midinette
Français[modifier le wikicode]
Étymologie[modifier le wikicode]
- (Nom commun 1) Du nom que l’on donnait au XIXe siècle aux jeunes employées de couture parisienne.
- (Nom commun 2) (XIXe siècle) Qui fait la dînette à midi (constat en rapport avec leur activité)[1].
Nom commun [modifier le wikicode]
Singulier | Pluriel |
---|---|
midinette | midinettes |
\mi.di.nɛt\ |
midinette \mi.di.nɛt\ féminin
- Jeune fille ou jeune femme naïve et sentimentale qui affecte d’être une dame de qualité.
- Rue de la Paix, des midinettes sortaient en bandes et traversaient la place Vendôme et la rue de Rivoli en se donnant le bras. — (Paul Nizan, La Conspiration, 1938, p. 51)
- Chaque jour, avec une savante technique de la bassesse, on s’efforce de donner à la France une âme et une morale de midinette. — (Henry de Montherlant, L’Équinoxe de septembre, 1938, éd. Biblio. Pléiade, coll. Essais p. 835)
- Déjà les belles crémières, les jeunes charcutières et les petites midinettes l’attendaient à la sortie. — (Jo Barnais, Mort aux ténors, ch. XI, Série noire, Gallimard, 1956, page 100)
- Et toi, tu te crois plus wild en allant cruiser des midinettes dans des bars d’homme d’affaires ? — (Patrick Senécal, Hell.com, Éditions Alire, Québec, 2009, page 62)
- J’y découvre notamment son amour des chanteurs pour midinettes. Je l’attribue d’abord à un savant calcul de politique cherchant à faire proche du peuple, avant de devoir en reconnaître la sincérité. — (Marie de Gandt, Sous la plume : Petite exploration du pouvoir politique, Éditions Robert Laffont, Paris, 2013, page 43)
- Papa […] croit encore qu’il existe quelque chose qui s’appelle le devoir et, bien que ce soit à mon avis chimérique, ça le protège de la débilité du cynisme. Je m’explique : il n’y a pas plus midinette que le cynique. C’est parce qu’il croit encore à toute force que le monde a un sens et parce qu’il n'arrive pas à renoncer aux fadaises de l’enfance qu’il adopte l’attitude inverse. — (Muriel Barbery, L’élégance du hérisson, Gallimard, 2006, p. 62)
- (XIXe siècle) Jeune ouvrière ou vendeuse dans la couture parisienne, qui se contentait à midi d’une dinette, c’est-à-dire d’un repas sommaire.
- Un cortège pailleté, capricieux, ondoyant se déroule. Ce sont les midinettes parisiennes, dont les ateliers viennent de s’ouvrir comme des cages d’oiseaux. — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, collection Le Livre de Poche, page 341.)
- La folle rumeur, colportée depuis le front, des Annamites utilisés à Paris comme force de police, derrière les mitrailleuses, contre les midinettes en grève, servit, dans les villes où ils étaient affectés en nombre, à justifier les rancœurs accumulées vis-à-vis d’étrangers qui étaient des concurrents directs dans le travail : à Bourges, Saint-Médard, Bergerac, Toulouse, les soulèvements se multipliaient gagnant souvent la population toute entière. — (Mireille Le Van Ho, Des Vietnamiens dans la Grande Guerre : 50 000 recrues dans les usines françaises, 2014, page 126)
Traductions[modifier le wikicode]
- Allemand : Backfisch (de) masculin
- Anglais : starry-eyed girl (en), dressmaker (en)
- Croate : cura (hr)
- Néerlandais : bakvis (nl) féminin
Prononciation[modifier le wikicode]
- La prononciation \mi.di.nɛt\ rime avec les mots qui finissent en \ɛt\.
- France (Île-de-France) : écouter « midinette [mi.di.nɛt] »
Homophones[modifier le wikicode]
Références[modifier le wikicode]
- ↑ « midinette », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage