sauvage

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
Voir aussi : Sauvage

Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

(XVe siècle) Via l’ancien français salvage, du latin silvaticus (« de forêt, forestier »), devenu *salvatǐcus en bas latin.

Adjectif 1 [modifier le wikicode]

Singulier Pluriel
Masculin
et féminin
sauvage sauvages
\so.vaʒ\

sauvage \so.vaʒ\ ou \sɔ.vaʒ\ masculin et féminin identiques

  1. Se dit de certains animaux qui vivent en liberté dans les bois, dans le désert, etc.
    • Le coq de Sonnerat est plein de courage et de résolution; aussi est-il très estimé dans l’Indoustan comme oiseau de combat. Les vrais amateurs indiens ne se servent pas de coqs élevés à l'état domestique, mais bien de sujets sauvages, que du reste ils apprivoisent en assez peu de temps; […]. — (Charles et Édouard Morren, Journal de l'agriculture pratique, […], du Royaume de Belgique, Bruxelles & Liège, 1857, volume 9, page 4)
    • Les derniers mustangs sauvages du Canada, descendants des chevaux des conquistadors, errent encore libres, mais leur survie est menacée. — (L’Actualité, 25 octobre 2005)
  2. (Biologie) D’une espèce ou variété non domestiquée (plante ou animal).
    • Un canard sauvage, un chat sauvage, une oie sauvage.
  3. (Droit) (Spécialement) En droit français, se dit d’un « animal non détenu ou élevé dans une exploitation »[1]. Note : Animal sauvage s’oppose dans ce contexte à animal d’élevage.
  4. (Agriculture) Se dit de certaines plantes, de certains fruits qui poussent naturellement, sans qu’on prenne soin de les greffer ou de les cultiver.
    • Comme hors-d’œuvre, il y avait du poisson crû [sic : cru] macéré dans le jus de citron sauvage et servi avec des sauces savamment aromatisées […] — (Alain Gerbault, À la poursuite du Soleil ; t. 1, de New-York à Tahiti, 1929)
    • Le mot th’alátel, qui, en halkomelem (langue autochtone de Colombie-Britannique), désigne du gingembre sauvage, se traduit littéralement par « un remède pour le cœur ». — (L’Actualité, 27 décembre 2005)
    • Olivier sauvage, figuier sauvage, pommier sauvage.
  5. (Par extension) Qualifie le goût âpre et désagréable de certains fruits ou légumes.
    • Ce fruit a un goût sauvage.
  6. Qui n’a pas été touché par l’action humaine.
    • La dernière rivière sauvage du Québec habité est menacée. — (L’Actualité, 6 février 2006)
    • Dans le ravin du Black Creek — affluent de la Humber —, il y a une autoroute, mais aussi des sentiers qui ont retrouvé un état quasi sauvage grâce aux efforts et aux pressions des Torontois. — (L’Actualité, 13 février 2003)
  7. (Désuet) (Péjoratif) Dont le mode de vie, contrairement à celui de la civilisation occidentale, est demeuré très proche de la nature, autochtone.
    • L’homme primitif, […], ne savait mettre en usage que des os, des cailloux, des débris de silex, et c’est avec ces matériaux qu’il fabriquait ses armes grossières et ses rares ustensiles, ainsi que le font encore quelques peuplades sauvages de la Polynésie. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 176)
  8. Qui a quelque chose de rude, de farouche.
    • […] le chat gris, un peu sauvage, nous regardait de loin, à travers la balustrade de l’escalier au fond, sans oser descendre. — (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
    • Cet homme a quelque chose de dur et de sauvage dans toutes ses manières.
    • Air sauvage, manières sauvages.
    • Aubert est né de Tommy, le show des Who vu en 1968 au théâtre des Champs-Élysées, à Paris. Il avait 13 ans. « Toute la violence contenue en moi a trouvé soudain son expression dans cet opéra sauvage donné dans un Opéra de velours rouge. » — (L’Express, 24 novembre 2005)
  9. Qui se fait dans le désordre ou la violence, sans égard pour l’être humain ou pour le long terme.
    • Enfin, c’était une terrible, une vivante image de ce compromis antisociaux que font les trop faibles représentants du pouvoir avec de sauvages émeutiers. — (Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, 1838-1847, quatrième partie)
    • Pour prévenir le développement sauvage, les autorités ont préparé un plan d’urbanisme, qui vient d’être approuvé par référendum. — (L’Actualité, 17 septembre 2003)
    • Vue du taxi, cependant, Beyrouth semble être une horreur du deuxième monde : urbanisme sauvage, jungle de béton anarchique, congestionnée, bruyante, chaotique et polluée. — (L’Actualité, 20 juillet 2006)
  10. (Sens figuré) Qui se plaît à vivre seul et qui, soit par bizarrerie, soit par timidité, soit par indépendance ombrageuse, évite la fréquentation du monde.

Dérivés[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]

Traductions à trier[modifier le wikicode]

Adjectif 2[modifier le wikicode]

Singulier Pluriel
Masculin sauvage
\so.vaʒ\

sauvages
\so.vaʒ\
Féminin sauvagesse
\so.va.ʒɛs\
sauvagesses
\so.va.ʒɛs\

sauvage \so.vaʒ\ ou \sɔ.vaʒ\

  1. (Canada) (Désuet) (Injurieux) Qui a rapport à la population, à la culture et au mode de vie des Amérindiens.
    • Canot sauvage.
    • À partir de 1850, le Canada força l’assimilation linguistique des jeunes autochtones, sévèrement punis lorsqu’ils étaient surpris à « parler sauvage » dans les pensionnats. — (L’Actualité, 9 décembre 2003)
    • Les gens de cette localité sont d’un genre type à part. La population est pour moitié anglaise et française, et l’autre, sauvagesse. — (Journal de Lorenzo Létourneau (1898), 17 Eldorado, Qualigram/Linguatech, Montréal, 2006)

Synonymes[modifier le wikicode]

Vocabulaire apparenté par le sens[modifier le wikicode]

Nom commun [modifier le wikicode]

Singulier Pluriel
sauvage sauvages
\so.vaʒ\
ou \sɔ.vaʒ\

sauvage \so.vaʒ\ ou \sɔ.vaʒ\ masculin (pour une femme, on dit : sauvagesse) ou masculin et féminin identiques

  1. (Désuet) Personne appartenant à un peuple dont le mode de vie, contrairement à celui des civilisations occidentales, est demeuré proche de la nature.
    • Cependant, le caractère vraiment ornemental et architectural des armoiries, qui ne tolérait pas une représentation des objets sous leur forme parfaitement naturelle, se conserva […] jusqu’au milieu du 16e [siècle]. Depuis, les bonnes traditions allèrent s’affaiblissant, jusqu’au 19e qui a été témoin de la décadence complète de cet art vénérable, dont il semble qu’on eût oublié même les principes les plus élémentaires. Les armoiries qui offrirent le spectacle écœurant de lions pleins de mansuétude dont l’attitude chancelante fit supposer qu’ils étaient pris de vin, de sauvages minés par la phtisie ou bien se pavanant en petits-maîtres sauf le costume, d’aigles à l’air de serins de canarie, de casques en forme de melon ou de bonnet de nuit, inondèrent le monde. — (Johannes Baptist Rietstap, Armorial général : précédé d’un Dictionnaire des termes du blason, tome 1 (A–K), G. B. van Goor Zonen, Gouda, 1884)
    • Les écrivains de ce temps […] attribuaient aux prolétaires des sentiments fort analogues à ceux que les explorateurs du XVIIe et du XVIIIe siècles avaient attribués aux sauvages : bons, naïfs et désireux d’imiter les hommes d’une race supérieure. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap. VII, La Morale des producteurs, 1908, page 323)
    • — Dites donc, Swann, j’aimerais mieux être le mari de cette femme-là que d’être massacré par les sauvages, qu’en dites-vous ? — (Marcel Proust, Un amour de Swann, 1913, réédition Le Livre de Poche, page 201)
    • La cousine Bette présentait dans les idées cette singularité qu’on remarque chez les natures qui se sont développées fort tard, chez les Sauvages qui pensent beaucoup et parlent peu. — (Honoré de Balzac, La Cousine Bette, 1846)
    • Quand la hutte a été finie, elle l’a trouvée si jolie qu’elle nous a proposé de jouer aux sauvages, rien que pour avoir le plaisir de dormir dessous. — (Colette Vivier, La maison des petits bonheurs, 1939, éd. Casterman Poche, page 227)
    • Sa femme, plus âgée que lui, était une créole toujours belle et lente comme une après-midi de fin juin.
      Au début, on l’avait prise ici pour une sauvage, mais, pas du tout. Elle sortait, paraît-il, d’un couvent espagnol très célèbre qui donnait l’éducation supérieure à toutes les filles de bonne famille du Mexique ; dans un drôle d’endroit pour des jeunes filles, paraît-il, près d’un volcan et d’un glacier.
      — (Jean Giono, Un roi sans divertissement, 1947)
    • Dans son numéro du 6 novembre 1921, la revue Gas Age-Record dresse un portrait extasié du général Fries. On peut y lire que le « chef dynamique » du CWS a « étudié de près la question de l’usage du gaz et des fumées pour affronter les foules et les sauvages. — (Anna Feigenbaum, Gaz lacrymogène, des larmes en or, Le Monde diplomatique, mai 2018)
  2. (Spécialement) (Canada) (Désuet) Appellation par laquelle on désignait les Amérindiens autrefois, du fait qu'ils étaient essentiellement perçus comme vivant dans la forêt. Note : À l'époque des explorateurs (XVIIe-XVIIIe s.), cette appellation n'avait rien de péjoratif. Elle est demeurée vivante au Canada jusqu'au milieu du XXe, avec parfois une connotation péjorative, mais pas nécessairement. Aujourd'hui elle est réinterprétée rétrospectivement comme péjorative. → voir Sauvage
    • — C’est vrai, dit le père Chapdelaine, je me rappelle ce temps-là. Il n’y avait pas une seule maison en haut du lac : rien que des sauvages et quelques chasseurs qui montaient par là l’été en canot et l’hiver dans des traîneaux à chiens, quasiment comme aujourd’hui au Labrador. — (Louis Hémon, Maria Chapdelaine, J.-A. LeFebvre, Montréal, 1916)
    • « Je suis juste assez âgé pour me souvenir des débuts de la télévision canadienne […] Il n’y avait que trois heures de diffusion, en soirée, mais dès 17 heures, les gens s’assoyaient devant l’écran pour regarder le “sauvage” (la mire de Radio-Canada). Et ils s’émerveillaient ! » — (L’Actualité, 26 juillet 2006)
    • Puis, du jour au lendemain, le petit « sauvage », bientôt suivi de son jeune frère, est transplanté dans un pensionnat catholique, à 500 km au sud de sa communauté. On lui coupe les cheveux, lui interdit de parler cri. — (L’Actualité, 6 février 2006)
    • Mon premier Indien ou sauvage — c’est ainsi qu’on appelait les Amérindiens quand j'étais enfant — s’appelait Bill Wabo. — (Gil Courtemanche, Le Devoir, 14–15 octobre 2006)
  3. (Sens figuré) Personne qui se plaît à vivre seule et qui, soit par bizarrerie, soit par timidité, soit par indépendance ombrageuse, évite la fréquentation du monde.
    • À votre tour comprenez le sauva­ge, qui vint à Paris comme boursier, et gagna sa vie à enseigner la Libre Pensée. — (Alain (philosophe) , Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937, page 174)
  4. Personne dont les habitudes violentes trahissent un manque de savoir-vivre.
    • As-tu vu dans quel état ils ont laissé la maison ? Des vrais sauvages !
  5. Armoiries avec un sauvage (sens héraldique a)
    (Héraldique) Meuble représentant un homme vêtu de plantes dans les armoiries. Il est généralement représenté simplement vêtu d’un pagne et d’un couvre-chef composé de plantes et souvent armé d’une massue. Cette terminologie n’a pas de sens péjoratif en héraldique.
    • Écartelé : au 1, d’azur, à une harpe d’or ; au 2 du quartier des Barons militaires de l’Empire ; au 3, de gueules, au centaure-sagittaire d’argent, la tête contournée, décochant une flèche vers senestre ; au 4, de sinople, à un sauvage d’or, tenant une massue du même, posée sur son épaule, qui est du Baron Auguste Jean Ameil → voir illustration « armoiries avec un sauvage »
  6. Sauvages comme support d’écu (sens héraldique b)
    (Héraldique) Support de l’écu représentant un homme vêtu de plantes et armé ou non d'une massue dans les ornements extérieurs des armoiries.
    • Tiercé en fasce de sable, d’argent et de gueules ; supports : deux sauvages au naturel appuyés sur leur massue, qui est de la Confédération de l'Allemagne du Nord → voir illustration « sauvages comme support d’écu »

