dégouziller

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.

Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

Reprise, avec une orthographe modernisée, d'un verbe utilisé par Rabelais.

Verbe [modifier le wikicode]

dégouziller \de.ɡu.zi.je\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. (Archaïsme) Boire très vite.
    • Que vous laissiez, Mesdames, au sexe fort l’apanage des vins rouges, corsés et nerveux, le divin plaisir de dégouziller une grande tasse de vin breton, pour accorder manifestement votre préférence au moelleux taffetas de tous nos vins blancs, au capiteux vouvray, au délicat montlouis, au pétulant noble joué et même au turbulent champagne, qui sont la capricieuse image de tous les charmes féminins, rien de plus naturel : qui se ressemble s’assemble ; mais, de grâce, ne remplacez pas la gaieté communicative d’une coupe de pineau bien doré, bien vivant, qui perle ou qui pétille joyeusement, par l’aspect morne et froid d’un verre d’eau, ce liquide inerte, inodore, insipide, glacial, qui est la tombe du franc rire et des gracieux propos. — (Bulletin agricole et viticole de la Touraine, 1922, page 200)
    • L’immense rire de Gargantua semble résonner tout près de nous, tandis que l’on « gouste à tasse pleine et canoniquement » un tendre et moëlleux vin blanc de là-bas ou que l’on « dégouzille une grande tasse » de ce vin breton rouge et fleurant la framboise. — (Paul Français, À travers les vignes de France, 1930, page 56)
    • En face de l'entrée du rez-de-chaussée, une porte basse, enfoncée dans l’épaisse muraille, donne sur un petit enclos où nous espérons refaire pousser des ceps aptes à produire soit le « pineau », soit le « breton » que Maître François conseille de dégouziller. — (Henri Dontenville, Rabelais dedans Touraine à l’usaige & profict des pèlerins de La Devinière, 1963, page 6)
  2. Dégosiller, dégoiser.
    • Des applaudissements frénétiques éclatent de tous côtés, on crie : bis, on frappe des pieds, l’orchestre rejoue les premières mesures de la chanson, et le ténor reparaît, s’incline et dégouzille, de son fausset le plus aigu, le couplet de la chanson le plus poivré de chauvinisme ; puis il s’incline de nouveau et se sauve poursuivi par de bruyantes acclamations. — (Joris-Karl Huysmans, Le Drageoir aux Épices)

Traductions[modifier le wikicode]

Anagrammes[modifier le wikicode]

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