gâter

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Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

De l’ancien français gaster (« dévaster »).

Verbe [modifier le wikicode]

gâter \ɡɑ.te\ transitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Endommager, mettre en mauvais état, abîmer en donnant une mauvaise forme ou autrement.
    • L’enclouure sera grave, si le pus, après avoir long-temps séjourné dans le pied, a carié l'os, ou si, après avoir fusé dessous la chair de la couronne, il a gâté, ou le tendon extenseur, ou le cartilage latéral, ou l'articulation. — (Philippe Étienne Lafosse, Manuel d'hippiatrique, 4e édition, Paris : chez Ferra aîné, 1813,, p. 232)
    • À cette époque où les voitures n’étaient pas inventées, les dames allaient à cheval ou en litière, et les cours pouvaient être magnifiques, sans que les chevaux ou les voitures les gâtassent. — (Honoré de Balzac, La Confidence des Ruggieri, 1846)
    • La grêle a gâté les vignes.
    • La lecture continuelle gâte la vue.
    • Il s’est avisé de retoucher ce tableau, ce vers, et l’a gâté.
    • Fruit gâté.
    • Sa mauvaise grâce a gâté notre plaisir.
    • L’âge a gâté la main à ce peintre, à ce chirurgien : l’âge lui a rendu la main moins légère, moins sûre.
    • Il s’en alla ; puis il rouvrit la porte, et dit encore d’une voix impérieuse :
      — Surtout, défiez-vous d’Aristide, c’est un brouillon qui gâterait tout. Je l’ai assez étudié pour être certain qu’il retombera toujours sur ses pieds. Ne vous apitoyez pas ; car, si nous faisons fortune, il saura nous voler sa part.
      — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre III ; réédition 1879, page 101)
    • Seulement, par un entêtement qui gâte sa belle action, cet homme ne voulut jamais m'apprendre à siffler avant que je lui eusse versé ès mains quelques pistoles que je pris dans votre bourse. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
  2. Salir, tacher.
    • Une voiture m’a éclaboussé, et la boue a gâté mon manteau.
  3. Corrompre, dépraver, dévoyer.
    • La lecture des mauvais livres gâte les jeunes gens, leur gâte l’esprit.
    • On l’a gâté par des louanges exagérées et maladroites, le succès l’a gâté.
  4. (Sens figuré) Encourager, entretenir quelqu’un dans ses défauts, dans ses vices par trop d’indulgence, de complaisance.
    • Ces parents sont trop faibles : ils gâtent follement leurs fils.
    • À gâter les enfants, on leur rend les plus mauvais services.
    • C’est un(e) enfant gâté(e).
    • Les gens trouvent que je vous gâte trop, et c’est vrai… peut-être… Mais… sait-on ce que la vie vous réserve, et ce doit être un tel soutien, quand on est grand, que d’avoir eu une enfance heureuse… — (Colette Vivier, La maison des petits bonheurs, 1939, éd. Casterman Poche, pages 74-75)
  5. (Sens figuré) Donner beaucoup de cadeaux à quelqu’un.
    • Un constat partagé par Tiphaine Roussel, étudiante boursière, qui doit renoncer à gâter son neveu et sa nièce. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 7 décembre 2022, page 12)
  6. (Pronominal) (Sens propre) Se corrompre.
    • La viande se gâte à la chaleur.
    • Ces confitures se gâteront à l’humidité.
    • Ce vin commence à se gâter, se gâte.
    • Ces fruits se sont gâtés.
  7. (Pronominal) (Sens figuré) Se dit, en parlant des changements de bien en mal, de la dépravation des mœurs, du goût.
    • Ce jeune homme se gâte depuis qu’il fréquente de mauvais camarades.
    • Je l’ai connu doux et modeste, il s’est gâté au contact des flatteurs.
    • Chez ce peuple, le goût et les mœurs se gâtèrent en même temps.
  8. (Pronominal) Commencer à devenir mauvais, en parlant du temps, du climat.
    • Le temps s’était gâté tout à fait, et les dirigeables, gênés par la nécessité de tenir tête au vent, manœuvraient malaisément. Les rafales, accompagnées de grêle et de tonnerre, se succédaient, accourant du sud sud-est, […]. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 238 de l’édition de 1921)
  9. (Pronominal) Commencer à prendre une fâcheuse tournure, en parlant des choses.
    • Cela se gâte, cela commence à se gâter.

Synonymes[modifier le wikicode]

Entretenir quelqu’un dans ses défauts par trop d’indulgence :

→ voir prendre soin

Dérivés[modifier le wikicode]

Proverbes et phrases toutes faites[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]


Paronymes[modifier le wikicode]

Anagrammes[modifier le wikicode]

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Références[modifier le wikicode]

Gallo[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

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Verbe [modifier le wikicode]

gâter \gɑtø\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (graphie inconnue)

  1. Renverser (un liquide).

Références[modifier le wikicode]