à jambes rebindaines
Français[modifier le wikicode]
Étymologie[modifier le wikicode]
- Repris du moyen français (Rabelais, 1532) par Théophile Gautier dans Le Capitaine Fracasse.
Locution adverbiale [modifier le wikicode]
à jambes rebindaines \a.ʒɑ̃.bə.ʁə.bɛ̃.dɛn\
- (Rare) Les jambes en l’air.
Son siège, las de le porter, s’était rompu, et le gros homme, étendu à jambes rebindaines, se démenait comme une tortue retournée en poussant des gloussements inarticulés.
— (Théophile Gautier, Le Capitaine Fracasse, 1863, chapitre II)Où d’aucuns tombèrent dans le ruisseau à jambes rebindaines, grand sujet d'hilarité pour les autres, qui s’esclaffaient de rire et se tenaient les côtés à les voir se relever tout punais et contaminés de fange.
— (Théophile Gautier, Le Capitaine Fracasse, 1863, chapitre IX)Un triomphant vacarme emplissait la salle; une douzaine d'individus avaient roulé par terre et dormaient, à jambes rebindaines, et, dans les coins, des égueulées, les cheveux épars, ardaient sous les regards flambants et se débattaient entre les bras des assaillants qui les voulaient pétrir.
— (Joris-Karl Huysmans, Marthe, Jean Gay, 1876, chapitre VIII)Et pour finir, Bouffe-Moulins attendait cette troupe. Il se laisse aller sur le dos, à jambes rebindaines, et de la berge la bombarde. Allez, allez, à la bombigarnoise !
— (Henri Pourrat, Le Trésor des contes, tome II (1949), Le bateau qui allait tant sur terre que sur eau (numéro 23))
Synonymes[modifier le wikicode]
Hyponymes[modifier le wikicode]
Traductions[modifier le wikicode]
→ voir cul par-dessus tête
Prononciation[modifier le wikicode]
- Vosges (France) : écouter « à jambes rebindaines [Prononciation ?] »
Moyen français[modifier le wikicode]
Étymologie[modifier le wikicode]
- De jambe et rebindaine (« renversé »), peut-être un terme d’origine poitevine.
Adverbe [modifier le wikicode]
à jambes rebindaines
- Jambes par-dessus tête, jambes en l’air, les quatre fers en l’air.
Pantagruel le frappa du pied un si grand coup contre le ventre qu’il le getta en arriere à jambes rebindaines, et vous le trainnoyt ainsi à l’escorche cul plus d'un traict d'arc.
— (François Rabelais, Pantagruel, 1532, chapitre 29)Meschant à ceste heure te hascheray ie comme chair à patez. Iamais tu ne altereras les pouvres gens, luy frappa du pied ung grand coup contre le ventre, qu'il le getta en arriere à iambes redindaines, & vous le trainoit ainsi à l'escorche cul plus d'ung trait d'arc.
— (François Rabelais, Pantagruel, Marty-Laveaux, 1868, page 361)
Références[modifier le wikicode]
- Laz̆ar Şăneanu, La Langue de Rabelais, E. de Boccard, 1923
- François Lacombe, Dictionnaire du vieux langage françois, Panckouche, 1766