calembour
Français[modifier le wikicode]
Étymologie[modifier le wikicode]
- (1768[1], 1755 sous la forme « calambour ») D’origine obscure[2].
- Le mot semble bâti sur bourde, et a donné naissance à calembourdaine qui a été raccourci en calembredaine[1].
- D’après Philarète Chasles (Études sur l’Allemagne ancienne et moderne, 1854), l’origine de ce mot est le nom de l’abbé de Calemberg[2], personnage plaisant de contes allemands de Philipp Frankfurter ; comparez espiègle pour une dérivation semblable[2]. Dans la même veine, Ebenezer Cobham Brewer le dérive du « Bouffon de Kahlenberg », dont le nom était Wigand von Theben, personnage apparaissant dans le conte allemand Tyll Eulenspiegel. Le fou de Calembourg aurait visité Paris sous Louis XV, y gagnant une réputation pour ses bourdes et jeux de mots [3].
- De l’arabe كلام بور, kalem bour (« discours confus, propos abusifs ») [4][5].
Nom commun [modifier le wikicode]
Singulier | Pluriel |
---|---|
calembour | calembours |
\ka.lɑ̃.buʁ\ |
calembour \ka.lɑ̃.buʁ\ masculin
- Jeu de mots fondé sur l’homonymie et la polysémie.
- Et tous les jours, à la Bourse, on saluait d’un nouveau calembour le spéculateur jalousé. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- Le calembour est la fiente de l’esprit qui vole. Le lazzi tombe n’importe où ; et l’esprit, après la ponte d’une bêtise, s’enfonce dans l’azur. Une tache blanchâtre qui s’aplatit sur le rocher n’empêche pas le condor de planer. Loin de moi l’insulte au calembour ! — (Victor Hugo, Les Misérables, 1862)
- Té ! Boudiou ! s’écrie notre insupportable voisin qui n’a cessé de dire des insanités et de faire des calembours (et quels calembours, grands dieux !). — (Gustave Fraipont, Les Vosges, 1895)
- De la même façon, l’écriture rushdienne transcrit la langue de S.S. Sisodia et la « brissétise », en recourant en permanence sur la décomposition des syntagmes pour en exploiter les ambiguïtés et les calembours jaillissant de l’homophonie. — (Sébastien Blache, Le vertige des marges dans l’œuvre de Salman Rushdie, thèse de doctorat, Université Sorbonne nouvelle - Paris 3, 10 décembre 2009)
- Il demandait pour Locke une formule qui fût pour cette philosophie ce qu'est le « Je pense, donc je suis » de Descartes. Je répondis par un horrible calembour. « Je penche, donc je suis ». — (Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937, page 167)
- À-peu-près et calembour appartiennent tous les deux à la tribu Jeudemots, mais ils ne sont pas les seuls ! — (Claude Gagnière, Le grand bêtisier des mots, Robert Laffont, Paris, 1996 (réimpression 2009), page 16)
- La phrase En voyant le lit vide, il le devint. est un calembour souvent attribué à Ponson du Terrail et basé sur l’homonymie de livide et lit vide.
Variantes orthographiques[modifier le wikicode]
Hyperonymes[modifier le wikicode]
Dérivés[modifier le wikicode]
Traductions[modifier le wikicode]
- Allemand : Kalauer (de) masculin, Witz (de) masculin, Wortspiel (de) neutre
- Anglais : pun (en), play on words (en)
- Catalan : joc de paraules (ca) masculin
- Danois : ordspil (da) neutre
- Espagnol : retruécano (es) masculin, calambur (es) masculin, albur (es) masculin
- Espéranto : kalemburo (eo)
- Ido : kalemburo (io)
- Italien : gioco di parole (it)
- Japonais : 駄洒落 (ja) dajare
- Norvégien : ordspill (no) neutre
- Portugais : trocadilho (pt) masculin
- Russe : каламбур (ru) kalambur masculin
Prononciation[modifier le wikicode]
- France (Muntzenheim) : écouter « calembour [Prononciation ?] »
- France : écouter « calembour [Prononciation ?] »
Homophones[modifier le wikicode]
Anagrammes[modifier le wikicode]
→ Modifier la liste d’anagrammes
Voir aussi[modifier le wikicode]
- calembour sur l’encyclopédie Wikipédia
Références[modifier le wikicode]
- ↑ a et b « calembour », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
- ↑ a b et c « calembour », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage
- ↑ Ebenezer Cobham Brewer, Dictionary of Phrase and Fable, 1880, p. 132
- ↑ L’Intermédiaire des chercheurs et curieux, vol. 5, 5e année, Paris, 1869, p. 645
- ↑ Antoine-Paulin Pihan, Glossaire des mots français tirés de l’arabe, du persan et du turc, Paris, 1866, p. 88