piquer un fard
Français[modifier le wikicode]
Étymologie[modifier le wikicode]
- (Date à préciser) De piquer, évoquant une action brusque comme dans « piquer un roupillon », et fard, au sens d’un maquillage servant à rougir le teint.
- Alfred Delvau a relevé une forme antérieure de cette locution : « Avoir un coup de fard. Rougir subitement, sous le coup d’une émotion ou de l’ébriété » [1].
Locution verbale [modifier le wikicode]
piquer un fard \pi.ke œ̃ faʁ\ (se conjugue → voir la conjugaison de piquer)
- (Sens figuré) (Familier) (En parlant d’une personne) Rougir subitement.
- Anaïs, qu’est-ce que tu racontais donc à Marie Belhomme pour lui faire piquer des fards, que ceux de la Bastille sont pâles à côté ! — (Willy et Colette, Claudine à l’école, Paul Ollendorf, 1900, page 151)
- Mais à la fin du repas on apporte à l’hôtesse une coupe particulière, pleine d’un chypre parfumé qu’elle lampe d’un trait, sans en offrir à ses convives. Et le mari pique un fard. Voilà sa vie, au pauvre bougre ! — (Émile Bergerat, Souvenirs d’un enfant de Paris, t. 2, E. Fasquelle, 1913, page 310)
- — Ah, tu n’as rien vu ? Sally, ce n’est pas la peine de piquer un fard comme ça.
— Pourquoi rougit-elle ? demanda maman sans lever les yeux. — (Raymond Queneau, Le Journal intime de Sally Mara, 1950, dans Les Œuvres complètes de Sally Mara, Gallimard, « L’Imaginaire », 1989, page 59) - Aujourd’hui, même lorsqu’elle évoquait les Allemands, Madame P le faisait sur un ton égal, avec un calme maîtrisé, apaisement que venaient contredire de spectaculaires afflux de sang au visage, une propension à piquer des fards dont avaient hérité ses deux enfants. — (Patrice Lelorain, Revenants, Éditions de La Table Ronde, 2011)
Synonymes[modifier le wikicode]
- piquer un soleil
- → voir rougir
Prononciation[modifier le wikicode]
- France (Lyon) : écouter « piquer un fard [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « piquer un fard [Prononciation ?] »
Références[modifier le wikicode]
- [1] : Alfred Delvau, Dictionnaire de la langue verte, C. Marpon et E. Flammarion, Paris, 1883, page 170.