se piquer

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Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

(Date à préciser) Dérivé de pic issu du latin picus (« pic-vert »).

Verbe [modifier le wikicode]

se piquer \sə pi.ke\ pronominal 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Se percer légèrement la peau avec quelque chose de pointu.
  2. Injecter de la morphine ou de quelque autre substance analogue ; se droguer.
    • Il se pique.
    • Tous ses gestes revenaient à celui de se piquer (car il prenait de l’héroïne en solution) ; le son de sa voix même ne pouvait plus faire vibrer en lui que sa fatalité. — (Pierre Drieu La Rochelle, Le Feu follet (1931))
  3. (Familier) (Par ellipse) Se piquer le nez ; s’enivrer légèrement et habituellement.
  4. Se gâter, en présentant d’ordinaire des trous ou des taches.
    • Ce bois se pique, ces étoffes se piquent, les vers s’y mettent.
    • Ce papier imprimé se pique, il commence à se gâter, faute d’avoir été étendu et séché.
    • Ces confitures se piquent, elles ont des taches de moisissure.
    • Une gravure, un livre qui se pique, où il se fait de petites taches d’humidité.
  5. Aigrir, tourner au vinaigre.
    • Ce vin, cette boisson se pique, ce vin, cette boisson commence à s’aigrir.
  6. (Sens figuré) Se sentir offensé, prendre en mauvaise part.
    • C’est un homme qui se pique du moindre mot qu’on lui dit.
    • Il parle en homme piqué.
    • « Cet homme est mon bienfaiteur, sans lui je tombais dans le marasme. Il faut cependant que je trouve quelque chose à lui dire, ou il se piquera. » — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
    • Je commence pourtant à me piquer, à trouver qu'après tout je fais figure de pigeon dans le débat. — (Hervé Bazin, Cri de la chouette, Grasset, 1972, réédition Le Livre de Poche, page 40)
  7. Se glorifier de quelque chose, en faire vanité, en tirer avantage, en faire profession.
    • Le vieux coquin se piquait de galanterie. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1871)
    • Il faut avouer que les jansénistes, qui ne se sont jamais piqués d’être fins, l’ont été dans ces derniers temps bien plus qu’ils ne pensaient, et que les jésuites, qui se piquent de l’être beaucoup, ne l’ont été guère. — (Jean le Rond d’Alembert, La Suppression des jésuites (éd. populaire abrégée), Édouard Cornély, 1888)
    • Comment le savez-vous ? lui demandai-je vexé, car je me pique de parler très purement l’espagnol. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
    • Les gens qui se piquaient d’orthodoxie marxiste n’ont voulu ajouter rien d’essen­tiel à ce qu’avait écrit leur maître […]. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chap. V, La grève générale politique, 1908, page 246)
    • Être comte de Blancmauger et n'être pas de l’extrême droite, cela n'aurait ni queue ni tête, et les Blancmanger se piquent d'avoir tête et queue, bec et ongles, de père en fils, depuis le déluge... et même avant. — (Quatrelles, « In extremis », dans La Vie parisienne du 7 juin 1873, page 358)
    • Elle se piquait d'avoir hérité de M. Lemeunier de Fontevrault le respect des beaux ouvrages d'art – quoique, entre nous, elle n'y entendît goutte. — (René Boylesve, La leçon d’amour dans un parc, Calmann-Lévy, 1920, réédition Le Livre de Poche, page 67)
    • Quand sonnait le premier coup de midi, il n’était pas un de nous qui ne tressaillît d’aise. Mais l’on se piquait de n’en rien montrer et l’on travaillait quelque temps encore ; jusqu’à l’instant où ma grand-mère proposait d’une voix neutre : « On pourrait peut-être casser la croûte. » — (Marcel Arland, Terre natale, 1938, réédition Le Livre de Poche, page 108)

Traductions[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]

Anagrammes[modifier le wikicode]

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Références[modifier le wikicode]