pontière

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.

Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

(Nom commun 1) (1913) Dérivé de pont, avec le suffixe -ière.
(Nom commun 2) (1835) Dérivé de pont, avec le suffixe -ière.
(Nom commun 3) (1732)[1] Du poitevin-saintongeais pontière, lui-même sans doute dérivé de pont, forme alternative du participe passé ponnu de pondre[2], avec le suffixe -ière.
(Adjectif) (1867) Dérivé de pont, avec le suffixe -ière.

Nom commun 1 [modifier le wikicode]

Singulier Pluriel
pontière pontières
\pɔ̃.tjɛʁ\

pontière \pɔ̃.tjɛʁ\ féminin (pour un homme, on dit : pontier)

  1. Celle dont le métier consiste à manœuvrer un pont roulant.
    • Le métier de pontier ou pontière consiste à conduire un pont roulant. Un pont roulant est un engin de manutention mécanisé permettant le levage et le transport de lourdes charges. — (RégionsJob, Fiche métier Pontier, regionsjob.com)
  2. (Très rare) (Vieilli) Celle dont le métier consiste à manœuvrer un pont mobile (tournant, levant ou basculant).
    • La manoeuvre du barrage des Champs-Neufs est assurée par un mécanicien et celle de l'écluse de petite navigation par une éclusière ; celle du barrage de Buzay par deux éclusiers. Enfin, une pontière est chargée de la manoeuvre du passage mobile du Migron. — (Conseil général de Loire-Atlantique, Rapports et délibérations, 1922, page 55)

Vocabulaire apparenté par le sens[modifier le wikicode]

Celle qui manœuvre un pont mobile :

Traductions[modifier le wikicode]

Nom commun 2[modifier le wikicode]

Singulier Pluriel
pontière pontières
\pɔ̃.tjɛʁ\

pontière \pɔ̃.tjɛʁ\ féminin

  1. (Désuet) (Très rare) Pont flottant constitué généralement par quelques bateaux sur lesquels on pose un tablier en bois, utilisé par les pontonniers de l’armée pour traverser un cours d’eau ou effectuer des réparations sur un pont existant.
    • On établira , au défaut de grands bateaux, chaque chevalet sur une pontière de bateaux, sur un grand radeau d’arbres ou de tonneaux, ou sur une pontière de radeaux. — (Charles Alexandre Haillot, Essai d’une instruction sur le passage des rivières, J. Corréard jeune, 1835, page 420)
    • Les moyens de franchissement de la Moulouïa ont été augmentés et améliorés. [...] A Moul-èl-Bacha, une pontière, sorte de radeau constitué par deux bateaux supportant un morceau de tablier, a été établie. — (Le Temps, Travaux et reconnaissances dans le Maroc oriental, 01/04/1914, page 2)

Quasi-synonymes[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]

Nom commun 3[modifier le wikicode]

Singulier Pluriel
pontière pontières
\pɔ̃.tjɛʁ\

pontière \pɔ̃.tjɛʁ\ féminin

  1. (Extrêmement rare) Cloaque (extrémité du canal intestinal, par où se produit la ponte), notamment de la poule.
    • Pontière, s. f. (Gramm.) ouverture de l’intestin par lequel la poule, ou les oiseaux en général, rendent leurs œufs. — (L’Encyclopédie, 1751, tome XIII, page 79)
    • [...] crête simple et droite, robe noire, artichaut relevé en crinoline, avec plumes longues et soyeuses autour du sot-l’y-laisse et de la « pontière », voilà le véritable type de la pondeuse de Saintonge. — (Ch. Lahaye, Chronique agricole : la poule de Saintonge, Le Conservateur, 19/10/1890, page 3)
  2. (Extrêmement rare) (Selon différents dictionnaires du XIXe siècle) Cul de poule.

Notes[modifier le wikicode]

Ce mot d’apparence curieuse apparaît dans quelques dictionnaires des XVIIIe et XIXe siècles, en commençant par celui de Thomas Corneille[1] (1732). Les plus anciens donnent la définition « ouverture par où la poule rend les œufs », et d’autres plus tardifs la définition « cul de poule », en précisant éventuellement « inusité » (en 1832)[3] ou « populaire » (en 1862)[4].
Une seule attestation réelle du mot en français a été trouvée, placé entre guillemets, dans un article de journal ayant comme sujet la poule de Saintonge (1890, voir citation 2), et il existe par ailleurs une autre attestation en saintongeais de Haimps, avec le sens « cul de poule », datant de 2009 :
  • Jhe s’ri t’ ine poule , jhe me fatiqueris point la pontière peur in peursounaghe de min-me, s’rit y le p’tit feil, t’à Veurcinghétorisss ! - traduction : je serais une poule, je me crèverais pas le cul pour un tel personnage, même si c’était le (petit-fils au ?) Vercingétorix. — (Salle pleine à Haimps !, entre16et17.unblog.fr, 16/11/2009)
Il s’agit en fait d’un mot poitevin-saintongeais, défini comme « anus, oviducte » par le Glossaire des patois et des parlers de l'Aunis et de la Saintonge de Georges Musset[2].
La question du cheminement étrange de ce mot local, apparemment très familier et du registre « patois » dans des ouvrages tels que (entre autres) L’Encyclopédie et le Dictionnaire analogique de la langue française de Boissière reste posée.

Adjectif [modifier le wikicode]

Singulier Pluriel
pontière pontières
\pɔ̃.tjɛʁ\

pontière \pɔ̃.tjɛʁ\ féminin

  1. Rattaché à un pont mobile (tournant, levant ou basculant), adjectif utilisé dans la locution « maison pontière ».

Prononciation[modifier le wikicode]

Anagrammes[modifier le wikicode]

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Références[modifier le wikicode]

  1. a et b Thomas Corneille, Dictionnaire des arts et des sciences, Rollin, 1732, page 258
  2. a et b Georges Musset, Glossaire des patois et des parlers de l'Aunis et de la Saintonge, tome II, Impr. de Masson fils, 1938, pages 219-221
  3. François Raymond, Dictionnaire général de la langue française, 1832, page 272
  4. Prudence Boissière, Dictionnaire analogique de la langue française, Aug. Boye, 1862, page 1019