péquet

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.

Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

Du nom wallon de l’arbuste genévrier.

Nom commun [modifier le wikicode]

Singulier Pluriel
péquet péquets
\pe.kɛ\
ou \pɛ.kɛ\

péquet \pe.kɛ\ ou \pɛ.kɛ\ masculin

  1. (France) (Ardennes) Alcool de grains et de baies.
    • Vous accepterez bien un « péquet », monsieur André ? Un tout petit péquet ? […]. Marcoul ne peut s’abstenir de trinquer avec son sauveur. Il n'aime pourtant guère cet alcool lourd et râpeux, si dur au palais. Mais les Ardennais ne jurent que par cette eau-de-vie de grains. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Tous ceux qui en ont connu s’accordent pour reconnaître la mauvaise mine des ouvriers de la Verrerie, imputable au travail malsain ; à l’abus aussi que certain faisaient du péquet. Il en est qui buvaient leur litre de péquet par jour au cours de leur travail, et vécurent vieux. — (Henri Manceau, La Verrerie de Charleville : 1866-1930, dans Études ardennaises, Société d'études ardennaises / Archives départementales des Ardennes, n° 24 à 35, 1961, p. 13)
  2. (Wallonie) Eau-de-vie faite avec les baies du genévrier.
    • Dans ces cas, c'était son père ou son frère Lambert qui la chaperonnait, et c’était à qui les entraînerait au cabaret et leur payerait une tournée de péquet, afin d'avoir la chance de trinquer avec la jeune fille. — (Eugène Gens, « La Mazinguette », dans la Revue trimestrielle, vol. 39 (10e année, tome 3), Bruxelles, juillet 1863, p. 180)
    • Il faut boire du péquet, manger de la tarte qui tache les lèvres et les doigts. On parle wallon. — (Georges Simenon, Mémoires, tome 2 , volume 27 des Œuvres romanesques, Éditions Libre expression, 1993)
    • Rasé, en sabots et rêche tenue verdâtre, avec casquette de cuir coiffant sa calvitie, il passa de l’absinthe à l’abstinence, du péquet au piquet, de l’éthylisme à l’ascétisme. — (Patrick Roegiers, « Verlaine, Paul », dans Le Mal du pays : Autobiographie de la Belgique, Éditions du Seuil, 2003)
    • Pour faire cesser ce chagrin, son père adoptif lui donnait un biscuit trempé dans du péquet, le genièvre local. Comme l’enfant fut sevré avec un hareng saur, il vécut toute son existence tenaillé par une soif inextinguible, dont l’étanchement explique un appendice nasal proéminent et rubicond. — (Bernard Marlière, « Tchantchès (Liège, vers 1860 », dans Anthologie de l’humour belge: Du Prince de Ligne à Philippe Geluck, Éditions Jourdan, 2014)
  3. (Par extension) Contenu d’un verre de cette boisson.
    • Le fossoyeur sourit , mais il fit quand même ce que le paysan lui demandait ; et cette complaisance lui valut trois grands péquets absorbés au cabaret de la Place... — (Joseph Chot, « Le Boubou », dans La Belgique artistique et littéraire, vol. 27, Bruxelles, 1912, page 41)
  4. (Wallonie) (Par extension) Genévrier.
    • Chaque pays a ses habitudes et l’Ardenne n’est pas le Brabant. Le péquet est, à peu près, la seule boisson qu’on prenne au cabaret, comme l’arbuste qui lui donne son nom est le seul qui s’élève dans la vaste solitude des Fagnes. — (Eugène Gens, « La Mazinguette », dans Souvenirs de vacances, Bruxelles : chez Decq & Duhent, 2e éd., 1878, p. 256)

Notes[modifier le wikicode]

Les Deschiens (sur Canal+) ont popularisé le terme en France, toutefois en lui donnant la signification vague de « boisson alcoolique » (→ voir canon) et en adoptant la prononciation \pe.ke\.

Variantes orthographiques[modifier le wikicode]

Synonymes[modifier le wikicode]

Alcool de grain
Eau-de-vie de genévrier

Traductions[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]

Références[modifier le wikicode]

  • Dictionnaire des dictionnaires; ou, Vocabulaire universel et complet de la langue française reproduisant le dictionnaire de l'Académie française, tome 2 (G-Z), Bruxelles : Société belge de librairie, 1839, p. 685 — Note : Il ne le mentionne que pour l'arbuste.