Rhétais

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
Voir aussi : rhétais

Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

(1868) Dérivé de Rhé, avec le suffixe -ais lié par un t épenthétique, peut-être avec une influence de Rét, nom saintongeais de .
Ce gentilé « savant », premier nom utilisé pour qualifier les habitants de l’île de Ré, a été basé sur la graphie Rhé qui était tombée en désuétude une soixantaine d’années auparavant. Il a été créé et popularisé par le docteur Eugène Kemmerer, plusieurs fois maire de Saint-Martin-de-Ré, dans différents ouvrages parus au cours des années 1860-1870.
Eugène Kemmerer, philanthrope apprécié des Rétais, passionné par son île mais peu regardant sur les vraisemblances historiques et la nécessité du sourçage[1], imagina, sur la seule base d’une graphie datant de la Renaissance qu’il faisait arbitrairement remonter au Ve siècle après J.-C., que Ré avait été nommée « insula Rhea » par des pêcheurs et chasseurs en hommage à la divinité Rhéa de la mythologie grecque pour la remercier d’une supposée abondance en ressources naturelles que l’île leur prodiguait[2]. L’étrangeté d’un culte de cette très ancienne divinité grecque - et non pas latine - au Ve siècle, dans une Gaule déjà christianisée, n’est pas traitée par l’auteur.
Cette étymologie extravagante- accompagnée par la création du gentilé quelque peu lyrique Rhétais - a été intégrée au folklore de l’île, où le nom de la divinité antique est souvent utilisé : « Clos Rhéa », « Rhéa Marketing », « Rhéa Décap », « Rhéa Marine », « Rhéa Fishing Cup » etc. Cette figure tutélaire clôt également les paroles d’un hymne de l’île de Ré chanté lors de fêtes (voir citation 5).

Nom commun [modifier le wikicode]

Singulier et pluriel
Rhétais
\ʁe.tɛ\

Rhétais \ʁe.tɛ\ masculin (pour une femme, on dit : Rhétaise)

  1. Habitant ou homme originaire de l’île de , variante orthographique de Rétais (plus fréquent).
    • Les observations anthropologiques rencontrent dans nos populations les preuves matérielles d’un développement cérébral complet. [...] Le front vertical mesure généralement 90, 95, 100 millimètres. Le Rhétais appartient donc aux races intelligentes. — (Eugène Kemmerer, Histoire de l’île de Ré depuis les premiers temps historiques jusqu’à nos jours, tome 2, G. Mareschal, 1868, page 456)
    • Désormais, quand un étranger démandera aux Rhétais leur histoire, ils se relèveront illuminés par la gloire des souvenirs, en montrant les noms qui décorent les rues de la capitale de l’île. — (Eugène Kemmerer, Noms historiques des rues de Saint-Martin, monographie imprimée, 1874)
    • Les Rhétais sont les habitants de l’île de Ré. [...] Pourquoi écrit-on « Rhétais » avec un « h » alors qu’on n’en met pas au nom de l’île ? C’est là un mystère qu’il ne faut pas chercher à approfondir ! Il s’agit seulement de s’entendre sur le sens du mot, non sur son étymologie. Qu’il vienne de Chaillot, d’Auteuil ou de Pontoise, comme disait Molière, peu importe. Mettons que « Rhétais » vient de Ré et n’en parlons plus. — (Thomas Grimm, Chez les Rhétais, Le petit journal, 24/08/1890, page 1)
    • Les Rhétais ont toujours parfaitement assumé leur insularité, se contentant de bateaux à vapeur, puis de bacs (après la Seconde Guerre mondiale) pour rallier le continent. — (Collectif, Guide du Routard : Les Charentes, Hachette, 2018)
    • Dans ce lieu solitaire,
      Toujours rempli d'attrait,
      La première insulaire
      Baptisa le Rhétais,
      Et Rhéa la déesse,
      À l'altière beauté,
      Sema remplie d'ivresse
      L’oeillet mauve aux senteurs ambrées.
      — (
      L'hymne de l'île de Ré, a.gaudin.free.fr)

Notes[modifier le wikicode]

Ce mot est un gentilé. Un gentilé désigne les habitants d’un lieu, les personnes qui en sont originaires ou qui le représentent (par exemple, les membres d’une équipe sportive).

Dérivés[modifier le wikicode]

Anagrammes[modifier le wikicode]

Modifier la liste d’anagrammes

Références[modifier le wikicode]

  1. Non signé, Le docteur Kemmerer, L’Écho rochelais, 10/11/1900, page 2
  2. Eugène Kemmerer, Atlas historique de l’insula Rhea, in Recueil de la Commission des arts et monuments historiques de la Charente-Inférieure, 3ème série, tome 1, Z. Montreuil, 1885, pages 58-59