Conjugaison:français/Présent de l’indicatif

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.

Au présent, on peut avoir pour un verbe jusqu’à trois radicaux différents : le premier concerne les première, deuxième et troisième personnes du singulier (exemple : je tiens, tu tiens, il tient) ; le deuxième concerne les première et deuxième personnes du pluriel (exemple : nous tenons, vous tenez) ; le troisième radical concerne la troisième personne du pluriel (exemple : ils tiennent). Heureusement, il n'y en a le plus souvent qu’un seul ou deux hormis pour une poignée de verbes d’usage très courant tels les deux auxiliaires et les verbes génériques très irréguliers comme faire, aller et dire.

Terminaisons - Cas général[modifier le wikicode]

Les terminaisons du présent sont rassemblées dans le tableau suivant.

Personne 1er groupe 2e groupe 3e groupe
je / j’ -e 1 -is 2 -s 2 (-x 2)
tu -es 1, -is 3 -s 3 (-x 3)
il / elle / on / ça / c’ -e 1 -it 4 -t 4 (-d 4, -c 4, -a 4)
nous -ons 5 -issons 5 -ons 5
vous -ez 6 -issez 6 -ez 6 (-tes 6)
ils / elles -ent 7 -issent 7 -ent 7 (-ont 7)
Notes :
  1. La terminaison en “-e” (1PS), “-es” (-2PS) et “-e” (-3PS) est celle des verbes du 1er groupe en “-er”, auxquels se rajoutent quelques verbes du troisième groupe irrégulier en “-ir” (ouvrir, couvrir, cueillir, saillir, faillir et leurs dérivés + offrir et souffrir).
  2. Les verbes qui ne prennent pas de “-e” à la 1PS prennent alors presque toujours un “-s” (tous les verbes réguliers du 2e groupe en “-ir”, la plupart des verbes irréguliers du 3e groupe en “-ir” ou “-oir” et tous les verbes irréguliers du 3e groupe en “-re”).
    • Cinq exceptions : les verbes pouvoir (je peux), vouloir (je veux), valoir (je vaux) et faillir (je faux, désuet), qui prennent un “-x”, et avoir (j’ai), complètement irrégulier.
  3. Avec le pronom personnel « tu », tous les verbes à tous les temps prennent presque toujours un “-s”.
    • Quatre exceptions (sur l’ensemble de la conjugaison) : pouvoir (tu peux), vouloir (tu veux), valoir (tu vaux) et faillir (tu faux, désuet).
  4. C’est pour le pronom personnel « il » que la terminaison est la plus difficile à connaître. Si l’on enlève les verbes du premier groupe (terminaison en “-e”) et ceux du deuxième groupe (terminaison en “-t”), il reste les verbes du troisième groupe pour lesquels on peut trouver quatre terminaisons possibles :
    • “-a” : verbes très irréguliers avoir (il a) et aller (il va)
    • “-c” : verbe vaincre (il vainc) et ses composés ;
    • “-d” : la plupart des verbes en “-dre” (comme prendre, mordre, fondre…), qui gardent leur “-d”, et les composés de seoir (comme s’asseoir : il s’assied)
    • “-t” : tous les autres verbes, dont ceux en “-indre” et “-soudre”, qui perdent leur “-d” du radical (exemples : craindre : il craint ; peindre : il peint ; joindre : il joint ; absoudre : il absout) et ceux en “-ttre” qui gardent uniquement leur premier “-t” du radical (exemple : battre : il bat).
  5. Pour la première personne du pluriel, la terminaison est presque toujours “-ons”.
    • Une seule exception : le verbe être (nous sommes).
  6. Pour la deuxième personne du pluriel, la terminaison est presque toujours “-ez”.
    • Trois exceptions : dire (vous dites), le verbe très irrégulier faire (vous faites) et l’auxiliaire très irrégulier être (vous êtes).
  7. Pour la troisième personne du pluriel, la terminaison est presque toujours “-ent”.
    • Quatre exceptions : les verbes très irréguliers aller (ils vont) et faire (ils font) et les verbes auxiliaires très irrégulier avoir (ils ont) et être (ils sont).

Terminaisons : cas particuliers[modifier le wikicode]

En utilisant les règles précédentes, on peut donc faire un tableau rassemblant toutes les possibilités de terminaisons. Celui-ci comprend une colonne indiquant une famille de verbes et une colonne contenant les six terminaisons correspondantes.

Attention :
Cette liste ne prend pas en compte les variations de radical, mais uniquement les terminaisons.
Verbes Terminaisons
Verbes du premier groupe + verbes du troisième groupe suivants : couvrir, cueillir, ouvrir, saillir, offrir, souffrir -e -es -e -ons -ez -ent
Verbes du troisième groupe en “-dre” qui gardent leur “d” dans leur conjugaison (comme mordre) + verbes en “-ttre” qui gardent leur premier “t” (comme battre) + seoir (et ses composés) + vaincre (et ses composés) -s -s - -ons -ez -ent
Verbes du deuxième groupe + verbes du troisième groupe en “-aindre” (comme plaindre), “-eindre” (comme feindre) et “-oudre” (comme moudre) + tous les autres verbes du troisième groupe non cités autre part -s -s -t -ons -ez -ent
Verbes dire et redire (mais pas médire) -s -s -t -ons -tes -ent
Verbes pouvoir, valoir, vouloir, faillir -x -x -t -ons -ez -ent
Verbe très irrégulier aller vais vas va allons allez vont
Verbe très irrégulier faire fais fais fait faisons faites font
Le verbe auxiliaire très irrégulier avoir ai as a avons avez ont
Le verbe auxiliaire très irrégulier être suis es est sommes êtes sont
  • À signaler également la particularité du verbe pouvoir qui possède deux formes pour la première personne du singulier : « je peux » et « je puis ». La deuxième forme s’utilise dans la tournure interrogative (« Puis-je … ? ») ou dans la tournure conditionnelle (« Si je puis me permettre… »).
  • Autre particularité de la langue en français : lorsqu’un verbe se termine par une voyelle muette (“e”) non suivie d'une consonne muette, sa forme interrogative prend un accent euphonique : « J’aime ces fruits. » / « Aimé-je ces fruits ? ».
  • Petites phrases utiles à connaître :
    • « Je prends un “s”, tu prends un “s”, mais il ne prend pas de “t”. »
    • « Si je le veux et que je le vaux, je le peux. »

Les radicaux[modifier le wikicode]

Comme il a été dit au début, il peut y avoir trois radicaux possibles pour les verbes au présent de l’indicatif. Un pour le singulier (que nous appellerons R1), un pour les première et deuxième personnes du pluriel (que nous appellerons R2, sauf exceptions pour dire, faire et être où ces deux personnes se distinguent aussi dans leur radical) et un pour la troisième personne du pluriel (que nous appellerons R3). Si l'on regarde l'ensemble des verbes en français, on remarque que l'on peut avoir quatre possibilités :

  1. R1 = R2 = R3 (radical identique pour toutes les personnes) (ex. : parler) ;
  2. R1 = R3, mais R2 différent (ex. : conquérir) ;
  3. R2 = R3, mais R1 différent (ex. : conduire) ;
  4. R1, R2 et R3 sont tous différents (ex. : tenir).

Il existe une cinquième possibilité, qui est celle des verbes totalement irréguliers. Mais si l’on se reporte au tableau ci-dessus, on se rend compte qu’il n’y en a que quatre : aller et faire ainsi que les verbes auxiliaires avoir et être. Tous les autres s’inscrivent dans un des modèles ci-dessus.

Pourquoi des radicaux différents ?[modifier le wikicode]

Les terminaisons des verbes au singulier et à la 3PP sont atones, c’est-à-dire sans accent tonique. Ce sont des syllabes muettes, alors que les terminaisons des 1PP et 2PP ne le sont pas, du fait du son [ɔ̃] et du son [e]. Du coup, les verbes possédant un radical également atone vont devoir changer leur voyelle pour qu’il y ait au moins un accent tonique dans le mot, ce qui amène deux radicaux différents : un radical atone pour les terminaisons toniques et, inversement, un radical tonique pour les terminaisons atones.

Il faut cependant être conscient qu’il n’y a pas toujours de règle prédéfinie pour savoir comment le radical atone changera. Par exemple, pourquoi dit-on « nous buvons », et pas « nous boivons » ? Il n’y a aucune raison logique, sinon que les formes conservées jusqu’à aujourd'hui sont toujours celles qui se prononcent le plus facilement. Or, il est plus facile de dire « nous lisons » que « nous lions », et cela correspond mieux à la racine de ce mot (cela évite aussi une homonymie homographique avec le verbe lier conjugué au même temps et la même personne). Donc, ne cherchons pas toujours d’explication logique à la variation du radical, parce qu’elle est très souvent en dehors des sentiers battus…

Cas où R1 = R2 = R3[modifier le wikicode]

Exemple : parler. Le radical est “parl”, et on ajoute les terminaisons régulièrement sans que le radical change :

  • Je parle
  • Tu parles
  • Il parle
  • Nous parlons
  • Vous parlez
  • Ils parlent

Ainsi suivent ce modèle :

Cas où R1 = R3[modifier le wikicode]

Exemple : semer : R1 = R3 = “sèm-”, R2 = “sem-”

  • Je sème
  • Tu sèmes
  • Il sème
  • Nous semons
  • Vous semez
  • Ils sèment

Suivent ce modèle :

  • Les verbes du premier groupe en “-e-<consonne>-er” (exemples : jeter, appeler, lever…) ;
  • Les verbes du premier groupe en “-é-<consonne(s)>-er” (exemples : sécher, agréger, rapiécer…) ;
  • Les verbes du premier groupe en “-ayer” (quand ils se conjuguent en “i”) (exemples : payer, rayer, balayer…)
  • Les verbes du premier groupe en “-uyer” et en “-oyer” (exemples : appuyer, aboyer…)
  • Certains verbes du troisième groupe : croire, ouïr, seoir, traire, voir

Cas où R2 = R3[modifier le wikicode]

Exemple du troisième groupe : conduire : R1 = “condui”, R2 = R3 = “conduis

  • Je conduis
  • Tu conduis
  • Il conduit
  • Nous conduisons
  • Vous conduisez
  • Ils conduisent

Exemple du deuxième groupe : finir : R1 = “fini”, R2 = R3 = “finiss

  • Je finis
  • Tu finis
  • Il finit
  • Nous finissons
  • Vous finissez
  • Ils finissent

Suivent ce modèle :

Cas où R1 ≠ R2 ≠ R3[modifier le wikicode]

Exemple : retenir : R1 = “retien-”, R2 = “reten-”, R3 = “retienn-”.

  • Je retiens
  • Tu retiens
  • Il retient
  • Nous retenons
  • Vous retenez
  • Ils retiennent

Ce sont uniquement des verbes du troisième groupe.