Note : contrairement à une croyance populaire (inspirée du sens (4) ci-dessus), le mot sauvage pour désigner les Amérindiens n’avait pas de connotation péjorative à l’origine. Le mot sauvage signifie seulement « qui vit dans la forêt ». À l’origine (1876), la Loi sur les Indiens du Canada s’appelait Acte des Sauvages (Indian Act en anglais).
Toutefois, depuis les années 1960, environ, ce mot n’est plus utilisé dans ce sens, justement à cause du sens péjoratif qu’il semble dorénavant véhiculer.

Variantes orthographiques[modifier le wikicode]

  • Sauvage, Sauvagesse
Les six Sauvages qui sont matelots à bord du Monte Cristo sont d’une habileté extraordinaire. — (Journal de Lorenzo Létourneau (1898), 17 Eldorado, Qualigram/Linguatech, Montréal, 2006)
Soixante-dix voitures formaient le cortège, et c'était édifiant à voir ces pauvres Sauvages et leurs Sauvagesses qui, eux, suivaient à pied sur les bords de la route, à travers forêts et montagnes. Heureusement que les chemins sont en très bon état et la journée ensoleillée, ce qui a permis à la plus forte partie des Sauvagesses qui nous suivent de faire ce long trajet pieds nus. — (Journal de Lorenzo Létourneau (1898), 17 Eldorado, Qualigram/Linguatech, Montréal, 2006)

Synonymes[modifier le wikicode]

Personne dont le mode de vie est plus proche de la nature que celui des Occidentaux

Amérindien

Vocabulaire apparenté par le sens[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]

Anagrammes[modifier le wikicode]

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Voir aussi[modifier le wikicode]

Références[modifier le wikicode]