violer

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Français

Étymologie

Du latin violare.

Verbe

violer \vjɔ.le\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Enfreindre, porter atteinte à, attenter à.
    • Néanmoins la foi conjugale est sans cesse violée dans les grandes sociétés policées. Il est peu de maris qui soient fidèles à leurs femmes ; il est peu de femmes qui soient fidelles à leurs maris. — (Jean-Claude de La Métherie, De l'homme considéré moralement: de ses mœurs, et de celles des animaux, vol.2, page 268, an XI)
    • Il faut entrer de force dans le domicile du citoyen : il faut arrêter administrativement l’homme qui ne peut être arrêté qu’en vertu d’une loi ; il faut violer la liberté de l’opinion et la liberté individuelle ; il faut en un mot mettre en péril la constitution même de l’État. — (Résumé politique, dans L’Ambigu : ou Variétés littéraires et politiques, vol. 56, 1818, page 243)
    • Les intellectuels, qui entreprirent la défense des mâles, crurent prudent de ne pas recommencer les sermons des moralistes […] ; ils firent appel à la science, ils démontrèrent par raisons irréfutables et supérieurement scientifiques que la femme ne peut sortir des occupations ménagères, sans violer les lois de la nature et de l’histoire. — (Paul Lafargue, La Question de la femme, 1904)
  2. Modèle:particulier Dégrader ou fouiller dans des intentions coupables, en parlant d’une sépulture.
    • Trois croix voisinaient avec celle qui marquait la tombe d’un matelot autrichien. Un ours blanc avait essayé de violer cette dernière que nous avons réparée […] — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
  3. Modèle:particulier (Désuet) Porter atteinte aux droits et aux privilèges.
    • Violer un asile.
  4. Prendre quelqu’un par la force ou par la ruse ; avoir un rapport sexuel avec quelqu’un sans son consentement.
    • Un avocat raconta à ses voisins une cause jugée dans la journée. […] Il s’agissait d’un homme qui avait égorgé une fillette en même temps qu’il la violait, et qui, pour qu’on n’entendît pas les cris de la petite victime, chantait à tue-tête. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
    • Un jour, la fille de ma femme de basse-cour, Rosalie Rigard, – une enfant de seize ans – fut violée dans mon bois par un colporteur qui passait. — (Octave Mirbeau, Le colporteur,)
    • Rencontrée dans un lieu désert par un chemineau qui vous empoigne, laissez vous baiser tout de suite. C’est le plus sûr moyen de ne pas être violée. — (Pierre Louÿs, Manuel de civilité pour les petites filles à l’usage des maisons d’éducation, 1926)
    • Chacun ici connaît le martyre d’Annick Castel, violée par un parachutiste et qui, croyant être enceinte, ne songeait plus qu’à mourir. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
    • (Absolument) Les soldats entrèrent dans la ville, pillèrent et violèrent.

Apparentés étymologiques

Synonymes

Enfreindre (1) :

Traductions

Traductions à trier

Prononciation

Prononciation manquante. (Ajouter)

Homophones

Paronymes

Anagrammes

Références

Ancien français

Étymologie

Du latin violare.

Verbe

violer \Prononciation ?\

  1. Ravager, piller.
    • Carles li magnes ad Espaigne guastede
      Les castels pris, (...) les citez violees.
      — (La Chanson de Roland, transcription de R. Mortier, laisse 55)
  2. Violer (avoir des rapports sexuels avec quelqu’un sans son consentement).
    • C’onques ne volt le mien cors violer — (Hervis de Metz, édition de E. Stengel, p. 297, 1200-25)

Dérivés dans d’autres langues

Références