souloir

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Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

Du latin solēre (« avoir l’habitude »).
Au XVe siècle l'orthographe en est moins stabilisée :
  • Vous soulliés gayement chanter
    Et démener joyeuse vye
    Et les bons compaignons hanter
    Par le pays de Normandye.
    — (Complainte normande d'un auteur inconnu, vers 1450, indiqué dans Anthologie des poètes français, Librairie Alphonse Lemerre, 1905, vol.1 (depuis les origines jusqu’à la fin du 18e siècle), p. 73)

Verbe [modifier le wikicode]

souloir \su.lwaʁ\ intransitif 3e groupe (voir la conjugaison)

  1. (Archaïsme) (Désuet) Avoir l’habitude de. — Note : Il est suivi d'un verbe à l'infinitif qui indique quelle action est habituellement faite.
    • Ne pense, Robertet, que cette Rome-ci
      Soit cette Rome-là, qui te soulait tant plaire.
      On n'y fait plus crédit, comme l'on soulait faire,
      On n'y fait plus l'amour, comme on soulait aussi
      . — (Joachim Du Bellay, Les Regrets : sonnet LVXXXIII, Paris : Léon Séché/Revue de la Renaissance, 1903, vol.3, p.66)
    • […], encore remarqua-t-il la brebis plus chérie de sa maîtresse, quoiqu'elle ne portât ce matin les rubans de diverses couleurs qu'elle soulait avoir à la tête en façon de guirlande, parce que la Bergère, atteinte de trop de déplaisir, ne s'était donné le loisir de l'agencer comme de coutume. — (Honoré d'Urfé, L'Astrée, Partie 1, livre I, 1607, éd. 1925)
    • Quant à son temps bien sut le dispenser,
      Deux parts en fit, dont il soulait passer,
      L'une à dormir, et l'autre à ne rien faire.
      — (La Fontaine, Épitaphe du paresseux)
    • On aura beau bâtir des temples grecs bien élégants, […] il regrettera toujours la tombe de quelques messieurs de Montmorency, sur laquelle il soulait se mettre à genoux durant la messe, […]. — (François-René de Chateaubriand, Le génie du Christianisme Paris : Firmin Didot, 1857, vol.1, p.365)
    • — Bien sûr. Mais sous d’autres contrées, il soulait secouer le cocotier.
      — Soûler quoi ? interrogea Séverin.
      Souloir ! C’est un verbe tombé en désuétude.
      — (Bruno Guiblet, Le Muscle de l'amour, Éditions Robert Laffont, 2014, p.200)
    • Le milan qu'ils soulaient anciennement nommer ichtynos, est maintenant nommé licadurus. Et pource que j'ai traité de tous oiseaux en autre mien œuvre, je n'en dirai autre chose pour l'heure présente. — (Voyage au Levant: les observations de Pierre Belon du Mans de plusieurs singularités & choses mémorables, trouvées en Grèce, Turquie, Judée, Égypte, Arabie & autres pays étranges, 1553, texte établi & présenté par Alexandra Merle, Éditions Chandeigne/Librairie Portugaise, 2001, chap. 11)
    • Mon âme souloit être
      Libre de passion,
      Mais Amour s'est fait maître
      De mes affections,
      Et a mis sous sa loi
      Et mon cœur et ma foi.
      — (Thoinot Arbeau, Belle qui tiens ma vie, 1589)

Synonymes[modifier le wikicode]

Apparentés étymologiques[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]

Normand[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

De l’ancien français *souleir, de latin solere, infinitif de soleo.

Verbe [modifier le wikicode]

souloir \Prononciation ?\

  1. Souloir, avoir l'habitude de, avoir coutume de.

Références[modifier le wikicode]

  • Alexandre Héron, Glossaire de la Muse normande de David Ferrand: dictionnaire du parler de Caux (patois normand), Slatkine Reprints (réimpression de l'édition de Rouen de 1891-1895), 1969, page 204 → [version en ligne]