Palmyre du Nord

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Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

(1813) Calque de l’allemand nordisches Palmyra, lui-même attesté dès 1794, sous la plume d’Heinrich Friedrich von Storch :
Nach zehn Jahrhunderten ſchreibt vielleicht ein Irokeſe uͤber die Ruinen des nordiſchen Palmyra und citirt Autoritaͤten aus den Fragmenten meines Buchs. — (Gemæhlde von St. Petersburg, partie 1, Riga, page 74)
« Lorsque dix siècles se seront écoulés, peut-être un Iroquois écrira-t-il à propos des ruines de la Palmyre septentrionale et citera-t-il des autorités parmi les fragments de mon livre. »
Cette comparaison de Saint-Pétersbourg à Palmyre, en Syrie, avait eu lieu « après la découverte spectaculaire des ruines de la ville antique en 1751[1] ». À la fin du XVIIIe siècle, sous l’impulsion de Catherine II, Saint-Pétersbourg avait aussi commencé à présenter, comme style architectural dominant, un certain classicisme se démarquant du style baroque et du style rococo antérieurement employés, ce qui avait probablement favorisé une telle comparaison[2]. L’impératrice elle-même avait été surnommée « la Zenobie de la Baltique » par Simon-Nicolas-Henri Linguet dès 1778[3]. Le comte de Mirabeau avait quant à lui évoqué en 1784 « la Zénobie de Pétersbourg, comme dit Monſieur Linguet »[4]. La fondation des deux capitales impériales dans un environnement inhospitalier (celui du désert pour Palmyre et celui des marécages pour Saint-Pétersbourg) pourrait avoir aussi suscité la métaphore[5], non peut-être sans que le caractère érosif du climat de Palmyre ait généré des craintes — Amable Regnault écrirait plus tard :
« Des voyageurs appellent Saint-Pétersbourg, pour sa beauté, la Palmyre du Nord. En aura-t-elle un jour la destinée ? Jamais ville aussi magnifique, plus digne d’un grand empire, ne fut tant exposée au choc d’un triple ennemi qui la menace séparément ou tout à la fois : le vent d’ouest, les glaces et la tempête. » — (Esquisses historiques sur Moscou et Saint-Pétersbourg à l’époque du couronnement de l’empereur Alexandre II, Paris, 1857, page 254-255)

Nom propre [modifier le wikicode]

Invariable
Palmyre du Nord
\pal.miʁ dy nɔʁ\

Palmyre du Nord \pal.miʁ dy nɔʁ\ féminin singulier

  1. (Géographie) Saint-Pétersbourg, en Russie.
    • C’est sous ce rapport sans doute que M. Storch a nommé Pétersbourg la Palmyre du nord. — (Journal général de la littérature de France, 1813, page 298 → lire en ligne)
    • Dans toute autre ville, l’œil de celui qui arrive est fatigué par les faubourgs et les petites rues qu’il est obligé de traverser avant d’arriver au centre ; mais quand arrivant de Cronstadt, on fait son entrée par la Néva dans la belle capitale russe, la Palmyre du Nord, on ne peut s’empêcher d’être saisi d’admiration. — (Prosper Thomas, « Voyage en Russie par la mer Baltique », Voyages en Europe, Paris, 1855 → lire en ligne)
    • Ma première impression sur la « Palmyre du Nord » est tout à fait favorable. C’est bien une vraie capitale qu’ont bâtie ces architectes géants qui s’appellent Pierre le Grand, Élisabeth, Catherine. — (Marquis de Breteuil, Journal secret (1886-1889), Mercure de France, 2007 → lire en ligne)

Synonymes[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]

Voir aussi[modifier le wikicode]

Références[modifier le wikicode]

  1. Anne Faivre-Dupaigre, « Saint-Pétersbourg : quand perdre le nord, c’est s’orienter », dans Le Nord, latitudes imaginaires, 2000, page 98 [texte intégral].
  2. Marinus Antony Wes, Classics in Russia, 1700-1855: Between Two Bronze Horsemen, 1992, page 39.
  3. M. Linguet, Annales politiques, civiles et littéraires du dix-huitième siècle, tome 4, Londres, 1778, page 68.
  4. Comte de Mirabeau, Doutes sur la liberté de l’Escaut, Londres, 1784, page 13.
  5. Dominique Fernandez, Adieu, Palmyre, Philippe Rey, 2016, page 31.