loustic
Apparence
Étymologie
[modifier le wikicode]- (1759) De l’allemand lustig (« drôle, amusant, content, gai, joyeux »). À l'origine le mot désignait spécialement le « bouffon attaché aux régiments suisses ».
Nom commun
[modifier le wikicode]Singulier | Pluriel |
---|---|
loustic | loustics |
\lus.tik\ |
loustic \lus.tik\ masculin
- (Désuet) Amuseur attitré d'une compagnie militaire.
Ménuel passait pour le loustic du régiment.
— (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)En expédition le troupier n’est pas à la noce, mais le loustic est le boute-en-train de la compagnie.
— (Anonyme, Le roman d’une cuisinière raconté par son sapeur, Guérin, 1866, page 55)Ce Laigrepin était un loustic à froid, terreur des bleus et des naïfs, vivant dans l’éternelle recherche d’une mystification nouvelle, d’une scie inédite à monter, et auquel Vergisson lui-même avait maintes fois servi de tête de turc.
— (Georges Courteline, Les Gaîtés de l'escadron. Les Tire-au-cul, Albin Michel, 1904, page 17)
- (Par analogie) Amuseur en titre dans un groupe.
Gaudissart alla chez le malin de Vouvray, le boute-en-train du bourg, le loustic obligé par son rôle et par sa nature à maintenir son endroit en liesse.
— (Honoré de Balzac, L’Illustre Gaudissart, 1832)
- (Familier) Celui qui cherche à faire rire par des plaisanteries faciles.
Joe bondissant, éclatant en propos burlesques ; il devint promptement le loustic du poste des maîtres, où un cadre lui avait été réservé.
— (Jules Verne, Cinq semaines en ballon, J. Hetzel et Cie, Paris, 1863)Un loustic parisien faisait des propositions lascives à la nymphe de marbre qui s’érigeait blanche et nue sur un socle.
— (Henry Chantala, Les Folies de la foule, Gimet-Pisseau, 1907, page 47)- — Bénoche ! Bénoche ! grommelait l’agent voyer, vous êtes un enfant !
— Je suis un loustic, répondait Bénoche, en claquant des lèvres, voilà ce que je suis. — (Jean Giraudoux, Provinciales, Grasset, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 150) Un loustic aux cheveux courts et au regard bleu souffla dans un cornet en piston le début de Soldat lève-toi, mais il se fit vite rappeler à l’ordre et dissimula sa confusion sous un ricanement bref.
— (Jacques Bens, Lente sortie de l'ombre, Stock, 1998, page 216)
- (Péjoratif) (Familier) Individu en qui l’on n’a pas confiance.
Ces loustics prennent l’argent, vont le boire ou le dissiper au jeu et, comme renseignements, ceinture.
— (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)J’ai bien envie de vous coller en étude pendant toute la séance. Il est regrettable qu’on s’évertue à distraire des loustics tels que vous.
— (Yves Gibeau, Allons z’enfants, 1952)En 1892, Louis Fréchette signait ses Originaux et détraqués, une galerie de personnage populaires. Sans aspirer à la même célébrité, votre anecdotier ne saurait résister à la tentation d'évoquer le souvenir de quelques loustics, hurluberlus et innocents dont certains ont hanté la salle de rédaction du Petit Journal […].
— (Robert Prévost, Mon tour de jardin, Les éditions du Septentrion, 2002, page 84)
Variantes orthographiques
[modifier le wikicode]Traductions
[modifier le wikicode]Prononciation
[modifier le wikicode]- La prononciation \lus.tik\ rime avec les mots qui finissent en \ik\.
- France (Vosges) : écouter « loustic [Prononciation ?] »
Anagrammes
[modifier le wikicode]→ Modifier la liste d’anagrammes
Références
[modifier le wikicode]- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (loustic), mais l’article a pu être modifié depuis.
- « loustic », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage