preuve
Français[modifier le wikicode]
Étymologie[modifier le wikicode]
- (Date à préciser) Déverbal de prouver lui-même issue du latin probare (« éprouver, essayer, examiner, vérifier, reconnaître, juger comme bon, probe ») → voir probe.
Nom commun [modifier le wikicode]
Singulier | Pluriel |
---|---|
preuve | preuves |
\pʁœv\ |
preuve \pʁœv\ féminin
- Ce qui établit la véracité d’une proposition ou d’un fait.
- Tous les états de la sensibilité sont moteurs. Le langage lui-même en contient la preuve. Il les appelle des émotions. — (Pierre Lasserre, Philosophie de Goût musical, Les Cahiers verts n° 11, Grasset, 1922, page 82)
- À ce point de vue le peuplement d’une partie de l’Amérique par les Malayo-Polynésiens est démontré par des preuves anthropologiques, ethnologiques et surtout linguistiques absolument indéniables. — (René Thévenin & Paul Coze, Mœurs et Histoire des Indiens Peaux-Rouges, Payot, 1929, 2e éd., p.16)
- Mais, comme on n’avait jamais eu en mains de preuves palpables, on ne pouvait bannir des jeux quotidiens, ni mettre en quarantaine les deux traîtres présumés. — (Louis Pergaud, Deux Veinards, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Pour accuser avec une telle assurance, il fallait qu’existât la preuve indéniable de la félonie de François. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954)
- Existe-t-il un type de preuves incontournables qu’il suffirait d’évoquer pour persuader de la justesse de sa position ses opposants les plus tenaces ? — (Louis Dubé, L’argument déterminant et les théories du complot, dans Le Québec sceptique, n° 67, automne 2008, page 5)
- Preuves testimoniales ou par témoins. Preuves littérales ou par écrit. Preuve matérielle. Preuve morale.
- (Familier) (Par ellipse) à preuve, à preuve que.
- À preuve que, la première fois que je rencontrai Culotte, je ne pus m'empêcher d'éclater de rire tellement je le trouvai ridicule. — (Henri Bosco, L’Âne Culotte, 1937)
- (En particulier) Ensemble de titres, d'extraits, de pièces que l’on met à la fin d’une histoire ou d’un autre ouvrage, pour prouver la vérité des faits qui y sont avancés.
- Il a ajouté à son histoire un volume de preuves.
- Marque, signe, témoignage.
- Il nous apportait des preuves innombrables et incontrôlables de sa bonne foi, de « son dévouement jusqu’à terre ». — (Albert Londres, L’Homme qui s’évada, Les éditions de France, 1928, page 111)
- J’ai un faible pour la délicatesse ! La preuve ? Vous ne me verrez jamais me moucher dans les rideaux de votre salon. — (Frédéric Dard, San Antonio : Du mouron à se faire, Fleuve noir, 1955)
- Il est probable qu’aucune preuve de vie ne soit trouvée sur Mars, et la question restera sans réponse (l’absence de preuve n’est pas une preuve d’absence). — (Cesar Menor-Salvan, Et si on ne trouvait pas trace de vie sur Mars ? Voici pourquoi ça serait (finalement) une bonne nouvelle, theconversation.com, 17 mars 2021)
- Donner des preuves de sa capacité, de son savoir, de sa valeur, de son courage, de son amitié, de son affection.
- J’ai reçu de lui une preuve de confiance dont je suis touché.
- Recevez cet avis comme une preuve de mon attachement pour vous.
- (Algèbre, Arithmétique) Vérification d’une opération de calcul, qui se fait par l’opération opposée.
- La preuve de la division se fait par la multiplication.
- La preuve de la soustraction se fait par l’addition.
Notes[modifier le wikicode]
- Selon Dupré, « Preuve probante est un pléonasme, probant signifiant « qui prouve ». En dépit de la caution de l’Académie [française], nous éviterons d’employer cette expression[1] ».
Dérivés[modifier le wikicode]
- charge de la preuve
- commencement de preuve
- en venir à la preuve
- faire preuve
- faire ses preuves (justifier ses prétentions, ses assertions. ; au figuré, se faire reconnaître pour un homme de courage, pour un honnête homme, pour un savant, etc. dans plusieurs occasions)
- preuve d’exemple
- preuve par neuf
- preuve sociale
Traductions[modifier le wikicode]
Ce qui établit la véracité d’une proposition, d’un fait (1)
- Afrikaans : bewys (af)
- Allemand : Beweis (de) masculin, Beleg (de) masculin, Nachweis (de) masculin
- Anglais : proof (en)
- Arabe : بُرْهَان (ar) burhān masculin
- Arménien : ապացույց (hy) apacʿuycʿ
- Asturien : prueba (ast)
- Breton : prou (br) masculin, prouenn (br) féminin
- Catalan : prova (ca)
- Chinois : 证据 (zh) (證據) zhèngjù
- Coréen : 증거 (ko) (證據) jeunggeo
- Danois : bevis (da) neutre, prøve (da) commun
- Espagnol : prueba (es) féminin
- Espéranto : pruvo (eo)
- Féroïen : prógv (fo)
- Finnois : koe (fi)
- Frison : bewiis (fy)
- Galicien : proba (gl)
- Grec ancien : τεκμήριον (*) tekmḗrion neutre
- Ido : pruvo (io)
- Indonésien : bukti (id)
- Italien : prova (it) féminin, pruova (it) féminin
- Japonais : 証拠 (ja) shōko
- Kurde : girov (ku), delîl (ku), palpişt (ku), selmîn (ku), burhan (ku), nîşan (ku), berjeng (ku), danîşan (ku), belge (ku), govan (ku), guva (ku), guwa (ku)
- Latin : probatio (la)
- Luxembourgeois : Beweis (lb) masculin
- Shimaoré : udhiɓitifu (*) udhibitifu, ubainifu (*)
- Malais : bukti (ms)
- Métchif : preuv (*), kayshchinaahoo (*)
- Néerlandais : bewijs (nl) neutre
- Occitan : pròva (oc)
- Papiamento : preba (*), proba (*), prueba (*)
- Polonais : dowód (pl) masculin
- Portugais : prova (pt) féminin
- Russe : доказа́тельство (ru) dokazátelʹstvo neutre
- Same du Nord : čájáhus (*), duođašteapmi (*)
- Shingazidja : stishihaɗa (*) stishihada
- Suédois : bevis (sv) neutre
- Tagalog : katibáyan (tl)
- Tchèque : důkaz (cs) masculin
- Ukrainien : до́каз (uk) dókaz masculin, до́від (uk) dóvid masculin
- Vénitien : prova (vec)
Prononciation[modifier le wikicode]
- France : écouter « preuve [Prononciation ?] »
- France (Paris) : écouter « preuve [Prononciation ?] »
- France (Toulouse) : écouter « preuve [Prononciation ?] »
- France (Vosges) : écouter « preuve [Prononciation ?] »
- canton du Valais (Suisse) : écouter « preuve [Prononciation ?] »
Anagrammes[modifier le wikicode]
→ Modifier la liste d’anagrammes
Voir aussi[modifier le wikicode]
- preuve sur l’encyclopédie Wikipédia
Références[modifier le wikicode]
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (preuve), mais l’article a pu être modifié depuis.
- ↑ Paul Dupré, Encyclopédie du bon français dans l’usage contemporain, 1972