Wiktionnaire:Actualités/092-novembre-2022

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.

Actualités du Wiktionnaire

Numéro 92 — novembre 2022

Wiktionnaire:Actualités est un journal mensuel sur le Wiktionnaire, les dictionnaires et les mots. Il est publié en ligne depuis avril 2015. Son écriture est ouverte à toutes les bonnes volontés. Vous pouvez recevoir un avis lors de la publication des prochains numéros, consulter les anciens numéros et participer au brouillon de la prochaine édition. Vous pouvez lire aussi les Regards sur l’actualité de la Wikimedia. Pour les commentaires, critiques ou suggestions, voir la page de discussion.

Aquarelle.

Extrait de l’œuvre Winter Oak, de l’artiste sud-africaine Lizza Littlewort, placée par elle sous licence libre pour Wikimedia Commons (cliquer sur l’illustration pour la voir en entier).

Brèves d’ici

  • Pamputt propose que le Wiktionnaire change sa manière de gérer les anagrammes grâce à un script qu’il a écrit. La discussion dans la Wikidémie porte sur la manière la plus pérenne de gérer et d’actualiser ces nombreuses informations, à l’aide d’une page centralisée tel que le proposent Pamputt et Lepticed7 ou via un éventuel script qui tournerait en continu pour réviser toutes les pages du Wiktionnaire concerné.
  • Diligent soulève le problème de l’abondance d’enregistrements audio sur certaines pages. Ceux-ci sont enregistrés grâce à l’outil Lingua libre et ajoutés automatiquement, sans détermination s’ils représentent un accent différent ou s’ils ont été enregistré par des personnes différentes mais à l’intonation similaire. Cela provoque des accumulations d’enregistrements présentant peu de diversité et inutile pour le lectorat. Aucune solution technique simple n’est encore sortie de la discussion.
  • Enfin, une discussion de linguistique et de lexicographie sur la nature des idéophones, proposée par DonCamillo. Ces interjections imitant un son naturel (crac, vlan, bam) peuvent avoir un fonctionnement grammatical ou prosodique spécifique dans certaines langues qui peuvent amener à les considérer comme des éléments d’une classe de mot à part. Dans le Wiktionnaire, cela pourrait se trouver indiqué par un titre de section dédié, une fois le concept mieux documenté.
  • Deux actualités francophones au sein du mouvement wikimedia : du 4 au 6 novembre a eu lieu la rencontre WikiIndaba au Rwanda, et le réseau WikiFranca s’est réuni pour une assemblée générale et le renouvellement de son conseil d’administration.
  • Deux jeux de découverte des projets wikimédiens sont sortis ce mois-ci, Wikeys pour découvrir Wikipédia ou Vikidia et Dicoo Dobble pour s’amuser avec la mascotte du Dico des Ados. À quand un jeu pour découvrir le Wiktionnaire ?

Brèves d’ailleurs

  • L’écrivain Marco Micone propose un édito dans Le Devoir sur une forme de discrimination liée à la langue, qui distingue entre les personnes ayant le français comme langue maternelle et les personnes qui apprennent le français dans le cours de leurs vies.
  • Stefan Fatsis dresse un état des lieux préoccupé sur le dictionnaire du Scrabble anglo-américain dans Slate. Une nouvelle édition du dictionnaire vient de paraître, enrichi uniquement d’apports provenant du Merriam-Webster alors que le premier ouvrage était bâti sur six dictionnaires, les autres n’étant plus édités aujourd’hui. Cette situation mène à une disparité des usages entre l’ouvrage de référence, un autre ouvrage non-officiel ou encore l’ouvrage de référence britannique, mieux maintenu.
  • Dans un article en espagnol pour Escambray, Pedro de Jesús évoque la variation graphique du terme pour le kérosène en espagnol, et particulièrement à Cuba.
  • Plusieurs articles se sont fait l’écho ce mois-ci de la découverte de la main d’Irulegi, une pièce de bronze gravée de mots inconnus, qui sont analysés comme une forme ancienne de la langue basque selon un article de Barbara Fasseur pour Actualitté.


