transsexualisme

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Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

(XXe siècle) dérivé de sexuel, avec le préfixe trans- et le suffixe -isme.
Le terme a été inventé par Magnus Hirschfeld en 1912[1] puis utilisé à partir des années 70 dans les classifications internationales des maladies: le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) de l'Association américaine de psychiatrie (APA) et la classification internationale des maladies (CIM) de l'OMS. En 2013, l'APA fait disparaitre le diagnostic de transsexualisme au profit de la dysphorie de genre[2] en insistant sur le fait que celle-ci n'est pas un trouble mental, mais désigne une souffrance clinique significative associée à la non-conformité de genre[3][4]. Cette évolution a été comparée à l'élimination en 1973 de l'homosexualité de la liste des troubles[5]. En 2019, la 11e version de la CIM remplace le transsexualisme par l'incongruence de genre, laquelle n'est pas incorporée à la liste des maladies mentales[6][7].

Nom commun [modifier le wikicode]

Singulier Pluriel
transsexualisme transsexualismes
\tʁɑ̃.sɛk.sɥa.lism\

transsexualisme \tʁɑ̃.sɛk.sɥa.lism\ masculin

  1. (Transitude) (Désuet) Transidentité ; terme médical désignant la conviction d'être d'un genre différent de celui qui a été assigné à la naissance. Note : Ce terme est considéré comme stigmatisant par les militants de la cause trans.
    • Seule une minorité de transsexuels verse dans l’homosexualité ; par contre, ils sont presque tous des transvertis (ou travestis : femmes s'habillant en hommes et hommes s'habillant en femmes), encore que le travestissement ne soit pas obligatoirement l'expression d'un transsexualisme. — (Professeur Gilbert-Dreyfus, « Le point de vue de l'endocrinologue », chapitre 2, dans Le malentendu du Deuxième Sexe, par Suzanne Lilar, Presses universitaires de France, 1969)
    • L’Organisation Mondiale de la Santé vient de rendre public la nouvelle Classification Internationale des Maladies. Une modification importante a été intégrée concernant la population transgenre : le terme stigmatisant « transsexualisme » qui figurait depuis 1975 au chapitre des maladies mentales disparaît au profit de la dénomination « incongruence de genre », inclue dans le chapitre dédié à la santé sexuelle. — (Communiqué de presse de l'association nationale transgenre, Une « guérison » attendue de longue date ! L’OMS met fin à la psychiatrisation de la diversité des identités de genre !, 19 juin 2018)
    • Avec le « transsexualisme », les transidentités avaient été vidées d’histoire et de subjectivité pour être aussitôt remplies d’évidences (cliniques ou naturelles) imposant une cisgenration des transsexuels. Avec la multiplication des formes transidentitaires, viennent s’ouvrir de nouveaux fronts de contestation à l’hégémonie cisidentitaire. Ce qui est alors décisif, c’est la complexité des rapports de pouvoir dans la mesure où les Trans ne sont plus simplement les cibles d’un pouvoir qui s’exerce mais s’effectuent eux-mêmes dans cette relation. — (Arnaud Alessandrin, « Le transsexualisme : une catégorie nosographique obsolète », dans Santé publique, 2012/3, vol. 34 [texte intégral].)
    • Les revendications transgenres prennent ainsi le contre-pied de celles du transsexualisme, considérant qu'il faut renoncer à l'expérience du passage, refuser l'invisibilité et la sécurité du repli dans un sexe attesté, et ouvrir à une politique de contestation pleine et entière. — (Laure Bereni & Sébastien Chauvin, Introduction aux Gender Studies: Manuel des études sur le genre, De Boeck Supérieur, 2008, page 32)
    • On connaît bien le phénomène du travestisme, comportement qui peut être considéré comme une forme atténuée de trouble de l'identité sexuelle et que l'on confond souvent avec le transsexualisme.
      Entre travestisme et transsexualisme il existe pourtant des différences importantes : le travestisme ne ne manifeste que de façon épisodique alors que le transsexualisme est un comportement permanent.
      — (Jaap E. Doek, Rapport général, dans Transsexualisme, médecine et droit, actes du 23e colloque de droit européen, à l'Université d'Amsterdam, 14-16 avril 1993, Conseil de l'Europe, 1995, page 219)

Notes[modifier le wikicode]

Les associations de personnes trans et de journalistes recommandent de ne pas utiliser ce terme, de même que le Défenseur des droits français qui explique en 2020 que « si les notions de “transsexualisme”, de “transsexuel”, de “transsexuelle” ou encore d’“identité sexuelle” ont pu être employées par le passé, le Défenseur des droits recommande d’utiliser les termes “identité de genre” et “personnes transgenres” car la transidentité est une expérience indépendante de la morphologie et donc du sexe des personnes[8] ».

Variantes orthographiques[modifier le wikicode]

Synonymes[modifier le wikicode]

Dérivés[modifier le wikicode]

Apparentés étymologiques[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]

Voir aussi[modifier le wikicode]

Références[modifier le wikicode]

  1. Perrine Kervran, « Les transidentités, racontées par les trans (2/4) : Sous le joug médical : l’invention d’un symptôme », dans France Culture, 2018-08-28
  2. Diagnostic and statistical manual of mental disorders (5th ed.), American Psychiatric Publishing, Arlington, VA (2013), pages 451-459.
  3. (anglais) What Is Gender Dysphoria? sur www.psychiatry.org.
  4. (anglais) Gender Dysphoria sur www.psychiatry.org, 2013.
  5. « Gender Dysphoria: DSM-5 Reflects Shift In Perspective On Gender Identity », dans Huffingtonpost, 2013-06-04
  6. Communiqué de presse du 19 juin 2018 sur Facebook. Consulté le 2018-08-23.
  7. (anglais) WHO removes transgender as mental disorder- News - NHK WORLD - English sur NHK WORLD. Consulté le 2019-05-27
  8. DÉCISION-CADRE 2020-136 DU 18 JUIN 2020 RELATIVE AU RESPECT DE L’IDENTITÉ DE GENRE DES PERSONNES TRANSGENRES sur defenseurdesdroits.fr, 18/06/2020