trousser

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Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

(1100) De l’ancien français trusser, apparenté à torser.

Verbe [modifier le wikicode]

trousser \tʁu.se\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. (Vieilli) Assembler ; lier.
    • Un matin les gendarmes venaient dire qu'on était de réquisition : il fallait trousser son paquet et suivre les autres recrues. Aller se faire casser les os, Dieu sait où, au diable au vert. — (Henri Pourrat, « Septième veillée : première pause », dans Gaspard des montagnes, Paris : chez Albin Michel, 1922)
  2. (Vieilli) Replier, relever ; il se dit le plus souvent en parlant des vêtements qu’on a sur soi.
    • Sous la moustache blonde du grand gaillard, ses lèvres goulues cherchaient la bouche voluptueuse, cependant que l’autre, sans s’attarder à des bagatelles inutiles et connaissant la valeur du temps, troussait vigoureusement les jupes. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • […], troussant son tablier, rattachant les brides flottantes de son bonnet, elle courut, à grands clic-clacs de sabots, colporter la nouvelle chez les voisines: — (Alice Poulleau, « L'ineffable Vinaigre », dans Pur jus : Faicts et dicts de biberons de Borgoingne, Dieppe : Éditions La Floride, 1939)
    • Telle une femme de petite vertu
      Elle arpentait le trottoir du
      Cimetière
      Aguichant les hommes en troussant
      Un peu plus haut qu'il n'est décent
      Son suaire.
      — (Georges Brassens, Oncle Archibald, in Je me suis fait tout petit, 1956)
    • Il a troussé sa soutane à cause des ajoncs et des brandes ; ses gros mollets dans leurs bas de laine noire, pourquoi prêtent-ils à rire ? — (François Mauriac, Un adolescent d’autrefois, Flammarion, 1969, page 5)
  3. (Vieilli) Relever le vêtement, en parlant des personnes.
    • Troussez-vous, de peur de vous salir.
  4. (Familier) Lever les jupes d’une femme en vue d'un rapport sexuel.
    • Trousser une femme. Trousser un cotillon.
    • Il passait son temps à ça. Trousser une femme, la posséder en cinq minutes et, vite, vite, courir au piano pour vérifier si ça ne lui avait pas éraillé son ut ! — (Colette, La Retraite sentimentale, 1907)
    • On avait emmené les belles du quartier
      Car l'ancêtre courait la gueuse volontiers.
      De sa main toujours leste et digne cependant
      Il troussait les jupons par n'importe quel temps.
      — (Georges Brassens, L'Ancêtre, in Misogynie à part, 1969)
  5. (Vieilli) (Sens figuré) (Familier) Expédier, diligenter.
    • Trousser une affaire.
  6. (Vieilli) (Sens figuré) (Familier) Mener vite à bonne fin.
    • Trousser un article, un discours, un compliment.
    • — Je vois ce que c’est, dit le petit Chose d’un air entendu ; vous avez besoin qu’on vous trousse quelques poulets galants pour envoyer à la personne, et vous avez songé à moi. — (Alphonse Daudet, Le petit Chose, 1868, réédition Le Livre de Poche, page 90)
    • Il m’aime, parce que je trousse bien le vers latin :
      « Quelle imagination il a, et quelle facilité ! Minerve est sa marraine !
      — Tante Agnès, dit ma mère.
      — Tantagnès, Tantagnétos, Tantagnététon.
      — Vous dites, fait madame Vingtras, qui semble effrayée par une de ces consonnances, et a rougi du génitif pluriel !
      — (Jules Vallès, L’Enfant, G. Charpentier, 1889)
    • Bouillonnant d’impatience, il trousse aussitôt sur un air révolutionnaire sa première parodie. — (Pierre Dac, Jacques Pessis, Un loufoque à Radio Londres, Omnibus, 2014 (1re édition 2008), page 17)
  7. (Cuisine) Rapprocher du corps les ailes et les cuisses d'une volaille, la préparer pour la cuisson ; ficeler une pièce de viande pour qu’elle conserve sa forme à la cuisson.
    • Vuidez la poularde, troussez-lui les pattes dans le corps; mettez dans une casserole un peu de bon beurre. — (L'agronome ou dictionnaire portatif du cultivateur, Rouen, 1787)
    • Nous avons redescendu la colline en Jeep jusqu'à la ferme de Jesse, entrant dans la cuisine où une femme âgée troussait un cochon de lait pour le rôtir en vue du dîner. — (Jim Harrison, De Marquette à Veracruz, 2004, Christian Bourgois Editeur - 10/18, 2006, traduction de Brice Matthieussent, page 481)
  8. (Équitation) Tresser la queue d'un cheval, ou la nouer en utilisant éventuellement un trousse-queue.
    • Elle a une robe raisin avec une ceinture jaune ; aux poignets, des nœuds jaunes aussi, un peu bouffants, comme des nœuds de paille à la queue troussée d’un cheval. Rien que ça comme toilette. Être simple, c’est sa devise. — (Jules Vallès, L’Enfant, G. Charpentier, 1889)

Synonymes[modifier le wikicode]

Dérivés[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]

Traductions à trier[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]

Anagrammes[modifier le wikicode]

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Références[modifier le wikicode]

Ancien français[modifier le wikicode]

Verbe [modifier le wikicode]

trousser \Prononciation ?\ transitif (voir la conjugaison)

  1. Variante de tourser.

Références[modifier le wikicode]