à la sauvette

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.

Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

(Date à préciser)  Composé de à la et de sauvette. Diminutif appliqué au verbe se sauver, dans le sens de s’enfuir. En effet, la vente dite sauvage dans les rues est souvent interdite, à l'exception des marchands des quatre-saisons ou des vendeurs à la criée. Ceux qui pratiquent la vente sans licence s’enfuient généralement dès que la police les repère, d’où la création de cette expression qui connote par conséquent l’idée de clandestinité, ou exprime du moins un désir que l’action considérée passe inaperçue.

Locution adverbiale [modifier le wikicode]

à la sauvette \a la sɔ.vɛt\ invariable

  1. Se dit des vendeurs de rue qui ne possèdent pas de magasin ni d'autorisation officielle.
    • En été, les vendeurs à la sauvette pullulent sur les plages.
    • C’était peu, mais c’était mieux que le baby-sitting, que les gardes de nuit, que la plonge, que tous les emplois dérisoires – distribution de prospectus, écritures, minutage d’émissions publicitaires, vente à la sauvette, lumpen-tapirat – traditionnellement réservés aux étudiants. — (Georges Perec, Les Choses, Julliard, 1965, réédition 1984, page 31)
    • Ensuite, ce gardien de square du XVIIIe arrondissement de Paris, interpellé lors d'une ronde de police parce qu'il ne donnait pas la chasse aux vendeurs à la sauvette. — (Le Canard enchaîné, 1er juin 2016)
    • Les vendeurs à la sauvette ouvraient une valise au lieu d'étaler par terre ou sur un tréteau. — (Henri Bourillon dit Pierre Hamp, La Peine des hommes, 1908)
    • Il est simplement pas né du même côté de la morale — c'est tout. Y griffe des larfeuils, Orlando, comme d'autres vendent des avocats à la sauvette dans le métro. — (Jean-Louis Degaudenzi, Zone, Editions Fixot, 1987)
  2. Rapidement, précipitamment, pour ne pas être pris, ne pas être vu ou l'être le moins possible.
    • Après son esbrouffe, il a préféré partir à la sauvette.
    • Il a épousé depuis une héritière, il ne la trompe pas ou bien c'est en voyage et à la sauvette, bref, le plus fidèle des maris. — (Jean-Paul Sartre, Situations II, 1948)
    • Nous prîmes place à une table, en clients sérieux, et tout en buvant un gin-fizz, j’entrepris de lui expliquer qui était Jacques, dont je ne lui avais guère parlé qu’à la sauvette. — (Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, 1958, réédition Le Livre de Poche, page 416)
    • La mort est une chose trop sérieuse pour l'affronter à la sauvette. — (Paul Guimard, Les Choses de la vie, 1968)
    • Chez Pulemet, le patron réussit à évacuer le matériel sans que les ouvriers s’en aperçoivent ; un beau matin, ils trouvèrent l’usine vide, tout le matériel avait été transporté à la sauvette près de Moscou. — (Marc Ferro, La Révolution de 1917, 1997)
    • Et puis tu petit-déjeunais à la sauvette, cigarette au bec, debout dans la cuisine. — (Thierry Crifo, Paternel à mort, Éditions du Masque, 2006)
    • Les autorités doivent agir de nuit, à la sauvette, pour arrêter Demaray et Davignon. — (Anne-Marie Sicotte, Histoire inédite des Patriotes, Fides, 2016, page 213)
    • Ça ne fonctionne pas. Ses pâles excuses signées à la sauvette n’effacent en rien ses propos méprisants de la veille sur le français. — (Josée Legault, Désolée Sir Rousseau, ça ne fonctionne pas, Le Journal de Québec, 5 novembre 2021)

Dérivés[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]

Références[modifier le wikicode]