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mystique

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
(Siècle à préciser) Du latin mysticus (« relatif aux mystères »), emprunté au grec μυστικός, mystikos (« secret »).
Singulier Pluriel
Masculin
et féminin
mystique mystiques
\mis.tik\

mystique \mis.tik\ masculin et féminin identiques

  1. Qui a un sens caché, relatif à la religion.
    • Les pythagoriciens attribuent une signification mystique aux nombres et aux figures.
    • Mais l’Enfant, sur la peau du Serpent azuré,
      S’inclina doucement comme un rameau doré,
      Et, coupant deux fois l’air par un signe mystique,
      D’un doigt rose effleura l’Écriture magique.
      — (Leconte de Lisle, Poèmes barbares dans la bibliothèque Wikisource Article sur Wikisource, « Le Runoïa », Librairie Alphonse Lemerre, 1900 (1re éd. 1862), pages 93-94)
  2. (Spécialement) Relatif au mysticisme ; qui participe du mysticisme.
    • Il n'est rien de plus inepte qu'un séminariste ; rien de moins propre à être un jour ce que l'on veut qu'il soit, un pasteur éclairé : ces jeunes gens n'ont la tète remplie que de fadaises mystiques. — (Nicolas Edme Restif de La Bretonne, Monsieur Nicolas, part.1 : Souvenirs d’enfance, an V)
    • Scientifique repenti, Philippulus est le seul savant dans les aventures de Tintin à se référer aussi fortement au divin. Il présente tous les symptômes de la « théomanie », monomanie qui désigne ce qui jadis pouvait relever du délire mystique. Le théomane, qui peut passer de l'exaltation à l'abattement, prétend être en relation directe avec Dieu. — (Albert Algoud, Dictionnaire amoureux de Tintin, Plon, 2016)
  3. (Congo-Kinshasa) (Populaire) Bizarre, au sens de suspect.
    • Vieux, vous étiez mystiques ! Et la Convention de Genève alors ? se hasarda Sera Sera, le jeune homme de confiance, qui était un garçon sensible. — (In Koli Jean Bofane, Mathématiques congolaises, 2008, p. 169)

Nom commun 1

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Singulier Pluriel
mystique mystiques
\mis.tik\

mystique \mis.tik\ masculin et féminin identiques

  1. Personne expérimentant régulièrement ou en permanence un contact direct ou une union parfaite avec Dieu.
    • […]; et, d’autre part, elle citait, de mémoire, des morceaux d’une mystique un peu bizarre de la fin du XVIe siècle, Jeanne Chézard de Matel, la fondatrice de l’ordre du Verbe Incarné, […]. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
    • Loin de paraître comme inconciliables avec la piété, les commentaires nouveaux pouvaient sembler à certains mystiques parisiens un compromis heureux entre le néoplatonisme augustinien, l’abélardisme aristotélicien et l’esprit positif des savants ou des astrologues. — (Matthieu-Maxime Gorce, L'essor de la pensée au moyen âge : Albert le Grand - Thomas d'Aquin, Paris : Letouzey et Ané, 1933, Slatkine Reprint, 1978, page 55)
    • Et, chose curieuse, plusieurs de ces descendants du plus rationaliste de nos rabbins, sont des mystiques notoires, notamment […] Salomon Louria, l'un des plus grands cabalistes (…). — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
    • Le mystique traditionnel a pour caractéristique de croire possible l'expérience directe de Dieu et de son salut par la piété, l'ascèse et le renoncement au monde sans passer par la religion, ses lois, ses sacrements. — (Michel Potay, Le mystique sympa)
    • Beaucoup de mystiques décrivent leur expérience comme une alternance de lumière et de ténèbres. — (Max Huot de Longchamp, Qu'est-ce qu'un mystique?, Novalis, Montréal, 2021, page 181)

Nom commun 2

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Singulier Pluriel
mystique mystiques
\mis.tik\

mystique \mis.tik\ féminin

  1. Ensemble des pratiques qui conduisent aux états mystiques et l’ensemble des connaissances qui en découlent.
    • Il n’avait que cela pour lui, mais il l’avait au moins, l’amour passionné de la mystique et de la liturgie, du plain-chant et des Cathédrales ! — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
    • Il n'existe plus de communauté humaine, d'unité de civilisation qui s'inspire du mazdéisme de Zarathustra ; et nulle ne s'inspira jamais de la mystique des soufis, et pour cause. — (Denis de Rougemont, Comme toi-même : Essais sur les Mythes de l'Amour, Albin Michel, 1961, p.228)
  2. Mode d'appréhension de l'existence qui laisse une large part à la croyance pure en un principe inexpliqué.
    • « Tout commence en mystique et finit en politique », déplorait jadis un autre poète, mort au champ d'horreur, Charles Péguy. Force est pourtant de constater que, dans le cas du peuple québécois, la mystique de l'indépendance (après celle de la survivance) n'a pas fini en politique, sinon dans la petite politique, celle toute provinciale où notre condition de colonisés nous avait autrefois enfermés. — (Serge Cantin, « Il y a vingt-cinq ans commençait la fin d'un grand rêve », Argument, XXV, 1, automne-hiver 2022-2023, page 50)
    • Imbus de cette mystique, les citoyens se prenaient tous pour des héros. — (Víctor del Árbol, Toutes les vagues de l’océan, Babel Noir, 2014)
  3. (Par extension) Système d’affirmations se rapportant à un objet qu’on met au-dessus de toute discussion ou auquel on attribue une sorte de vertu magique.
    • La mystique révolutionnaire.
    • La mystique de l’ancien régime, etc.

Prononciation

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Références

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