(1606) Origine incertaine, peut-être du gaulois *bunia (« souche d’arbre »), apparenté à bony (« bosse ») en catalan, bougnas, bougno, bonheta (« vieux tronc noueux », « bosse », « beignet ») en occitan, bugna (« bosse ») en italien ; plus avant :
d’un radical celtique *buno[1] qui donne bun (« base, fond, bout ») en vieil irlandais, apparenté au latin fundus (« fond »), à bonde ;
d’un radical germanique *bungjo[2], apparenté à bunch en anglais, bonk en néerlandais ; mais cette hypothèse germanique « ne rend pas compte de l’extension géographique du mot[1]. »
Et la jeune femme qui accourait reçut un coup de poing entre les deux yeux qui la fit pivoter sur elle-même et s’étaler de tout son long… L’homme parti, la femme se relevait. Elle avait une beigne sur l’œil.— (Blaise Cendrars, L’Homme foudroyé, 1945, page 251)
Ils ont tout ramassé Des beignes et des pavés Ils ont gueulé si fort Qu’ils peuvent gueuler encore— (Léo Ferré, « Les Anarchistes » sur l’album L’Été 68, 1969)
Y m’a filé une beigne J’lui ai filé une torgnole Y m’a filé une châtaigne J’lui ai filé mes grolles— (Renaud, « Laisse béton » sur l’album Laisse béton, 1977)
Je ne sais pas si les autres tantes étaient heureuses, mais elles n’avaient pas l’air éteint de Solange et elles ne se laissaient pas envoyer des beignes.— (Annie Ernaux, La femme gelée, 1981, réédition Quarto Gallimard, page 328)
(Sens figuré)— Ses incantations vénéneuses s’accompagnaient de beignes choisies qui ponctuaient ses doux poèmes. À la surprenante, en fin de tirade. À la ligne. Pan ! Dans la gueule.— (Jean-Hugues Lime, La fête des nerfs, Éditions Florent-Massot, 1998, chap. 4)
Le tilapia d’élevage ne serait pas meilleur qu’un beigne ou un hamburger pour la santé.— (« Pas mieux qu’un beigne », Radio-Canada.ca avec La Presse Canadienne et The Globe & Mail, 6 août 2008)