À voir ou écouter

Quelques émissions audio ou vidéo sur la lexicographie, la linguistique et la langue française sorties ou découvertes ce mois-ci.

Aquarelle.

Extrait de l’œuvre Lemon Tree, de l’artiste sud-africaine Lizza Littlewort.


Statistiques

Du 20 octobre au 20 novembre 2022

+ 27 259 entrées et 108 langues modifiées pour atteindre 4 757 632 entrées et 1 321 langues avec au moins cinq entrées.

+ 3 471 entrées en français pour atteindre 405 270 lemmes et 630 017 définitions.

Les cinq langues qui ont le plus avancé, outre le français, sont l’allemand (+ 7 006 entrées), l’ukrainien (+ 5 907 entrées), le same du Nord (+ 4 192 entrées), l’italien (+ 1 252 entrées) et l’occitan (+ 922 entrées).

Les nouvelles langues sont : le bolze (+33), le coahuilteco (+16) et le ǂungkue (+3).

+ 6 172 citations ou exemples en français pour atteindre 552 126.

+ 619 médias d’illustrations (images et vidéos) dans les pages principales du Wiktionnaire, pour atteindre 63 347.

Du 31 octobre au 30 novembre 2022

+ 6 000 sections de langue contenant au moins une prononciation audio (dont 700 pour le français) pour atteindre 407 796 sections de langue contenant au moins une prononciation audio pour 151 langues (dont 141 710 pour le français).

+8 nouveaux thésaurus ce mois-ci, le total est de 1 138 thésaurus dans 74 langues dont 824 thésaurus en langue française. Les nouveaux thésaurus sont la fanfiction par Exilexi ; la micro-édition, le jeu de rôle grandeur nature, le filet de pêche et la honte par Noé (ce dernier avec de l’aide lors d’une discussion en direct sur Discord) ; le problème et l’absence durant la Wikiconvention francophone sous l’impulsion de Lyokoï et Lepticed7, et le sexisme par Lupin.

+ 1 domaine sémantique en français ce mois-ci, pour la sécurité routière.

Wikiscan et Wikistats donnent chaque mois accès à beaucoup de mesures, dont la liste des pages les plus consultées et des pages modifiées par le plus de personnes.

+ 28 mots créés sur les 35 proposés dans les Mots du jour ! Merci à Bpierreb, Exilexi, M6xww, Noé et Pamputt !


Aquarelle.

Extrait de l’œuvre The Night Watch, de l’artiste sud-africaine Lizza Littlewort.

Des constellations d’informations éparses

Dans un dictionnaire, le texte est organisé en paragraphes qui sont dédiés à des mots ou expressions que l’on appelle des entrées. Chaque entrée du dictionnaire est une unité lexicale, qui est décrite individuellement, puis mise en relation avec les autres éléments de la langue. La description s’appelle la définition, et elle est le cœur de l’information, le centre de petits systèmes solaires. Elle est enrichie de dispositifs principaux qui sont liés et qui gravitent autour de la définition à la manière de planètes : informations grammaticales, prononciations, exemples, marques d’usage, étymologie, illustrations, relations aux autres entrées.

Ces différentes planètes peuvent parfois manquer à certaines entrées, surtout dans un dictionnaire collaboratif en ligne, et parfois être florissantes. Elles sont plus ou moins familières, et nécessitent une exploration bien particulière pour les appréhender pleinement. Les termes spécialisés sont aussi nombreux que les éléments chimiques identifiés dans les astres, et les voies du dictionnaire sont sinueuses et trompeuses. Ce n’est pas parce que les mots semblent connus que leurs sens sont bien compris. Ainsi, nous pourrons nous dire que nous avons déjà vu parmi les informations grammaticales l’indication qu’un verbe est transitif direct, sans pour autant comprendre le sens de l’expression. Nous aurons pu croiser parmi les marques d’usage les indications qu’un terme est désuet ou archaïque sans appréhender la différence que le dictionnaire a voulu nous transmettre par ces termes. L’étymologie pourra nous raconter des parcours alambiqués et inaccessibles, passant par des langues inconnues et des processus aux noms étranges : déverbal ? aphérèse ? mot-valise ?

