jouer gros jeu
Français[modifier le wikicode]
Étymologie[modifier le wikicode]
- → voir jouer, gros et jeu, pour évoquer l’image d’un joueur faisant un gros pari, au risque d’y laisser son jeu.
Locution verbale [modifier le wikicode]
jouer gros jeu \ʒwe ɡʁo ʒø\ (se conjugue → voir la conjugaison de jouer)
- (Sens propre) Miser, dans les jeux d'argent, des sommes importantes.
- Par le baron Zorn de Bulach, nous savons qu'on jouait gros jeu à Schœnbrun. Il cite le cas d'une femme qui avait perdu près de 30 000 florins, et du mariage d'un haut personnage, où il y avait environ cinquante tables de jeu. — (Louis Hastier, La vérité sur l'affaire du collier, Librairie Athème Fayard, 1955, chapitre 2)
- (Sens figuré) Se mettre dans une situation où l’on risque un échec important amputant ses biens, sa réputation.
- […], tout concourait en même temps pour préparer la chute de la branche aînée des Bourbons; mais, de la probabilité à l'accomplissement du fait, il y avait loin , et l'on ne peut disconvenir que M. Thiers et tous les instigateurs du mouvement ne jouassent gros jeu. — (Biographie des accusés d'avril, de leurs défenseurs, des pairs, juges du procès, des ministres et des membres du parquet, précédée d'une relation des événemens d'avril, 2e livraison, Paris : chez Collibert, 1835, page 18)
- Fouché, dans ses Mémoires, avoue que ses plans ne réussirent pas ; Talleyrand fut plus heureux, il contribua grandement à la restauration des Bourbons ; mais tous deux jouèrent gros jeu en conspirant contre un homme tel que Napoléon , qui les devina, et qui fut tenté plus d'une fois de les faire tout simplement fusiller. — (François-Cécile Drujon de Beaulieu, Napoléon jugé par l'histoire, ou précis historique et critique de la vie de cet empereur, Paris : chez Maison, 1844, page 133)
« Je jouais gros jeu, fit maître Laurent en lui-même, ce médicament est un philtre. Il peut tuer ou ressusciter.
— (Théophile Gautier, Le capitaine Fracasse, 1863)C’était jouer gros jeu. Ma force tenait précisément à ce que je ne jouais pas : j’étais vraiment en proie à l’esprit.
— (François Mauriac, Un adolescent d’autrefois, Flammarion, 1969, page 57)- Ce jeune homme a joué gros jeu, tablant sur la succession de son père qui aurait mis les coffres du Fort à sa disposition. — (Anne MacCaffrey traduit par Simone Hilling, Tous les Weyrs de Pern in La Ballade de Pern V, Pocket, 2012, ISBN 978-2-266-22749-0)
Synonymes[modifier le wikicode]
Antonymes[modifier le wikicode]
Apparentés étymologiques[modifier le wikicode]
Vocabulaire apparenté par le sens[modifier le wikicode]
Traductions[modifier le wikicode]
Prononciation[modifier le wikicode]
- France (Lyon) : écouter « jouer gros jeu [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « jouer gros jeu [Prononciation ?] »