ortograf fonétik

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.

Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

(Début XXe siècle) La locution est réputée être de Raymond Queneau (écrit de 1937, publié en 1950) ; on la trouve pourtant dans une critique de 1902 et chez Alcius Ledieu, dans sa Petite grammaire du patois de Démuin, tome 6 de : Monographie d'un bourg picard, Paris : chez Alphonse Picard, 1909

Locution nominale [modifier le wikicode]

Invariable
ortograf fonétik
\ɔʁ.to.ɡʁaf fɔ.ne.tik\

ortograf fonétik \ɔʁ.to.ɡʁaf fɔ.ne.tik\ féminin

  1. (Linguistique) Sorte de notation de l'orthographe des mots de manière phonétique en utilisant l'alphabet latin.
    • Quant à l’ortograf fonétik, c'est une douce plaisanterie. Il y a un journal qui publie des fables de La Fontaine dans ce système-là. C'est illisible. Il faut épeler comme à quatre ans. Le principe est doublement faux. — (Joseph Lebierre, Le mouvement réformiste des 35 dernières années et l'état actuel de la langue française , Leipzig & Berlin : Teubner, 1902, p. 16)
    • Des érudits, voulant appliquer aux patois l’ortograf fonétik, ont créé un système graphique dans lequel les voyelles et les consonnes sont accompagnées d'un nombre considérable de signes diacritiques afin de reproduire la physionomie de la prononciation. Pourtant, de l'aveu même des partisans de cette graphie phonétique et uniforme, que je n'ai nullement l'intention de critiquer, au contraire, « ce système ne peut représenter tous les sons, dont la gamme renferme un nombre illimité d'intervalles. » Rien n'est plus vrai pour le patois picard, […]. — (Alcius Ledieu, Petite grammaire du patois picard, Paris : chez H. Welter, 1909, p. 13)
    • Inventeurs du mouvement perpétuel, explorateurs de bacilles inconnus, hommes-oiseaux ou hommes-poissons, fanatiques d’ido ou d’ortograf fonétik, alchimistes, pacifistes, utopistes, accourez tous! Déjà les demandes pleuvent, […]. — (Régis Michaud, « Le Trust de la Bienfaisance », dans L'Opinion, 3e année, 1910, n° 1, p. 437)
    • Si le français parlé contemporain commence à s'écrire, par contre je ne m'attends pas à un triomphe prochain de l’ortograf fonétik. Et pourtant son adoption seule permettrait de vaincre de vieilles habitudes totalement étrangères à la nature de ce français contemporain. — (Raymond Queneau, Bâtons, chiffres et lettres, Paris : Gallimard, 1950)
    • Cependant, Voltaire eût été surpris par les propositions des partisans de l’ortograf fonétik ou par le système Patagos : « Il m'a toujours semblé (écrit-il à d'Olivet en janvier 1767) qu'on doit écrire comme on parle, pourvu qu'on ne choque pas l'usage, pourvu que l'on conserve les lettres qui font sentir l’étymologie et la vraie signification du mot. — (Jacques Brenner, Journal de la vie littéraire: 1964-1966, éditions R. Julliard, 1966, p. 263)
    • Enfin et surtout, Raymond Queneau, au gré d'une « ortograf fonétik », va noter très exactement le français parlé afin de restituer la véritable musique du langage. Ainsi, les élisions apparaissent (« Chsais pas », « je ndis pas », « sauf vott respect », etc.), les mots étrangers sont francisés (« sisteurs », « coquetèle », « fouttballe », etc.). Certains énoncés sont transcrits par un agrégat sonore qui les rend méconnaissables. — (Le Dimanche de la vie de Raymond Queneau: Les Fiches de lecture, Encyclopaedia Universalis France, 2016)
    • Mais quand les conservateurs crient au loup, déplorant à priori les méfaits d’une ortograf fonétik, ils cherchent surtout à effrayer ceux qui veulent bien les entendre. Or, et jusqu’à preuve du contraire, il ne fait plus guère de doute désormais que l’orthographe du français a atteint un point de non-retour qui, dans le meilleur des cas, n’autorisera plus que des changements très limités. — (Jean-Pierre Jaffré, « De la variation en orthographe », dans ELA : Études de linguistique appliquée, 2010/3, n° 159, p. 323)

Traductions[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]