chat-fourré
Français[modifier le wikicode]
Étymologie[modifier le wikicode]
- Composé de chat et de fourré.
- Du nom donné par plaisanterie à certains dignitaires, tels que les docteurs et les magistrats, qui portaient sous l’Ancien Régime des fourrures dans leurs habits de cérémonie. [1]
Nom commun [modifier le wikicode]
Singulier | Pluriel |
---|---|
chat-fourré | chats-fourrés |
\ʃa.fu.ʁe\ |
chat-fourré \ʃa.fu.ʁe\ masculin
- (Vieilli) (Ironique) Magistrat de l’Ancien Régime.
[…] un homme de loi qui, derrière l’accusateur enturbanné de saint Georges, montrait sa face haineuse dans son capuchon de « chat-fourré », reparaît derrière le juge qui assiste à l’égorgement des saints médecins […].
— (André Michel, Histoire de l’art depuis les premiers temps chrétiens jusqu'à nos jours, vol. 3, t. 2, A. Colin, 1908, page 798)Il reconnaissait dans l’abréviation de la procédure les vrais caractères de cette justice salutaire et terrible dont les ministres n’étaient point des chats-fourrés pesant à loisir le pour et le contre dans leurs gothiques balances, mais des sans-culottes jugeant par illumination patriotique et voyant tout dans un éclair.
— (Anatole France, Les Dieux ont soif, Calmann-Lévy, 1912, chapitre 22, page 300)Et on les verrait très vite à l’œuvre, les messieurs graves, les robins, les chats-fourrés, les hommes de loi et d’affaires, empressés auprès du seigneur revenu d’on ne sait quelle croisade […]
— (Hervé Bazin, Chapeau bas, Seuil, 1963, Le Livre de Poche, pages 218-219)L'entrevue des aïeules, toutes deux veuves — mais l'une d'un magistrat et l'autre d'un confiseur — aurait pu tourner à l'aigre. Elles s'étaient, de loin et sans se connaître, assez maltraitées : celle-ci se gaussant de la boutique, celle-là de la crotte de chat-fourré.
— (Hervé Bazin, Cri de la chouette, Grasset, 1972, réédition Le Livre de Poche, page 47)Abandonnant le latin de chat-fourré, que conservent, près de deux siècles après l’ordonnance de Villers-Cotterets, ses collègues, il parle français : la langue du métier, la langue de Molière que cite Boutaric, désormais la langue internationale.
— (Christian Chêne, L’Enseignement du droit français en pays de droit écrit (1679-1793), Droz, 1982, page 53)
Dérivés[modifier le wikicode]
Traductions[modifier le wikicode]
Prononciation[modifier le wikicode]
- France (Vosges) : écouter « chat-fourré [Prononciation ?] »
Anagrammes[modifier le wikicode]
→ Modifier la liste d’anagrammes
Références[modifier le wikicode]
- Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (fourrer)
- [1] « chat », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage