a beau mentir qui vient de loin

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.

Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

Ce proverbe est déjà mentionné dans le Dictionnaire universel de 1690[1] et dans le Dictionnaire de l'Académie française de 1694 (Dictionnaire de l'Académie françoise) [2]. Il est présent dans plusieurs langues européennes depuis au moins le XVIe siècle[3]. Il se serait peut-être popularisé en réaction de scepticisme et de raillerie, suite à une époque où les mystifications comme celles de Jean de Mandeville et de Marco Polo étaient en vogue[3].
La composition de la locution n'est pas claire ; on peut y voir au moins deux hypothèses :
  • a beau sous-entendant avoir beau jeu de (« être en position de réussir quelque chose facilement »), auquel on ajoute le reste de la phrase. Mais on peut s'étonner dans cette hypothèse de l'absence du mot jeu qu'il aurait été facile d'employer à l'époque pour clarifier le sens.
  • a beau mentir c'est à dire « il fait un gros mensonge », le mot beau étant alors pris dans le sens de « gros, grand » et le mot mentir étant utilisé couramment comme nom commun à cette époque. Montaigne (1533-1592) ne dit-il pas « En vérité, le mentir est un maudit vice ».
Pour l'étymologie individuelle des mots formant le proverbe → voir avoir beau, mentir, qui, venir et de loin.

Locution-phrase [modifier le wikicode]

Les passages douteux du Livre des merveilles du monde ont peut-être aidé à populariser le proverbe a beau mentir qui vient de loin[3].

a beau mentir qui vient de loin \a bo mɑ̃.tiʁ ki vjɛ̃ də lwɛ̃\

  1. (Proverbial) Qui revient d’un pays lointain peut aisément raconter ce qu’il veut, sans craindre d’être contredit.
    • A beau mentir qui vient de loin, et même, qui n’en vient pas ? Marco Polo, à l’évidence, a « brodé » en certains passages, et n’a pas toujours, quoi qu’il affirmât, départi ce qu’il avait vu et ce qu’il avait seulement entendu raconter. — (Luce Boulnois, La route de la soie : dieux, guerriers et marchands, Genève, Édition Olizane, 2001)

Traductions[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]

Références[modifier le wikicode]

Voir aussi[modifier le wikicode]