traumatique.
    • Le terrorisme ne date pas d'aujourd’hui […]. A diverses reprises, il avait déjà frappé le territoire des USA, mais il s’agissait, cette fois, d’un acte minutieusement préparé, d’une ampleur inégalée qui plongeait le monde et tout particulièrement les États-Unis dans un véritable état de sidération. — (Henry Lelièvre, En tous sens et en toute liberté, dans Terrorisme : questions, Éditions Complexe, 2004, page 231)
  6. (Sens figuré) (Par analogie) État de fort étonnement.
    • La carte postale envoyée de Bizerte par un cousin qui y faisait son service militaire plongeait dans une sidération rêveuse. — (Annie Ernaux, Les années, Gallimard, 2008, collection Folio, page 38)
    • Et j'ai éprouvé de la sidération face aux mots très forts par lesquels Ludovic exposait sa souffrance, sidération qu'il éprouve peut-être lui-même à certains moments dans sa situation. — (Jacqueline Phélip & ‎Maurice Berger, Divorce, séparation : les enfants sont-ils protégés ?, Dunod, 2012, page 20)
    • J'avoue ma sidération face à ces gens innombrables qui, s'il faut les en croire, souffrent du peu de sens de leur existence. Ils m'évoquent les élégantes qui s'écrient, devant une garde-robe fabuleuse, qu'elles n'ont rien à se mettre. — (Amélie Nothomb, Le Voyage d'hiver, Albin Michel, 2009, page 29)
    • Devant le couple que nous formions visiblement, les regards se faisaient impudents, frôlaient la sidération, comme devant un assemblage contre nature. — (Annie Ernaux, Le jeune homme, Gallimard, 2022, page 30)
  7. (Agriculture) (Désuet) Procédé cultural qui introduit les légumineuses (luzerne, trèfle, sainfoin, etc) dans la rotation culturale, en culture dérobée ou en culture sous couvert.
    • À l’heure qu’il est, l'agriculture paye l’azote à 1 fr. ou 1 fr. 50 le kilogr. La sidération le lui livrera-t-il à meilleur marché ? Presque tout est là. J'ai essayé la sidération dans les terres pauvres et siliceuses, non calcaires de Sologne. — (Journal d’agriculture pratique, Librairie agricole de la maison rustique, 1891, volume 55, n° 2, page 222)
    • Grâce à la sidération, grâce à la fixation directe par certaines plantes de l'azote atmosphérique, ces fâcheuses conditions sont retournées. — (Émile Gautier, Une révolution agricole, dans Le Figaro (supplément littéraire du dimanche), samedi 10 octobre 1891, page 162)

Traductions[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]

Anagrammes[modifier le wikicode]

Modifier la liste d’anagrammes

Références[modifier le wikicode]