Tout un langage supplémentaire est à apprendre pour profiter pleinement du dictionnaire, un métalangage. Heureusement, celui-ci est bien souvent expliqué dans l’objet lui-même, au sein des entrées sur les mots utilisés, mais aussi dans son interface de consultation (encarts dans un imprimé, bulles d’aides ou bords des pages pour un site internet), ainsi que dans des pages annexes plus ou moins développées.

Mais les informations disséminées dans les entrées, multiples et dissemblables, ne forment pas un récit unifié de la langue. Ce sont des fragments, des morceaux d’information, des modèles de représentation qui ne rendent pas compte de ce qu’est la galaxie de la langue. Le dictionnaire n’explique pas tout, et son fractionnement à une unité très réduite ne permet pas la compréhension du tout. L’apprentissage du métalangage ne donnera pas accès pour autant à la compréhension du fonctionnement des différentes planètes. Savoir lire l’alphabet phonétique international ne permet pas de comprendre comment l’être humain produit et perçoit les sons de la langue. Comprendre la différence entre un hyponyme et un holonyme ne suffit pas à être plus précis dans les mots que nous emploierons. Reconnaître les noms des langues en contact avec le français ne permet pas de connaître l’histoire de la langue, et encore moins des différents peuples qui l’on partagée au cours du temps. Les exemples ne forment que de petites fenêtres vers la littérature, la limitant à certaines formes d’expression, tant formelles que géographiques.

Comment ouvrir à davantage de connaissance ? Cela doit-il s’appuyer sur des pages d’explication complémentaires aux entrées, ou sur un ensemble pédagogique plus développé, impliquant d’autres formats de transmission de la connaissance ? Quel est vraiment le rôle du dictionnaire dans l’apprentissage de connaissances sur la langue, au-delà de la compréhension des termes pris isolément ?

Une partie des réponses vient des formes de navigation transversales offertes par les liens hypertextes, les catégories et les thésaurus. De plus, les autres ouvrages lexicographiques spécialisés apportent des compléments utiles, et ils trouvent une place dans les entrées du Wiktionnaire (tableaux de conjugaison, dictionnaire de rimes, anagrammes, etc.). La complémentarité offerte par les autres projets Wikimedia est une troisième piste, avec Wikipédia pour les concepts principaux et la Wikiversité pour les cours explicatifs permettant de les appréhender. Enfin, le développement des pages d’aide et d’annexe au sein du Wiktionnaire, ainsi que des tentatives de vulgarisation des connaissances telle que ces paragraphes dans les Actualités pourront aider à la diffusion des connaissances sur la langue, venant compléter les entrées du dictionnaire. D’autres formats sont à imaginer. Le rôle du dictionnaire et son statut dans le champ des connaissance n’a pas fini d’évoluer au gré des expérimentations numériques !
— une chronique par Noé

Dictionnaire du mois

C.-T. Leclère, Dictionnaire encyclopédique, présentant par ordre de matières l’explication détaillée des mots techniques en usage dans les sciences, les lettres et les arts, Chez M. Chamerot, à Paris, 1834

Nous avons vu le mois dernier une sélection de dictionnaires et d’ouvrages sur les vocabulaires des métiers, écrits et coordonnés par Pierre Perret. Nous resterons dans le thème cette fois-ci avec un dictionnaire bien plus ancien qui a pour même objectif de donner les listes de vocabulaire issus des métiers. Ce dictionnaire, écrit par un ancien avocat, dispose d’une structure tout à fait exceptionnelle. En effet, il est divisé en quatre parties : sciences, religions et antiquités, beaux-arts, industrie. Chacune de ces quatre parties comprend une liste de métiers et/ou de domaines dans un ordre globalement alphabétique avec à chaque fois un lexique associé.

Ces lexiques sont de tailles vraiment variables et parfois sont très importants en taille puisqu’ils peuvent rassembler plusieurs domaines ou métiers pourtant présentés séparément dans l’index de fin. Comme par exemple le lexique intitulé « sciences physiques » regroupe les vocabulaires suivants : physique, optique, acoustique, météorologie, mécanique, statique, dynamique, hydrostatique, hydrodynamique, hydraulique et aérostation. À côté de ça, celui du brasseur ne compte qu’une seule page de texte et décrit 28 mots.

