commander

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Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

(1080) Du latin commendo (« confier, transmettre, recommander », puis en bas-latin « ordonner, dominer » → voir co- et mando qui a donné le verbe mander)[1].

Verbe [modifier le wikicode]

commander \kɔ.mɑ̃.de\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se commander)

  1. Diriger, mener.
    • C’est à vous de commander, à moi d’obéir.
    • Carcassonne alors fit partie du domaine royal, et un sénéchal y commandait pour le roi de France. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
    • Ma liberté est de ne pas savoir d'où viennent mes idées, c'est-à-dire de ne pas avoir une idée qui commande et assigne toutes mes autres, leurs retours, leurs amours... — (Paul Valéry, Tel Quel, Gallimard, édition 1943, page 295)
  2. (Par extension) (Marine, Militaire) Avoir le commandement en vertu d’une autorité déléguée.
    • Le 16 mars, pendant qu'on se fusillait à Léchelle, le duc de Reggio, qui devait défendre le passage du ravin de Richebourg et le duc de Tarente, qui commandait (ou devait commander en chef de bataille), jouaient au « trente et quarante » dans la chambre de M. Saussier, fermier à Cormeron. — (Louis Rogeron, Les Cosaques en Champagne et en Brie : Récits de l'invasion de 1814, racontés d'après les contemporains, les auteurs modernes, des documents originaux et des notes inédites de témoins oculaires, éditions Émile Gaillard, 1905, page 155)
    • Le général Sarrail commande la place de Verdun. Le 44e régiment de R.A.T. occupe la ville. Le général exige une discipline stricte, prescrit les marques extérieures de respect [...] — (Pierre Audibert, Les Comédies de la Guerre, 1928, page 93)
  3. Donner un ordre.
  4. Passer une commande, auprès d’un commerçant, d’un industriel, etc.
    • Les deux hommes consultèrent la carte : ils commandèrent chacun une douzaine d’escargots qu’ils arrosèrent de muscadet. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
    • Vous devriez commander une provision de cierges de tout calibre qu’on allumerait devant le tabernacle ou la statue du Saint. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Tonton Mbagnick appelle le serveur et commande un ballon de Kir Royal et demande à Meïssa Bigué ce qu’il voulait prendre. — (Ameth Guissé, Femmes dévouées, femmes aimantes, L’Harmattan, 2011, page 46)
    • A l'hôpital, soigné à la morphine, il en était devenu dépendant, ne pouvait plus s'en passer, l'appelait sa fée grise. « En voulez-vous ? proposa-t-il à Verlaine qui commandait une énième absinthe. Ça vous changera de la fée verte. » — (Jean Teulé, Ô Verlaine, Éditions Julliard, 2010, chapitre 59)
  5. (Sens figuré) Imposer, en parlant de qualités, de sentiments, d'instinct, etc.
    • L’honneur vous commande ce sacrifice.
    • Cette conduite commande l’admiration.
    • En sortant de la kasba nous voyons nos chameaux poindre à l'horizon, et la prudence nous commande de les attendre pour voyager de conserve avec eux. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 45)
  6. Dominer par son élévation.
    • Cette possession se composait d’une vingtaine de cabanes […] à l’abri d’un fortin armé de quatre petits canons, qui commandait le cours de la rivière. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858)
    • Le plateau sur lequel est assise la cité de Carcassonne commande la vallée de l’Aude, qui coule au pied de ce plateau, et par conséquent la route naturelle de Narbonne à Toulouse. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
    • […] et il s’avança jusque vers le milieu du pont de Goat Island, d’où son regard commandait tout un hémisphère de ciel. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 306 de l’édition de 1921)
    • Quoiqu'on en ait dit, non seulement il y avait des soldats dans Albert quand le bombardement commença, mais un état-major s'y trouvait. L'artillerie française s'appuyait sur la ville. Comme Albert commande deux routes nationales, l'ennemi pouvait avoir pour but de retarder la marche des Français. — (Maurice Thiéry, La Guerre en Picardie - 1914-1918, Paris : chez Bloud & Gay, 1920, page 50)
    • Ici même, sur ce dernier ourlet du plateau de Lorette, qui commande la plaine de Douai-Liévin et le bassin de Lens […] la lutte fut infernale. — (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, page 199)
  7. (Industrie, Mécanique) Entrainer dans un mouvement.
    • Le volant balourdé est commandé par une courroie actionnée elle-même par une poulie motrice. — (Ch. Berthelot, Épuration, séchage, agglomération et broyage du charbon, Paris : chez Dunod, 1938, page 37)
  8. (Pronominal) (Architecture) Être en communication l’une avec l’autre, en parlant de pièces d’habitation.
    • Dans l’appartement de ma grand-mère, toutes les pièces se commandaient. — (André Gide, Si le grain ne meurt, page 26)

Dérivés[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]

Références[modifier le wikicode]

Voir aussi[modifier le wikicode]

Anglais[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

De l’ancien français comandeor.

Nom commun [modifier le wikicode]

Singulier Pluriel
commander
\kəˈmɑːn.də\
commanders
\kəˈmɑːn.dəz\

commander \kəˈmɑːn.də\

  1. Commandant.
  2. Grade dans la marine équivalent à capitaine de frégate.

Apparentés étymologiques[modifier le wikicode]

Dérivés[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]