évanouir
Français[modifier le wikicode]
Étymologie[modifier le wikicode]
- (XIIe siècle)[1] En ancien français esvanir[1] ; du latin evanescere ; l’ajout de la voyelle \u\ est douteuse[2], elle est probablement issue du parfait latin evanuit[1] de evanescere répandu par l'Évangile selon Saint Luc : evanuit ex oculis eorum : « [Jésus] disparut de devant leurs yeux ».
Verbe [modifier le wikicode]
évanouir \e.va.nwiʁ\ transitif 2e groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’évanouir)
- Détruire, dissiper, faire disparaître.
- Voilà donc de quoi dépendent les destins des hommes ! Mais, ajouta-t-il, un bonheur si étrange sera peut-être bientôt évanoui. — (Voltaire, Zadig ou la Destinée, VI. Le ministre, 1748)
- Le spectacle de la mort de Virginia, immolée par son père à la pudeur et à la liberté, fit évanouir la puissance des décemvirs. — (Montesquieu)
Il soupesa ce scrupule et le trouva bien léger en face de cette femme honnête dont il évanouissait la douleur.
— (Jean-Christophe Rufin, Rouge Brésil, partie I (« Des enfants pour les cannibales »), chapitre 3, page 43, éditions Gallimard, 2001)
- (Pronominal) Tomber en faiblesse, perdre connaissance.
- Cette femme s’évanouit en apprenant la mort de son mari.
- (Pronominal) Disparaître sans laisser de traces, en parlant des choses et, plus rarement, des personnes.
- Mais le moment était arrivé où la terre et tous ses trésors allaient s’évanouir devant ses yeux, […], alors que ses regards plongeaient sur le sombre abîme de la vie future. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- Elle s’était évanouie comme un silphe sans laisser de traces de sa fuite. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858, page 341)
- Ces légers événements s’évanouissent comme des scènes de comédie sur lesquelles le rideau tombe. — (Henri Barbusse, L’Enfer, chapitre III, Éditions Albin Michel, Paris, 1908 ; éditions G. Crès, Paris, 1925, page 23)
- De Gaulle que tant de tempêtes avaient assailli sans jamais l’ébranler, s’évanouit et disparut à la première égratignure que lui fit un parlement-croupion. — (François Mitterrand, Le coup d’État permanent, 1965)
- Perdre conscience, perdre connaissance, tomber en pâmoison, en syncope.
- Quand on commence à s’évanouir, il y a une douceur à se sentir le cœur s'en aller. — (Goncourt, R. Mauperin, 1864)
- Je vis tourner devant moi les verres et les fleurs ; je crus que j'allais m’évanouir. — (Maurois, Climats, 1928)
Dérivés[modifier le wikicode]
Traductions[modifier le wikicode]
voir disparaître.
Prononciation[modifier le wikicode]
- France (Lyon) : écouter « évanouir [e.va.nwiʁ] »
- France (Toulouse) : écouter « évanouir [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « évanouir [Prononciation ?] »
Anagrammes[modifier le wikicode]
→ Modifier la liste d’anagrammes
Références[modifier le wikicode]
- ↑ a b et c « évanouir », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
- ↑ « évanouir », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage