« Wiktionnaire:Actualités/068-novembre-2020 » : différence entre les versions

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
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Utilisateur:Trace : merci pour la proposition, je la complète d'une série de vidéos sur l’histoire des mots, qui me semble bien aller avec, et je déplace tout ça dans une chronique en propre. Ce n’est pas trop une brève ;)
Trace (discussion | contributions)
grapholinguistique en accès libre et retouche du texte de Noé au sujet des documentaires produits par Arte
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Pas d'idées pour vos cadeaux ? Pensez à la grapholinguistique ! Cette discipline nouvelle, que l’on peut très brièvement et très imparfaitement décrire comme une linguistique du signe écrit, et qui complète la linguistique issue de Saussure (lequel, pour résumer, n’avait que très peu d’intérêt pour l’expression écrite du langage), propose de nombreux textes et actes de colloque. On en trouvera une sélection chez [http://www.fluxus-editions.fr/ Fluxus éditions], une maison d’édition sise en Bretagne qui publie hélas essentiellement en anglais (car cette langue est devenue la langue véhiculaire académique). On appréciera l’excellent ''[http://www.fluxus-editions.fr/gla3.php The Nature of Writing–A Theory of Grapholinguistics]'', de Dimitrios Meletis, en attendant deux ouvrages en français : la réédition tant attendue de la ''Sémiologie de la typographie'' (1979-1982), du regretté Gérard Blanchard, et ''L’Écriture dans la représentation de la langue – La lettre et le mot en arabe'', de Joseph Dichy, à paraître en 2021.
Pas d'idées pour vos cadeaux ? Pensez à la grapholinguistique ! Cette discipline nouvelle, que l’on peut très brièvement et très imparfaitement décrire comme une linguistique du signe écrit, et qui complète la linguistique issue de Saussure (lequel, pour résumer, n’avait que très peu d’intérêt pour l’expression écrite du langage), propose de nombreux textes et actes de colloque. On en trouvera une sélection chez [http://www.fluxus-editions.fr/ Fluxus éditions], une maison d’édition sise en Bretagne qui publie hélas essentiellement en anglais (car cette langue est devenue la langue véhiculaire académique). On appréciera l’excellent ''[http://www.fluxus-editions.fr/gla3.php The Nature of Writing–A Theory of Grapholinguistics]'', de Dimitrios Meletis, en attendant deux ouvrages en français : la réédition tant attendue de la ''Sémiologie de la typographie'' (1979-1982), du regretté Gérard Blanchard, et ''L’Écriture dans la représentation de la langue – La lettre et le mot en arabe'', de Joseph Dichy, à paraître en 2021. Il est à noter que certains des ouvrages de Fluxus éditions sont en accès libre sur le web.


On pourra également conseiller sur le sujet une série de trois documentaires produits par Arte sur [https://www.arte.tv/fr/videos/083905-001-A/l-odyssee-de-l-ecriture-1-3/ l’Odyssée de l’écriture].
On pourra également conseiller une série de trois documentaires de belle facture, consacrés à ''[https://www.arte.tv/fr/videos/083905-001-A/l-odyssee-de-l-ecriture-1-3/ l’Odyssée de l’écriture]''. Peut-être plus faciles d'accès, ils sont produits par Arte et complèteront utilement les textes universitaires cités plus haut.
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Version du 24 novembre 2020 à 19:53

Actualités du Wiktionnaire

Numéro 68 — novembre 2020

Wiktionnaire:Actualités est un journal mensuel sur le Wiktionnaire, les dictionnaires et les mots. Il est publié en ligne depuis avril 2015. Son écriture est ouverte à toutes les bonnes volontés. Vous pouvez recevoir un avis lors de la publication des prochains numéros, consulter les anciens numéros et participer au brouillon de la prochaine édition. Vous pouvez lire aussi les Regards sur l’actualité de la Wikimedia. Pour les commentaires, critiques ou suggestions, voir la page de discussion.

Brèves d’ici


Statistiques


Brèves d’ailleurs

  • Depuis 2013, le projet DICOSGUY mobilise de nombreuses personnes autour des langues de Guyane, aussi bien des personnes qui parlent la langue que des personnes qui l’enseignent, avec un support technique et informatique par un laboratoire de linguistique français, le LLACAN. Bien que le lancement public n’ait pas encore été annoncé et que rien ne pousse particulièrement à en parler dès maintenant, deux dictionnaires sur les quatre visés sont déjà disponibles en ligne publiquement, pour les langues kali’na (3 117 entrées), teko (ou émerillon, 5 600 entrées), nenge (ou nengee, 4 600 entrées), kreyol (pas encore en ligne). D’autres dictionnaires traités par ce laboratoire sont accessibles en ligne sur le site Corporan. La licence légale n’est pas affichée publiquement, et des échanges privés avec la personne responsable du projet tendent à penser qu’il s’agirait d’une licence incluant une clause non commerciale ne permettant pas un ré-usage dans le Wiktionnaire.


Dans les méandres de la sémantique

Dans nos sociétés évolutives, le sens des mots varie, vole, se déforme, s’extrapole, aussi vite que la communication se globalise. On en oublierait le pourquoi du comment tel mot existe et s’utilise pour véhiculer le sens profond qui fait que des individus ou des groupes d’individus se comprennent et s’entendent. Il n’y a rien de pire que la mésentente liée à l’usage d’un sens erroné.

À la recherche du sens perdu

Com-prendre, c’est prendre avec. Définir un mot comme un seul assemblage de lettres, c’est priver une loi de son esprit, actualité brûlante. Et l’esprit d’un mot est la substantifique moelle qui en donne une saveur incomparable. Mais comment extraire ce fameux jus sans dénaturer la cuisine alchimique (au sens arabe initial de mélange) qui réjouira notre entendement le plus profond ? Voilà le rôle essentiel (de essence) du sémantiste (!) (Tiens ce rôle n’est pas reconnu, alors que le sémantisme, l’est).

C’est qu’un mot n’est pas un objet, mais un amalgame complexe d’objets élémentaires. N’est-ce-pas le rôle d’un dictionnaire de présenter le fil de son évolution dans le dédale historique de sa présence géographique ? Pour mieux comprendre, justement, ce qu’il véhicule. Contempler l’arbre dans sa grandeur, c’est oublier le réseau complexe de racines sans lequel il ne serait pas. Mais voir l’ensemble est tellement beau que l’on ne peut que s’épanouir humblement devant sa force majestueuse. Rechercher le sens perdu, initial, devient vite une passion formelle, dévorante, absolue, une maîtresse exigeante, éternellement insatisfaite mais ô combien valorisante lorsque l’orgasme parait. C’est quelquefois long, difficile. Il faut de la patience, de la ténacité, du temps. Au bout du chemin la lumière est souvent éblouissante et la vérité peut s’épandre comme un virus sorti d’un cluster (à connotation dramatique), tandis qu’il s’était recueilli dans un cloistre (à connotation spirituelle).

La naissance élémentaire

La racine étymologique est fondamentale. Quand on en trouve des traces. Ce que l’on appelle chez nous des attestations. Elle est passée par ici et repassera par là. Mais quel chemin a-t-elle emprunté pour se développer ? C’est oublier l’effet de translation qui se traduit (!) de groupe en groupe par une translation de sens. D’objet élémentaire, le mot prend corps par translation ou « reconnaissance de son existence ». La communication est établie dès lors que le sens est reconnu. À cet effet, il y a un risque à prendre qui est celui … de ne pas l’être. La naissance élémentaire est fondamentale, qui attache un sens à l’assemblage de lettres. Il faut seulement attendre la résonance qui assure que l’on est compris et que la vie d’usage peut commencer. Si l’idée, la notion, le concept est clair, il y a de fortes chances que la translation ait lieu, et que le mot entame son périple romanesque. N’est-ce-pas là, également le rôle d’un dictionnaire de mettre en évidence le trajet suivi par le sens dans son évolution lexicale ?

Les exemples foisonnent pour une imagination fertile. Le mot grotte par exemple, que l’on dit issu du grec ancien κρύπτη, krúptē (« voûte souterraine ») ne serait-il pas plus exactement issu d’une onomatopée des premiers hommes cherchant un refuge habité par des ours grognant ? Va savoir. le mot gone désignant l’habitant de Lyon (dont on cherche vainement la désinence féminine) ne serait-il pas simplement dérivé du grec ancien γονεί, goni (« autochtone »), donné par les colons viticoles grecs aux habitants locaux, comme nous traiterions d’« indigène » les habitants de nos colonies ? Ou encore, l’expression battre son plein est-elle née au bord de la mer où les vagues tempétueuses paraissent battre leur plein ? Ou bien vient-elle plus sûrement de la vie de nos campagnes qui résonnait fondamentalement du son des tambours (sur les champs de bataille) et du son des cloches (dans les villages) ? On imagine aisément que lorsque les tambours et les cloches battaient son plein, il se passait quelque chose d’identifiable.

Mais alors, le gaga (habitant de Saint-Étienne), ne serait-il pas plutôt un gagat, exploitant le jais local (ou gagate) en tant que gagatier, devenu gaga par aphérèses successives ? Au même titre que le bougnat n’est rien d’autre qu’un charbougnat (charbonnier auvergnat), par apocope.

La consolidation

Ainsi naissait le mot, par un phonème répétible (comme cela se produit encore de nos jours), et la résonance dans le temps tic tac tic tac tic… Le mot est bien un assemblage de lettres qui a un sens. C’est son usage pour communiquer qui en fait sa valeur lexicale. Dans un dictionnaire, il ne paraîtra que lorsque son attestation est suffisante : aucune = c’est même pas la peine ; 1 seule : c’est un hapax qui doit attendre la résonance par translation ; 2, c’est gagné, il a une chance de survivre à l’épreuve du temps. Et c’est toute la difficulté de notre projet, qui se veut vivant. Aussi, avant de promouvoir un mot est-il indispensable de rechercher des attestations, d’une part, et d’autre part, de s’astreindre à une méthodologie stricte qui n’exclue pas la nouveauté, tout en ne lui donnant pas une valeur sémantique que seul le temps peut lui donner.

La naissance (validité étymologique ou autrement appelé caractère constructible) et la translation (reprise sémantique) sont les deux pôles indissociables du travail sémantique. Ce travail de définition est parfois colossal → voir feuille, cordon et tenir, mais extrêmement valorisant lors que l’on parvient au terme de l’organisation. Il est également chronophage. Mais il faut bien comprendre que le lecteur aura plus d’intérêt à consulter une telle page, plutôt que les pages faire ou cœur qui ne sont pas articulées autour d’une substantifique moelle. En conclusion, nous avons un énorme travail d’organisation devant nous, au service du plus bel outil de communication dont la Nature nous a doté : le langage. C’est le passage du phonème au lexème qui permet de différencier l’animal de l’Homme. Il n’y a pas si longtemps que cela !

Que dire alors, au risque de choquer les esprits sensibles aux caricatures, du mot bible, dont l’étymologie grecque est claire, mais comporte elle-même le radical hébreu BBL que l’on retrouve dans Babel et Babylone, dont l’interprétation nous indique qu’il s’agit d’un recueil de récits historiques regroupés, naissance élémentaire du premier livre d’Histoire (ou livre d’histoires) de notre humanité. Ce n’est pas rien tout de même !
— une chronique par Supreme assis

Dictionnaire du mois

— une chronique par…

Les collaborations de la semaine de novembre

Ces propositions, affichées sur la page d’accueil, ont été proposées par Noé, Sebleouf et Lepticed. Merci de leurs contributions aux personnes qui ont créé les mots ! applau

Semaine 44 (26 octobre au 1er novembre 2020)

Autour de Samain, rendons visite aux fées ! Les trottes-vieilles , la lavandière de nuit , les fées des houles , les gianes , la fausserole ou les huldres courent sur le sentier des fées .

