veilleuse

Français

Étymologie

(1755) pour une femme qui veille, (1762) pour une lampe^[1]. Dérivé de veiller, avec le suffixe -euse^[2]. Le moyen français avait veilleresse.

Nom commun

Singulier	Pluriel
veilleuse	veilleuses
\vɛ.jøz\

veilleuse \vɛ.jøz\ féminin

Celle qui veille (pour un homme, on dit : veilleur).
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
(Religion) Religieuse ou laïque qui veille un mort (pour un homme, on dit : veilleur).
- Mais les deux veilleuses avaient vu cet homme et avaient reconnu Thibault ; mais on entendait de grandes clameurs, où le nom de Thibault était mêlé. — (Alexandre Dumas, Le Meneur de loups, Michel Lévy frères, 1868, page 290)
- Garde-malade, sage-femme, et veilleuse des morts, recevant ceux qui viennent, recueillant leur premier cri, lavant de la première eau leur chair nouvelle, [...]. — (Guy de Maupassant, Une vie, 1883, réédition Folio Classique Gallimard, 1974, page 154)
- Quand, vers quatre heures, je revenais de l’école, je trouvais rassemblées à la cuisine, près de ma grand-mère, trois ou quatre femmes, toujours les mêmes : Octavie, la mère de mon cousin Abel, la servante de la Grande et parfois une vieille aux gestes lents, à la voix douce, que l’on appelait la Veilleuse des morts. — (Marcel Arland, Terre natale, 1938, réédition Le Livre de Poche, page 153)
(Militaire) Celle qui est de garde, de surveillance, spécialement la nuit (pour un homme, on dit : veilleur).
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
(Par ellipse) (Désuet) Veilleuse de nuit (pour un homme, on dit : veilleur).
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
(En particulier) Salariée qui effectue de la veille stratégique en entreprise (pour un homme, on dit : veilleur).
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
Petite lampe que l’on laisse allumée toute la nuit.
- Je tournai la tête du côté de la muraille ; mais, comme il me fut impossible de m’endormir, deux au trois fois je me retournai, et deux ou trois fois, à la lumière de ma veilleuse, je le vis dans le même fauteuil. — (Alexandre Dumas, Les Mille et Un Fantômes – Le Chat, l’huissier et le squelette)
- Vraiment, ce que nous appelons chez nous le soleil n’est à côté de cela qu’une pâle veilleuse à l’agonie sur la table de nuit d’un malade. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
- La mer a le charme des choses qui ne se taisent pas la nuit, qui sont pour notre vie inquiète une permission de dormir, une promesse que tout ne va pas s'anéantir, comme la veilleuse des petits enfants qui se sentent moins seuls quand elle brille. — (Marcel Proust, Les plaisirs et les jours, 1896)
- L’on y voyait à peine, le sanctuaire n’étant éclairé que par des veilleuses pendues au plafond, des veilleuses couleur d’orange sanguine et d’or trouble. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- La veilleuse éclairait Carmen d’une pâle lueur rose. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : La Chanson de Carmen (1882))
(Par extension) (Désuet) Petite mèche enduite de cire, qui brûle dans cette lampe et qui est maintenue sur l’huile par une petite rondelle de carton doublée de liège.
- Dans un verre posé près de la pendule, une couche d’huile sur de l’eau supporte une rondelle de liège argenté et une courte mèche. C’est la veilleuse. — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 124)
- Acheter une boîte de veilleuses.
(Par extension) (France) Phare de voiture dit aussi, feu de position.
- Elle […] éteint le moteur, mais laisse ses veilleuses allumées. — (Pierre Lemaître, Le Serpent majuscule (1985), Albin Michel, 2021, page 23)
(Botanique) (Vieilli) Synonyme de colchique.
- Je remarquai dans l’herbe des veilleuses toujours mélancoliques pour moi à cause des réminiscences de mes divers et nombreux automnes. — (François-René de Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe, tome 5, Garnier, Paris, 1910, page 578)
- C’était le début de l’automne, quand nos filles abritent encore sous les halettes leurs visages rudes et doux, un peu moqueurs, et que, déjà, sur nos prairies d’un vert mêlé de jaune, apparaissent les veilleuses. — (Maurice Barrès, « Un Voyage à Sparte », dans Revue des Deux Mondes, 1906, page 33 [texte intégral])