spélonque

Français

Étymologie

(Date à préciser) De l’italien spelonca → voir grotte.

Nom commun

Singulier	Pluriel
spélonque	spélonques
\spe.lɔ̃k\

spélonque \spe.lɔ̃k\ féminin

1. (Rare) Grotte, cave, lieu sombre.
   • Haïssant les Espagnols, et abhorrée d’eux, n’ayant de ressource que dans les Italiens qu’elle avança tant qu’elle put, ne connoissant de conseil et de confiance que dans les sujets et dans le ministre de Parme, qui l’étoit allé chercher, et étoit venu avec elle ; ignorant toutes choses, élevée, dans un grenier du palais de Parme, par une mere austere qui ne lui donna connoissance de rien et ne la laissa voir ni approcher de personne, elle étoit passée de là, sans milieu, dans la spélonque d’un roi d’Espagne, où elle demeura tant qu’il vécut, sans communication avec qui que ce fût ; et réduite à ne voir que par les yeux d’Alberoni, le seul à qui elle fut accoutumée depuis son voyage. — (Louis de Rouvroy de Saint-Simon, Œuvres complettes de Louis de Saint-Simon, tome septième : Mémoires secrets de la régence de Philippe duc d’Orléans, livre I, VII, J. G. Treuttel, Strasbourg, 1791)
   • Le château dont il est ici question est celui dont on voit encore les ruines à la colline de Calés : car Nostradamus dit que Cartier brigandait tous les passans aux spélonques d'Alamanon. Ces spélonques sont les grottes de Calés. — (Statistique du département des Bouches-du-Rhône, avec atlas, par le Comte de Villeneuve, Marseille : chez Antoine Ricard, 1824, vol.2, page 1093)
   • […] ; celui qui dirige et qui modère le vol précipité de la chauve-souris dans les anfractuosités de ses spélonques ténébreuses : […]. — (De la Palingénésie humaine et de la Résurrection, dans les Œuvres complètes de Charles Nodier, Bruxelles : à la Société belge de librairie, 1844, vol.5, p.349)
2. (Par extension) Cavité.
   • Les spélonques multiples creusées dans du parenchyme pulmonaire densifié donnent lieu à un aspect bien défini par les expressions aspect en mie de pain, aspect en nid d'abeilles. — (Revue de la tuberculose, Paris, 1920, page 245)
3. (Par extension) Endroit retiré.
   • […], j'encourus leur aversion. Je n'en avois point pour elles, mais un peu de dégoût: & j'aimai mieux me réduire à supporter le froid, que l'inconvénient de leurs humeurs, & l'ennui de leur conversation. Je me renfermai donc dans ma spélonque, & je trouvai ma consolation dans la lecture. — (Mémoires de Madame de Staal écrits par elle-même ou Anecdotes de la Régence, Amsterdam & Leipzig : chez Arkstee & Merkus, 1761, part.1, page 100)
4. (Par extension) (Médecine) (Vieilli) Cavité pulmonaire pathologique.
   • La spélonque du poumon droit s'est progressivement comblée, laissant à sa place une zone de calcification.[...] — (Albert-Weil, traitement de la tuberculose pulmonaire, in L 'Union médicale du Canada, Volume 78', 1949)
   • J'ai eu la tuberculose au testicule gauche, de là elle est passée au poumon droit, ouvrant une large spélonque. — (Serge Doubrovsky, Le livre brisé, Éd. Grasset, Paris 2013)

Références

• « spélonque », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage