chiroute

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Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

Louis Deroy, dans L'emprunt linguistique, Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres de l'Université de Liège, n° 141, Paris : Les Belles Lettres, 1956, chapitre VI : Nécessité pratique, p. 147, propose:
« Une espèce de cigare avec les deux bouts ouverts, fabriqué en Inde, a reçu, en tamoul, le nom de curuṭṭu, d’un mot qui signifiait en général « chose roulée, rouleau, boucle » et qui se rattachait au verbe curuttukiratu « rouler, enrouler, entortiller, envelopper ». Du tamoul et des parlers dravidiens voisins, le mot a naturellement passé, avec l’objet, dans le malais, langue des affaires au Moyen-Orient, sous des formes qu’on transcrit tyerút(u) et serút(u). Mais, d'un autre côté, par le portugais charuto, charuta, et surtout, au 17e siècle, par l'anglais cheroot, le mot est parvenu en Europe et il a pénétré, mais superficiellement et pas pour longtemps, dans quelques autres langues européennes : français chéroute ou chiroute, allemand Cherruto, danois cerui. »

Nom commun [modifier le wikicode]

Singulier Pluriel
chiroute chiroutes
\ʃi.ʁut\

chiroute \ʃi.ʁut\ féminin

  1. (Marine) (Vieilli) Terme utilisé par les marins du XVIIIème et du XIXème siècle, pour désigner les cigares.
    • La chiroute simple consiste dans une feuille ou deux de tabac, roulées en carnet, que l'on allume par un bout et que l'on fume par l'autre. Elle est consumée en cinq à six gorgées, c'est à- peu-près comme si l'on avoit un charbon dans la bouche. La chiroute composée est un paquet de feuilles de tabac roulées, formant un bâton de la grosseur du petit doigt et long de quatre à cinq pouces. — (Zend-Avesta, ouvrage de Zoroastre, contenant les idées théologiques, physiques & morales de ce législateur, les cérémonies du culte religieux qu'il a établi, & plusieurs traits importans relatifs à l'ancienne histoire des Parses, traduit en français par Abraham-Hyacinthe Anquetil-Duperron, vol.1, 1771 ; réédité sous le titre Voyage en Inde, 1754-1762: relation de voyage en préliminaire à la traduction du Zend-Avesta, publié par Jean Deloche Maisonneuve et Larose, 1997, p. 420)
    • Ce cigare n'est autre que le cigare primitif dont nous avons déjà parlé. Ses dimensions sont colossales. Il serait impossible à un Européen de fumer une chiroute entière. Il n'y a que les personnes dont le palais est blasé par le tafia ou autres liqueurs qui puissent entreprendre de fumer un pareil cigare. Comme une chiroute reste allumée des heures entières, les fumeurs la prennent , la quittent et la reprennent par intervalles sans qu'ils aient besoin de la rallumer. — (Monographie du tabac comprenant l'historique, les propriétés thérapeutiques, physiologiques et toxicologiques du tabac, par Charles Fermond, Paris : Imprimerie de Napoléon Chaix, 1857, page 189)
    • Boire une tasse café ou un verre d’eau fraîche puis quelquefois une ou deux chiroutes (nom par lequel les marins désignent un cigare) mais sans habitude. — (François Pourcelet, Galéga, 1827-1839. Poivre, Desroches, Saint-Joseph, 1842-1851: Mémoires d’Auguste Le Duc, planteur dans l’Océan Indien, 1994)

Traductions[modifier le wikicode]

Anagrammes[modifier le wikicode]

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