Emprunté[1] à l’italien parmigiano (« de Parme »), mais aussi (formaggio) parmigiano « (fromage) parmesan » (attesté depuis le quatorzième siècle en italien), bien qu’il soit originaire non pas de Parme, mais de la région de Lodi.
(1414)fromage permigean dans la traduction en français par Laurent de Premierfait, du Décameron ;
(1505)fromaige parmisan (dans une traduction du latin) ;
(1596) Du parmesan (« fromage ») ; (1606)parmesan (« de Parme »).
Littré[2] indique une autre étymologie, reprise par la suite, mais incompatible avec les attestations antérieures à la duchesse de Parme (1746-1804) :
« Fabriqué aux environs de Lodi, et nommé parmesan, parce que la duchesse de Parme, épouse de Ferdinand, petit-fils de Louis XV, le fit connaître à Paris. »
Notons que l’évolution phonétique du suffixe italien -igiano vers -isan est classique → voir artisan, courtisan et partisan, tous empruntés de l’italien vers la même époque ; l’est moins l’évolution de parmisan attesté au début du XVIe siècle vers la forme actuelle avec un \ə\. Elle tient peut être à la lexicalisation spécifique du nom du célèbre peintre maniériste, il Parmigianino (1503-1540), francisé en le Parmesan.
À la va-vite, ce restaurateur italien rassemble le peu de salade romaine qui lui reste, du parmesan, des œufs durs, des croûtons (parfumés aux anchois), de l’ail et de la Worcestershire sauce.— (Pierre d’Huy, Jérôme Lafon, L’innovation pour les Nuls, 2016)
Des fragrances d’épicerie italienne m’affolaient, me faisaient saliver à vide : jambons de Parme givrés de cristaux de sel, saucissons dodus à l’étroit dans leur ficelage, olives macérant dans leur saumure, et, dominant tout, la puissante odeur du parmesan, le fromage divin dont les meules énormes sentent la culotte de petite fille, mais il ne faut pas le dire…— (François Cavanna, Lune de miel, Gallimard, 2011, collection Folio, page 27)