inaugurer les chrysanthèmes
Apparence
Étymologie
[modifier le wikicode]- Du verbe inaugurer et du nom commun chrysanthème.
Locution verbale
[modifier le wikicode]inaugurer les chrysanthèmes \i.nɔ.ɡy.ʁe le kʁi.zɑ̃.tɛm\ (se conjugue → voir la conjugaison de inaugurer)
- Être placé à un poste honorifique ou prestigieux, sans toutefois disposer d’un pouvoir réel pour modifier le cours des choses. S’emploie plus particulièrement dans le domaine politique, notamment pour désigner un chef d’État dont le rôle est essentiellement protocolaire ou de représentation, tandis que la réalité du pouvoir est assurée par une personne officiellement subordonnée, comme un Premier ministre ou un président du Conseil des ministres.
(...) alors que Pierre Mendès France mettait fin à notre guerre d’Indochine ou donnait l’indépendance à la Tunisie, l’excellent René Coty baisait la main de la reine d’Angleterre ou accueillait dans son palais les forts des Halles et les catherinettes. C’est ce que le général de Gaulle appelait « inaugurer les chrysanthèmes ».
— (Dominique Jamet, « François Hollande : Monsieur Chrysanthème », 12 janvier 2015, Boulevard Voltaire)
Notes
[modifier le wikicode]- L’origine exacte de l’expression n’est pas garantie. Cependant, elle est popularisée à partir du 9 septembres 1965, lorsque le général de Gaulle, dans un conférence de presse au palais de l’Élysée, prononce les mots suivants, déclenchant des rires de l’assistance : « D’ailleurs, qui a jamais cru que le général de Gaulle étant appelé à la barre, devrait se contenter d’inaugurer les chrysanthèmes ? » — (Charles de Gaulle, « Inaugurer les chrysanthèmes », extrait d’une conférence de presse donnée le 9 septembre 1965, vidéo mise en ligne par l’Institut national de l’audiovisuel (ina.fr)).
- L’universitaire Raphaël Piastra estime que le général de Gaulle aurait choisi cette locution comme symbole de l'absence de pouvoirs réels du président de la République, sous la Troisième République, en s’inspirant de la lecture d’un long article consacré par le quotidien Le Figaro, le 5 novembre 1901, au dépôt d’une gerbe de chrysanthèmes au pied d’un monument parisien par le président Émile Loubet. — (Raphaël Piastra, Les présidents de 1870 à nos jours. Paris : éd. Eyrolles, coll. « Eyrolles pratique », 189 p., ISBN 978-2-212-55255-3, p. 56).
- Thora Van Male, professeur d’anglais et auteur de plusieurs ouvrages consacrés aux rapports entre les langues française et anglaise, dont l’un primé par l’Académie française en 2011, estimait, dans un livre publié en 2013, que si l’on ne peut trouver d’équivalent proche à la locution « inaugurer les chrysanthèmes » (notamment en raison de l’absence d’usage de cette fleur dans les traditions mortuaires automnales au Royaume-Uni), on pourrait cependant faire un très vague rapprochement avec l’expression anglaise the rubber chicken circuit (« circuit du poulet en caoutchouc »), circuit imposé à des conférenciers ou candidats à un mandat électif contraints à consommer un aliment insipide censé n’offenser personne, ce en quoi il y aurait, selon elle, une lointaine parenté avec les actions d’une personne inaugurant les chrysanthèmes. — (Thora Van Male, Quand les cochons sauront voler, les poules auront des dents ! : les expressions françaises and their English equivalents (Paris, éd. L’Archipel, 2013, 330 p. ISBN 978-2-8098-1270-1).
Traductions
[modifier le wikicode]Prononciation
[modifier le wikicode]- France (Lyon) : écouter « inaugurer les chrysanthèmes [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « inaugurer les chrysanthèmes [Prononciation ?] »