Semaine 45 (2 au 8 novembre 2020)

Connaissez-vous les langues de Nouvelle-Calédonie ? En voici quelques-unes qui ne sont pas encore décrites dans le Wiktionnaire : kumak, caac, yuaga, pwaamèi, nââ numèè.

Semaine 46 (9 au 15 novembre 2020)

Cette semaine, intéressons-nous au vocabulaire de la maïeutique avec quelques mots à créer : prénatalité, grossesse gémellaire, engorgement mammaire, MFIU, test de Guthrie, acétate d’ulipristal, pulsoxymétrie. Enrichissons les entrées existantes grâce à un riche lexique de spécialité !

Semaine 47 (16 au 22 novembre 2020)

Vous vous souvenez du monde d’avant ? Quand on pouvait aller dans un bar à jeux, un salon de manucure, un bar à céréales ou encore dans un salon de massage, grâce à la liberté de circulation

Semaine 48 (23 au 29 novembre 2020)

Cette semaine, intéressons-nous au vocabulaire de l’isolation avec quelques mots à créer : boîte dans la boîte, faux-plafond, inertie thermique, maison passive, remontée capillaire. Enrichissons les entrées existantes grâce à un lexique de spécialité !

Semaine 49 (30 novembre au 6 décembre 2020)

Avez-vous les mots pour parler du fait urbain ? N'hésitez pas à compléter ces entrées dans le Wiktionnaire : ville nouvelle, ville libre, ville universitaire, ville sanctuaire, ville-usine.

Semaines suivantes

En décembre, pas encore de thèmes, proposez-en !

Collaboration du mois

En novembre, nouveau défi de création de thésaurus ! Allons-nous faire mieux qu’au printemps ? L’objectif premier était d’atteindre cent nouveaux thésaurus, ce qui a été réalisé le 22 novembre ! Deux objectifs secrets évoluaient en parallèle. Atteindre 1 000 thésaurus, soit en créer 155 en un mois. Et pour Lepticed7, créer un thésaurus en espéranto par jour !

Grapholinguistique

Pas d'idées pour vos cadeaux ? Pensez à la grapholinguistique ! Cette discipline nouvelle, que l’on peut très brièvement et très imparfaitement décrire comme une linguistique du signe écrit, et qui complète la linguistique issue de Saussure (lequel, pour résumer, n’avait que très peu d’intérêt pour l’expression écrite du langage), propose de nombreux textes et actes de colloque. On en trouvera une sélection chez Fluxus éditions, une maison d’édition sise en Bretagne qui publie hélas essentiellement en anglais (car cette langue est devenue la langue véhiculaire académique). On appréciera l’excellent The Nature of Writing–A Theory of Grapholinguistics, de Dimitrios Meletis, en attendant deux ouvrages en français : la réédition tant attendue de la Sémiologie de la typographie (1979-1982), du regretté Gérard Blanchard, et L’Écriture dans la représentation de la langue – La lettre et le mot en arabe, de Joseph Dichy, à paraître en 2021. Il est à noter que certains des ouvrages de Fluxus éditions sont en accès libre sur le web.

On pourra également conseiller une série de trois documentaires de belle facture, consacrés à l’Odyssée de l’écriture. Peut-être plus faciles d'accès, ils sont produits par Arte et complèteront utilement les textes universitaires cités plus haut.
— une chronique par Trace

À voir ou écouter

Quelques émissions audio ou vidéo sur la lexicographie, la linguistique et la langue française sorties ou découvertes ce mois-ci.

  • France Culture a consacré une émission sur les coulisses de l’Académie française. Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuel de l’Académie Française est interviewée tandis que la linguiste Julie Neveux nous parle des néologismes associés à la crise sanitaire. Il est également question du genre du mot « COVID » ; il semble que la décision de dire « la COVID-19 » ait été prise par son secrétaire perpétuel uniquement étant donné que plusieurs académiciens indiquent ne pas avoir été consultés et certains critiquent même ce choix.