Ces lexiques sont bien sûr anciens et en partie désuets vu la date de l’ouvrage (1834) mais par contre, l’auteur indique avoir beaucoup échangé avec des professionnels de son époque autour de leur usages et de la signification des mots. Même si, dans son introduction, il indique s’être attaché à donner « le vrai sens » des mots qu’il décrit, en les rattachant notamment à leurs étymologies.

L’objectif déclaré de l’ouvrage est l’instruction de tous, quel qu’en soit sa classe dans la société, d’être utile à tous ceux qui apprennent et qui veulent en savoir plus sur la société et son organisation. On notera d’ailleurs que les femmes sont absolument absente de l’introduction, même si on les retrouve dans les définitions bien que les métiers soient systématiquement au masculin. Leur considération est variable, des fois elles disposent de leurs propres entrées (couturière) des fois elles sont des entrées cachées d’une entrée au masculin (brodeur).

Pour finir, cet ouvrage est un des rares à décrire le vocabulaire des métiers de cette époque. On en connaît peu aussi vaste même encore de nos jours, à l’instar de celui de Pierre Perret qui est également une exception parmi la cohorte d’ouvrages lexicographiques qui sont publiés à chaque époque. Je n’en ai pas trouvé de version numérisée, aussi, il est possible que dans un moyen terme je l’y mette dans Wikisource.
— une chronique par Lyokoï
Aquarelle.

Extrait de l’œuvre The Bankrolling of the Rijks Museum, de l’artiste sud-africaine Lizza Littlewort.


Les collaborations de la semaine de novembre

Ces suggestions, affichées sur la page d’accueil, ont été proposées par Sebleouf et Noé. Merci de leurs contributions aux personnes qui ont créé ces nouvelles entrées : Bercours, Pamputt, Pixeltoo !

Semaine 44 (31 octobre au 6 novembre 2022)

Les démarches administratives soutiennent la construction de grands chantiers.

Connaissez-vous lexique du droit administratif et le vocabulaire des procédures formalisées ? L’engagement juridique et les procédures négociées ? L’obligation de publicité, la visite des sites et l’avis d’attribution ?

Semaine 45 (7 au 13 novembre 2022)

Une spirale d’aromatiques.

Avant les frimas de l’hiver, un dernier tour dehors pour admirer le vocabulaire de la permaculture ! Culture étagée, forêt nourricière, jardin pédagogique, micro-ferme, mini-poulailler, semence paysanne.

Semaine 47 (21 au 27 novembre 2022)

Le football, sport populaire ?

Cette semaine, du foot ! Un joli passement de jambes de l’attaque, qui fait la passe à dix sans jamais l’envoyer au-delà de la ligne de touche d’où le quatrième arbitre discute avec les joueurs qui cirent le banc, rêvant d’être les prochains renards des surfaces.

Semaine 48 (28 novembre au 4 décembre 2022)

Un sergent royal arborant un « bâton de justice », symbole de son autorité.

Nul n’est censé ignorer la loi, ce qui inclut la procédure civile avec ses différents principes procéduraux : maxime des débats, maxime inquisitoire, maxime d’office et maxime de disposition.

Semaines suivantes

En décembre : du feu, des pois, de la fin du monde et la rétrospective de l’année !


Courrier du lectorat

Ce que dit Noé sur l'apprentissage du métalangage, c’est qu’au delà de mémoriser et comprendre les holonymes (termes du métalangage), il faut aussi apprendre à utiliser ces holonymes, à savoir analyser un discours utilisant ces holonymes… (cf. la roue d’apprentissage de la w:Taxonomie de Bloom)

Le dictionnaire décrit par Lyokoï ne contient que 28 mots dans son lexique du brasseur. La Catégorie:Lexique en français de la brasserie en contient 43… GGWP Wiktionnaire.

Ce que décrit Lyokoï dans la relation avec le monde professionnel, c’est ce qu'on retrouve avec le Projet:Importation du lexique du Comité français de cartographie. Assassas77 (discussion) 10 décembre 2022 à 14:29 (UTC)[répondre]

Anciens numéros